Commentaire Ruy Blas

Commentaire Ruy Blas

I/Un dénouement de drame romantique

    a)La mort de Ruy Blas

    b) Une mise en scène alliant tragique et pathétique

II/Une scène de révélation

   a)Entre une reine et un laquais

   b)Une mort sublime

Dans un premier temps, parlons du dénouement de drame romantique que constitue cette scène. Nous verrons en premier lieu que la mort du personnage éponyme constitue le dénouement de ce drame romantique.

Premièrement, la mort de Ruy Blas prend une dimension religieuse dans la mesure où un vocabulaire de la religion est utilisé : « bénis », « ange », « ô mon dieu », « mon cœur crucifié ». Ruy Blas prend également une position de confesseur : « à genoux », « joignant les mains », « levant les yeux au ciel ». Deuxièmement, la mort de Ruy Blas peut être considérée comme un sacrifice. En effet, il agit comme un héros en se suicidant pour sauver la reine : « fuyez d'ici ! ». Il est tout de même soulagé de mourir après avoir pu se confesser et la remercie de l'avoir pardonné : « mes maux sont finis », dernier mot de la scène « merci » qui clos la scène. Enfin, cette mort permet de rapprocher les personnage en ce dernier instant car ils avouent leur amour réciproque : « je vous ai bien aimé », « je t'aime ».

En second lieu, nous verrons que cette scène allie tragique et pathétique, ce qui est propre au drame romantique. Premièrement, la représentation tragique est traduite par la mort de Ruy Blas, induite par l'amour impossible qui le frappe. En effet c'est la fatalité des conditions sociales qui le sépare et qui amène à cette fin tragique. De plus on peut retrouver ce registre à travers les didascalies de la Reine, qui expriment de la pitié pour Ruy Blas : « l'entourant de ses bras », « se jetant sur son corps ». Ensuite, on retrouve le registre pathétique dans les souffrances de Ruy Blas, qui suscitent de l'émotion chez le spectateur. Un vocabulaire pathétique apparaît donc en premier plan : « mon cœur se rompt », « mourant », « je ne pouvais plus vivre », « je meurs », « adieu »

Dans un second temps, nous verrons que cette scène fait également office de révélation.

Premièrement, nous verrons que cette révélation s'opère entre une reine et un valet.Dans cette scène la parole est presque entièrement adressée par Ruy Blas, qui ne laisse pas le temps à la reine de parler. En effet le peu de réplique que prononce la Reine est ponctuée par de points de suspension. Ruy Blas se justifie de son acte de suicide en utilisant des tirades argumentatives ponctuées de façon expressive de sorte à montrer l'intensité du dialogue : « Ayez pitié de moi, mon Dieu ! Mon cœur se rompt ! ». La première stichomythie de Ruy Blas de l'extrait est marquée par l'annonce de sa véritable identité de Ruy Blas : « Je m'appelle Ruy Blas ». La Reine lui répond immédiatement par son vrai nom, ce qui montre qu'elle le pardonne. Par la suite, l'amour porté par la Reine est flagrant, de par les didascalies « l'entourant de ses bras », « se jetant sur son corps », et de par la ponctuation à son tout expressive de ses répliques. « Mais qu'avez vous fait là ? Parle, je te l'ordonne ! ». Cette intensité montre la gravité de la situation et l'infalliabilité de l'amour qu'elle lui porte.

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