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Commentaire / excipit 1ère partie : L'Etranger, Camus

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Par   •  5 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  1 037 Mots (5 Pages)  •  854 Vues

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L.A. 4 Camus, L’Etranger, 1942

OBJECTIF / Individu, morale et société : étudier le renouvellement du héros dans le récit de l’absurde.

Première lecture : comment situer a priori cet extrait ?

Cet extrait pourrait introduire le roman car il ouvre sur les conséquences du meurtre ; cependant il pourrait aussi constituer un épilogue car Meursault comprend que, par son acte, il rompt un certain équilibre, et que son geste marque la fin d’une époque où il a été heureux : C’est alors que tout a vacillé (l. 19).

Un récit de sensations

Les sensations éprouvées pa        r M. et l’art de les mêler aux phrases du discours ( = texte) narratif. > Meursault ressent de vives sensations essentiellement visuelles et tactiles liées à l’intensité du soleil. Il souffre de la brûlure du soleil (l. 5) et des gouttes de sueur (l. 5) qui finissent par l’aveugler en lui coulant dans les yeux. Les deux types de sensations se fondent dans des phrases, telle La lumière a giclé sur l’acier et c’était comme une longue lame étincelante qui m’atteignait au front (l. 12) : la lumière aveuglante se substitue au

coup qu’aurait pu lui porter le couteau de l’Arabe.

Les indices prouvant que M. a une vision déformée du réel. > Les métaphores sont nombreuses afin de révéler la vision transformée du réel : le voile tiède et épais de la sueur (l. 15), le rideau de larmes et de sel (l. 16), les cymbales du soleil (l. 16), le glaive éclatant jailli du couteau (l. 17), cette épée brûlante (l. 18). Elles montrent combien Meursault se sent agressé par le soleil et les illusions qu’il provoque. Il le souligne lui-même quand il ajoute : Je savais que c’était stupide, que je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d’un pas (l. 9).

Un récit épique

Les étapes du récit, scandées par des verbes significatifs dont le pronom « je » est sujet,  permettent-elles de voir en M. un héros ? > Les verbes dont le pronom je est le sujet : J’ai pensé (l. 1), j’ai fait (l. 2), j’ai attendu (l. 4), j’ai senti (l. 5), je ne pouvais plus supporter (l. 8), j’ai fait (l. 9), je savais (l. 9), je ne me débarrasserais pas (l. 10), j’ai fait un pas (l. 10), je ne sentais plus (l. 16), j’ai crispé (l. 21), j’ai touché (l. 22), j’ai secoué (l. 23), j’ai compris (l. 24), j’ai tiré (l. 25), je frappais (l. 27). Ces verbes indiquent pour la plupart des pensées ou des sensations ; Meursault est donc surtout passif. Les verbes d’action sont rares, particulièrement au centre de l’extrait, et sont utilisés pour de menus gestes comme faire un pas ou crisper sa main. Meursault ne s’illustre donc pas par ses actes comme le ferait un héros au sens traditionnel du terme.

Certaines notations sont représentatives et font de cette scène* (narrative) un événement hors norme. > Cet événement semble hors norme en raison du rôle qu’y jouent les éléments naturels, la mer et le soleil. Dès le début est mentionnée toute une plage vibrante de soleil (l. 2) et le terme soleil est répété plusieurs fois (l. 2, 5, 6, 10, 12, 17, 24). La mer intervient (l. 19) ainsi que le ciel (l. 20) et Meursault pense par son acte avoir détruit l’équilibre du jour (l. 24) comme s’il avait bouleversé l’ordre du monde. Ces notations font de la scène un moment captivant, où rythme de la narration et rythme de l’intrigue se rejoignent.

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