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Commentaire Spleen

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Par   •  6 Décembre 2015  •  Commentaire de texte  •  789 Mots (4 Pages)  •  1 167 Vues

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Spleen

Baudelaire, auteur du XIX s., écrit un recueil poétique, Les fleurs de Mal , œuvre de toute une vie. Issu de la section « Spleen et Idéal », le poème « Spleen, quand le ciel bas et lourd » évoque le mal-être profond dont souffre Baudelaire.

  • Problématique

Dans un premier axe, nous verrons la description de l’état moral du poète, ensuite dans un deuxième axe on pourra étudier les caractéristiques du spleen baudelairien puis nous parlerons de la souffrance insurmontable du spleen en troisième axe.

        Dans le poème, Baudelaire établit une correspondance entre son état moral et un paysage lugubre.

 Le poète décrit son état intérieur ; on relève le champ lexical de l’intériorité et des sentiments : « sur l’esprit », « l’Esperance », « au fond de nos cerveaux », « dans mon âme », « l’Espoir », « l’Angoisse », « sur mon crane » . C’est donc véritablement un paysage intérieur que fait partager Baudelaire aux lecteurs. Or pour évoquer son état mental, Baudelaire utilise des images d’un monde extérieur. Il y a donc correspondance. On relève ainsi le champ lexical du paysage : « ciel », « horizon », « jour », « nuit », « terre », « pluie » ; mais ce paysage est humide et étouffant.

        Baudelaire nous transmet l’idée d’étouffement dont il souffre. On observe ainsi le champ lexical de l’oppression : « bas et lourd », « pèse », « couvercle » : ici le mot couvercle est disharmonieux, il donne une impression de poids, d’écrasement ; « cachots », « murs ». Dans les trois premiers quatrains, on a affaire a cinq conditions de spleen introduites par les propositions subordonnées « quand », « et que ». Des comparaisons transfigurent le paysage décrit par Baudelaire: le ciel est pareil à un « couvercle », la terre a un « cachot humide », et la pluie imite les barreaux de prison. Les allitérations en « k » souligne l’enfermement du poète ; cette idée d’enfermement est quasi obsessive dans le « spleen » de Baudelaire. Des images fortes sont évoquées avec force : celle de la chauve-souris se cognant contre les murs, des araignées tissant leurs toiles dans les cerveaux (c’est ici une hallucination pleine d’angoisse), les corbillards défilant en silence… L’Espérance est comparée à une chauve-souris qui veut s’enfuir mais qui tourne sans cesse sans trouver d’issue ; les « murs » et les « plafonds pourris » représentent le monde tel que le voit Baudelaire. Outre la claustration, Baudelaire évoque l’humidité qui corrompt l’atmosphère : « verser », « humide », « pluie ».

           Dans ce poème, le spleen est une crise d’angoisse, qui entraine une souffrance aigue. Le champ lexical de la souffrance est très présent : « gémissant », « triste », « affreux hurlements » : c’est l’explosion du spleen, « geindre », « pleure ». Baudelaire n’est plus acteur mais victime d’un mal-être dévastateur. Par ailleurs, beaucoup de sonorités font entendre la souffrance de Baudelaire, notamment les assonances en « an » et « i » (ex.) qui montrent la plainte et la souffrance dans les aigus. On trouve également des allitérations en « k », « t », « p », qui soulignent la violence de la crise de Baudelaire et font entendre le choc et la violence. La description de cette souffrance est d’intensité croissante : d’abord de « longs ennuis », puis succèdent des « hurlements » et se termine par des gémissements ; le bruit diminue, comme une personne en train de mourir. Au 4e quatrain, on est d’emblée surpris par la violence des verbes « lancent », « sautent » et la soudaineté de l’action « tout a coup ». Le mot « furie » est un passage entre les cloches et les hurlements. La dernière strophe de « Spleen » se termine sur l’image de la défaite du poète face à l’Angoisse ; Baudelaire semble assister a un enterrement : « corbillards », « sans tambours ni musique », « défilent » ; c’est en réalité l’enterrement de son âme. L’Espoir et l’Angoisse sont représentés comme deux combattants. L’image finale du « drapeau noir » planté par l’Angoisse annonce le naufrage du poète dans le désespoir.

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