Commentaire, L'école des femmes, acte I, scène 1, Molière
Commentaire de texte : Commentaire, L'école des femmes, acte I, scène 1, Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ludivine • 26 Mars 2017 • Commentaire de texte • 2 689 Mots (11 Pages) • 8 752 Vues
Activité : le commentaire de texte.
L’Ecole des Femmes , acte I scène 1, Molière (1662)
ARNOLPHE : Epouser une sotte est pour n’être point sot
Je crois, en bon chrétien, votre moitié fort sage ;
Mais une femme habile est un mauvais présage ;
Et je sais ce qu’il coûte à de certaines gens
Pour avoir pris les leurs avec trop de talents.
Moi, j’irais me charger d’une spirituelle
Qui ne parlerait rien que cercle et que ruelle,
Qui de prose et de vers ferait de doux écrits,
Et que visiteraient marquis et beaux esprits,
Tandis que, sous le nom du mari de Madame,
Je serais comme un saint que pas un ne réclame ?
Non, non, je ne veux point d’un esprit qui soit haut ;
Et femme qui compose en sait plus qu’il ne faut.
Je prétends que la mienne, en clartés peu sublime.
Même ne sache pas ce que c’est qu’une rime ;
Et s’il faut qu’avec elle on joue au corbillon
Et qu’on vienne à lui dire à son tour : « Qu’y met-on ? »
Je veux qu’elle réponde : « Une tarte à la crème »,
En un mot, qu’elle soit d’une ignorance extrême :
Et c’est assez pour elle, à vous en bien parler,
De savoir prier Dieu, m’aimer, coudre et filer.
I/ Quoi ? / Comment ? / Pourquoi ?
II/ Les pistes de réflexion à exploiter et le projet de lecture
Projet de lecture : En quoi cette tirade permet elle à Molière de présenter son personnage tout en dénonçant une certaine forme de misogynie propre à l’époque. ……………………………………………………………..
II/ analyse :
On reprend les pistes de lecture et on les explore :
A/ La particularité de la tirade :
On analyse en se posant les bonnes questions.
(Il s’agit ici de chercher la particularité de l’argumentation d’Arnolphe à travers cette tirade.
Pour cela, il convient de bâtir le circuit argumentatif du texte ( thème/ thèse/ arguments/ exemples/ type de raisonnement) et de se demander si il peut parvenir à convaincre ou à persauder son interlocuteur.)
Tirade argumentative qui part d’une thèse explicite : Epouser une sotte pour n’être point sot qui fait figure de raisonnement général et d’un raisonnement déductif ( il part d’une thèse pour en déduire une conclusion particulière à savoir que la femme devra se contenter de savoir prier dieu l’aimer coudre et filer.
*Il utilise des arguments par définition c'est-à-dire que l’on donne d’un fait ou d’une idée une définition différente de celle du contradicteur qui sera favorable à l’opinion que l’on défend
Ex : femme habile = mauvais présage ( A s’oppose aux idées de Chrysalde et des spectateurs de l’époque car il vise en creux les femmes savantes en pleine expansion)
Femme qui compose en sait plus qu’il n’en faut
Ce faisant il choque l’interlocuteur et le spectateur.
On note que ses arguments sont formulés sous forme de maxime qui lui sont propres ( A bâtit ses propres règles)
*il n’utilise pas vraiment d’exemples fondés et s’appuie uniquement sur des arguments d’expérience : « je crois » / « je sais ce qu’il coût à de certaines gens…. »
ou par dissociation : « moi j’irais me charger…’ autrement dit j’irais faire ce que les autres font dont Chrysalde. L’emploi du conditionnel montre qu’il ne s’appuie que sur des hypothèses et non sur du vécu.
Il commence par dépeindre l’image de la femme qu’il fuit pour ensuite peindre celle idéale à ses yeux et s’appuie enfin sur un exemple qu’il imagine : celui du corbillon.
Quelle est la particularité de ce circuit argumentatif :
Qu’il ne repose sur aucun argument logique mais sur des arguments par définition ou d’expérience qui ne prenne en compte que l’énonciateur et sa subjectivité l’enfermant dans sa sphère de monomane.
Rien n’est fondé. Son argumentation ne repose sur aucun exemple à part celui du Corbillon qu’il imagine. Son argumentation n’a pas de prise car elle ne s’appuie pas sur du vécu mais uniquement sur des préceptes qu’il s’est lui-même forgé . Il ne donne aucune preuve tangible donc impossible ni de convaincre ni de persuader.
On bâtit deux ou trois paragraphes à partir de notre travail d’analyse.
1/ Un circuit argumentatif en apparence construite : thèse / arguments/ lien logique. Présent de vérité général….
2/ mais un discours captieux et infondé :
Nature des arguments / absence d’exemples à part le corbillon qui est absurde donc un discours qui ne peut ni convaincre ni persuader.
II/ L’image du personnage.
Il faut se demander quelle image d’Arnolphe nous renvoie cette tirade :
Personnage sûr de lui voir les maximes qui sont les siennes et qu’il énonce comme des vérités.
Voir le dernier vers où il sa place sur le m^me rang que dieu
Un personnage égocentrique dont l’argumentation ne repose que sur des impressions personnelles dénué d’expérience et d’exemple voir l’omonprésence du je
Un personnage obsédé qui bâtit
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