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Commentaire comparé: Meursault contre-enquête (2013), et l'étranger (1942).

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Par   •  15 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  976 Mots (4 Pages)  •  6 601 Vues

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COMMENTAIRE COMPARÉ

L’étranger est publié en 1942. Soixante et onze ans plus tard  paraît Meursault, contre-enquête, une réécriture du roman de Camus dans lequel le personnage principal est le frère de « l’Arabe ». Daoud s’étant nécessairement inspiré du texte original pour écrire son livre et donnant à voir un point de vue diamétralement opposé à celui présenté dans l’étranger,  nous nous demanderons en quoi l’incipit de contre-enquête est-il un opposé de celui de l’étranger ? Nous verrons donc les différences dans l’écriture des deux romans, puis les sujets abordés dans ces extraits et finalement nous conclurons par les deux personnages antithétiques.

Kamel Daoud, en « réécrivant » l’incipit de son livre le fait à la fois en s’inspirant de celui de l’étranger tout en en retournant complètement le propos. Ici, le dialogue est au discours direct, a la première personne, des tournures sont semblables et la première phrase est même identique dans sa construction : «  Aujourd’hui Maman est morte » chez Camus et « Aujourd’hui M’ma est vivante » résumant les différences des deux textes. Malgré cette construction identique, tout est différent dans ces phrases, chez Meursault, elle est froide, vide d’émotion tandis que chez Haroun l’appellation M’ma donne à voir une affection invisible chez le meurtrier de son frère.

Les temps utilisés dans ces textes ne sont pas les mêmes, chez Meursault il s’agit principalement de passé simple, il raconte ce qui lui est arrivé comme dans un journal intime à la fin de la journée, sans destinataire. Il semble qu’Haroun s’adresse à quelqu’un, il s’adresse à un « tu » et parle au présent.

Meursault ne se présente pas et, excepté sa phrase d’introduction et un lieu « Alger » ligne 7, ne donne aucune explication, laissant le lecteur à sa perplexité, il démarre immédiatement son histoire. Le personnage de Daoud quant à lui, se présente, indique qui il est et le but de son histoire, il évoque le passé et fait référence à l’œuvre de Camus, comme un hommage d’un écrivain a un autre à travers cette réécriture. Le lecteur découvre Haroun comme un personnage qui, s’il est encore mystérieux, est en tout cas bien plus vivant que Meursault qui débite les évènements, chez lui des exclamations et des questions rhétoriques marquent son discours ne laissant pas de mystère planer au-dessus de lui.

Une réflexion directe est introduite dans le dialogue d’Haroun, ligne 34-38, « Le pays est d’ailleurs jonché… », Dans l’étranger le lecteur doit être attentif et possède un rôle de compréhension, ici l’auteur s’exprime clairement à travers son personnage.

On note qu’aucun verbe d’action ne viens entraver la pensée d’Haroun, tout est concentré sur ce qu’il dit tandis que Meursault est lui dans le mouvement constant, les idées qu’il va faire surgir apparaissent par ses actions et non ses dires.

Les sujets abordés dans ces deux incipit n’ont rien à voir les uns avec les autres, Meursault dans son incipit n’a pas de sujet a proprement parler, il commence par décrire les évènements et sa situation au moment où se déroule l’histoire. Haroun lui, a un sujet, il s’agit de de sa vie et de Meursault, l’homme qu’il considère comme responsable des malheurs de sa vie après le meurtre de son frère aîné.

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