Commentaire de texte - "Eloges" de Saint John Perse, BAC Français première
Commentaire de texte : Commentaire de texte - "Eloges" de Saint John Perse, BAC Français première. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Gahuxe • 27 Février 2020 • Commentaire de texte • 940 Mots (4 Pages) • 1 922 Vues
Commentaire de texte
Le Livre de Saint-John Perse
Le Livre est un poème de Saint-John Perse, écrit en 1904 dans la section poétique Images à Crusoé, se situant dans le recueil Éloges. Saint-John Perse est un auteur qui, l’ayant lui-même vécu, est très concerné par le thème de l’exil, et s’est servi du personnage de Robinson Crusoé, qui est aussi un héros de son enfance, pour l’illustrer dans les poèmes de Images à Crusoé, dont le livre en est le dernier. L’exil est thème très important dans la poésie de Saint-John Perse.
C’est donc ce poème qui sera étudié lors de ce commentaire, à travers la problématique suivante : comment Saint-John Perse exprime sa vision de l’exil à travers le personnage de Robinson Crusoé ?
Nous y répondrons en ‘’ parties : premièrement, un exil à la fois sombre et lumineux ; puis, un exil douloureux, et enfin, la signification du Livre.
Il est présent dans le vocabulaire utilisé pour le poème un jeu entre l’ombre et la lumière, comme dans l’utilisation de l’oxymore « obscure naissance », une naissance étant perçue comme quelque chose de lumineux, miraculeux, elle est ici présentée comme un renouveau, un renouveau dans l’ombre et dans l’inconnu. On peut aussi y voir, dans « obscure naissance du langage », une référence au mythe de la tour de Babel, dans lequel Dieu crée plusieurs langages dans le but de disperser les Hommes. Robinson se sent sent perdu à cause de son exil.
La lumière dans le poème est aussi divine, comme par exemple dans les vers « … D’un exil lumineux […] comment garder les voies, ô mon Seigneur ! que vous m’aviez livrées ?», dans lesquels on peut voir une plainte faite à Dieu, Robinson demande l’aide du Seigneur. La majuscule prouve que ce n’est pas n’importe quel Seigneur, mais LE Seigneur. De plus, le texte utilise souvent un vocabulaire religieux, comme « Seigneur », « ressusciter », « voies » (chemin de la spiritualité), « prophéties »…
La lumière est symbole d’espoir, comme dans l’extrait « un exil lumineux – et plus lointain déjà que l’orage qui roule ! ». L’orage est symbole de tempête, de désordre, peut représenter ici à la fois le chemin qu’a emprunté Crusoé pour se déplacer, par la mer, et le désordre psychologique qu’il peut ressentir. L’exil lumineux représenterait donc l’espoir, la possibilité d’une vision positive de l’exil, qui peut être une vision personnelle de l’exil par l’auteur. Il est notable que jamais, dans le texte, il n’est fait mention de Robinson Crusoé. Un lecteur qui lirait ce texte hors contexte ne pourrait deviner qu’il s’agit de l’exil de Crusoé.
Cette vision positive n’est pas celle qui est le plus présent dans le poème, qui porte une vision assez sombre, voire douloureuse, de l’exil.
Cette douleur liée à l’exil est exposée dès le premier vers, qui dit « Et quelle plainte alors sur la bouche de l’âtre, un soir de longues pluies [...] ». Le décor est sombre, pluvieux, on peut deviner qu’il fait nuit, Robinson se situant probablement près d’une cheminée allumée, comme le prouve « la bouche de l’âtre ». Le début de la deuxième partie du texte présente la même idée, dans l’extrait « Ainsi tu te plaignais, dans la confusion du soir ». Le terme « plainte » est réutilisé, la notion de soir, donc d’obscurité, aussi.
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