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Commentaire de texte: incipit de l'oeuvre Thérèse Raquin de Zola

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Par   •  2 Mai 2017  •  Commentaire de texte  •  1 380 Mots (6 Pages)  •  10 139 Vues

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Proposition de l’introduction du commentaire

         Le naturalisme est un mouvement littéraire  (vers 1860-1890) qui prolonge le réalisme. Il désigne la volonté de reproduire la réalité avec une objectivité parfaite et dans tous ses aspects en s’appuyant sur un travail minutieux de documentation et en s’inspirant des découvertes scientifiques. Les écrivains observent et étudient la nature des individus ainsi que l’influence de l’hérédité et du milieu de leur évolution. « J’ai voulu étudier des tempéraments » affirme Zola dans la préface de son roman éponyme intitulé Thérèse Raquin et écrit en 1867. C’est un roman qui trace l’histoire d’une femme nommée Thérèse, influencée par l’hérédité et par le milieu où elle vit.

L’extrait à étudier est tire du chapitre premier. Zola donne une image générale du sombre passage du Pont-Neuf, il fait une description méticuleuse de la boutique et nous présente mentalement et physiquement le personnage principal, Thérèse.

La question qui se pose est la suivante : En quoi réside l’originalité de cet extrait ?

Nous verrons dans un premier temps la description mortifère de la boutique et dans un second temps, la réification de Thérèse.

Proposition de l’axe 1 du commentaire

        D’une part, Émile Zola décrit la boutique se situant dans l’obscur passage du Pont-Neuf en employant les caractéristiques d’un texte descriptif. L’auteur introduit ses paragraphes par des indicateurs spatiaux pour bien situer l’espace de la mercerie « en face de cette marchande » à la ligne 78, « à droite et à gauche » lignes 84-85, « D’un côté » à la ligne 89 et «  De l’autre côté » à la ligne 102, ceci montre qu’il fait une description méticuleuse et réaliste de la boutique. Il utilise l’imparfait de description « suaient » à la ligne 80, « s’enfonçaient » à la ligne 85, « avait » à la ligne 89. De plus, il emploie des indicateurs temporels : « pendant le jour » à la ligne 87,  « vers midi » à la ligne 113, et « le soir » à la ligne 127. D’où, il décrit la boutique suivant les différents moments de la journée, c’est un jeu de lumières, une technique inventée par les impressionnistes, pour ajouter un effet de réalisme. L’écrivain met en évidence des termes qui nous montrent que la boutique est un endroit sombre et non-éclairé. Il met en œuvre le champ lexical de l’obscurité « dans un clair-obscur adoucit » à la ligne 88, « sombre » à la ligne 100, « boutons noirs » à la ligne 103. Zola insiste sur le fait que la mercerie est sombre en employant un oxymore à la ligne 96 «l’obscurité transparente ». En outre, l’obscurité de la boutique aboutit à son humidité, « suaient l’humidité » à la ligne 80. Zola cite la présence de « fentes » à la ligne 80, qui est un indice d’humidité car les rayons de soleils n’atteignaient pas la boutique, elle est invivable. Ensuite, il nous fait voir que cette dernière est sale, puisque « les bonnets neufs »  et bleus à la ligne 96 constituent un intrus dans la boutique sale, humide et obscure et de l’entourage jauni et poussiéreux, et aussi pour montrer que tout ce qui est neuf prend une teinte négative par contagion de l’ambiance sale. De plus, Zola emploie deux énumérations de la ligne 89 à 92 et de la ligne 131 à 134, en plus d’une gradation de la ligne 104 à 108 pour montrer la grande variété et quantité d’objets présents dans cette petite boutique, dire qu’il s’agit d’une boutique désordonnée qui ne vend pas et dont les produits ne sont jamais renouvelés. Il met en œuvre l’indicateur temporel « il y a quelques années » à la ligne 78, les adjectifs « jauni » à la ligne 92 et « fanés » à la ligne 109, le mot « rouille » à la ligne et la personnification « qui dormaient sans doute en cet endroit depuis cinq ou six ans» à la ligne 109 pour mettre en évidence l’ancienneté et l’inactivité de la boutique. De plus, l’écrivain utilise plusieurs adjectifs de couleurs à charge affective péjorative «  blanchâtre » à la ligne 95 « bleuâtre » à la ligne 106, « vert de bouteille » à la ligne 79 « laine verte » à la ligne 103 « cartons verts » à la ligne 133, et le mot «  tapage » à la ligne 136 pour exposer le mauvais aspect des couleurs qui sont nombreuses et qui ne forment pas d’harmonie. Enfin, Zola prouve que la boutique peut être comparée à un tombeau puisqu’elle inspire la mort. Il utilise le champ lexical de la mort : « lamentablement pendu » à la ligne 93 qui est une personnification des objets, « lugubre » à la ligne 95,  « blafard » à la ligne 100, « ternes » à la ligne 108 et «ténèbres» à la ligne 116. De plus, il évoque aux lignes 82-84  le mot « mercerie » qui est écrit en lettres noires sur la façade de la boutique et le nom « Thérèse Raquin » écrit en rouge. La couleur noire est désignée pour démontrer que la mort règne dans la boutique et la couleur rouge connote le crime. Cette description négative tout au long de l’extrait symbolise la mort, elle donne l’impression d’annoncer la fin de l’histoire.

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