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Commentaire chapitre XIII Thérèse Raquin Zola

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Par   •  31 Janvier 2017  •  Commentaire de texte  •  1 705 Mots (7 Pages)  •  4 562 Vues

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THERESE RAQUIN

 EXPLICATION DE TEXTE

Chapitre XXXII. « A ce moment […] regards lourds »

Présentation du passage :

Situer le passage :

Le chapitre XXXII est le dénouement du drame qui se joue dans Thérèse Raquin. Le spectre de Camille s’est définitivement installé entre Thérèse et Laurent. Après une période de reproches mutuels et de menaces de dénonciation, les époux meurtriers ont essayé d’échapper à leur folie dans la débauche.

Ayant déjà tué une fois, chacun d’eux ne voit que le meurtre de l’autre comme issue : Thérèse a prévu de poignarder Laurent, tandis que celui-ci prépare à sa femme une verre de poison. 

Dégager des axes de lecture :

Le dénouement peut se lire sur deux plans. Accomplissant sa fonction d’  « excipit » (≠ incipit) le texte met un terme au récit en représentant la fin de ce couple uni dans les mêmes souffrances. Mais, comme souvent chez Zola, le récit est porté par une intention didactique : le texte se rapproche alors d’une représentation théâtrale (n’oublions pas que Zola tirera une pièce de théâtre du roman), et plus spécialement de la tragédie, dont le rôle est d’exercer une influence sur le lecteur/ spectateur.

Axe I : La fin de l’intrigue.

Axe II : La mise en scène tragique.

Axe III : le jugement dernier.

L’explication :

I- La fin de l’intrigue : Une réconciliation dans la mort.

  1. La récapitulation.

Le texte s’ouvre sur une rupture forte dans le récit qui annonce le dénouement : « à ce moment là ». De plus, le démonstratif « à ce moment » que l’on retrouve dans « cette sensation » met en évidence le caractère exceptionnel du moment tout en renvoyant au présent de l’énonciation, annonçant la « scène romanesque ».

De cette scène se dégage une intensité particulière que les termes « brusquement » et « crise » soulignent. Les personnages semblent faire un retour sur eux-mêmes dans cet extrait. Ils se remémorent des évènements « au souvenir du passé », et prennent conscience d’un destin. Le futur et le passé se rejoignent « songeant à a vie de boue qu’ils avaient menée et qu’ils mèneraient encore ». Le plus-que-parfait marque l’antériorité, et le conditionnel, la postériorité. Le rapprochement des deux époques par la syntaxe semble concentrer le destin des personnages dans le présent de la scène.

Transition :

Voyons à présent comme cette scène finale  va achever le récit en réunissant les protagonistes.

  1. L’union finale.

Nous remarquons que les personnages sont réunis par la façon dont ils sont désignés : « époux », repris par le pronom personnel sujet« ils » tout au long du texte. On trouve également « les » à plusieurs reprise. Et même lorsque les personnages sont désignés séparément les procédés de style les réunissent : l’emploie du chiasme « Thérèse vit le flacon dans les mains de Laurent, et Laurent aperçut l’éclair blanc du couteau qui luisait dans les plis de la jupe de Thérèse »

De même « chacun d’eux » réunit la partie dans un tout.

On remarque également la présence de constructions réflexives de sens réciproque « ils s’examinèrent, ils se regardèrent », appuyées par des pronoms évoquant la réciprocité « l’un de l’autre, l’un sur l’autre » et par l’adverbe « mutuellement » qui viennent réunir les deux personnages.

Il faut souligner l’importance du regard : c’est lui qui conduit la scène et qui va réunir les deux personnages « un dernier regard, un regard de remerciement ». Le regard échangé est souligné par la répétition qui uni Thérèse et Laurent en un sentiment de compréhension et de gratitude réciproque avant la réconciliation dans la mort.

Le choix du moyen est également symbolique : si au départ chacun avait envisagé un moyen correspondant à son caractère (le poison pour Laurent qui renvoie à son goût de la mollesse ; le couteau pour Thérèse, adéquat à son caractère violent), ils vont finir par partager leur dernier verre ensemble « Thérèse prit le verre, le vida à moitié et le tendit à Laurent qui l’acheva d’un trait ». Cet ultime partage indique qu’ils connaissent alors une proximité qu’ils n’avaient jamais retrouvé depuis leur mariage.

Conclusion I :

Les amants vont donc se quitter, ou se rejoindre, sur un remerciement réciproque, un cadeau fait l’u à l’autre, une preuve d'amour. Comme pour Roméo et Juliette ou Tristan et Iseult avant eux, le poison bu, devient communion des âmes et des corps. Un dernier baiser fait embrasser à Thérèse leur faute commune, le crime de Camille, dans l’ultime baiser de la morsure au cou de Laurent : « La bouche de la jeune fille alla heurter, sur le cou de son mari, la cicatrice qu’avaient laissée de dents de Camille. », c’est comme un baiser à Camille lui-même, une façon de fermer le cercle de leur histoire.

Transition :

Nous verrons à présent comment le dénouement fait l’objet d’une mise en scène tragique de la part de Zola et quel est le rôle final dévolu à  Mme Raquin.

II- Une mise en scène tragique.

  1. Le spectacle de la mort.

La tragédie est d’abord un spectacle. Or, le point de vue narratif est essentiellement celui de la focalisation externe, c'est-à-dire celui d’un spectateur témoin de la scène à laquelle il assiste : « Ils éclatèrent en sanglots, pleurèrent, prit le verre, tombèrent ». On voit que les actions sont décrites de l’extérieur.

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