Commentaire Composé du Discourt du Tahitien- "Supplément au voyage de Bougainville" - Diderot
Commentaire de texte : Commentaire Composé du Discourt du Tahitien- "Supplément au voyage de Bougainville" - Diderot. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mcrmcr • 26 Février 2017 • Commentaire de texte • 1 047 Mots (5 Pages) • 2 080 Vues
Dès les premières colonisations européennes, les stratégies et les manières de s’approprier de nouveaux territoires ont été questionnées d’un point de vue moral. En 1771, Diderot publie Supplément au voyage de Bougainville où il met en scène un discours remettant en question les mœurs de la société française du 18ème siècle. En quoi ce discours fictif permet-il à Diderot de critiquer des faits bien réels ? Dans un premier temps on observe que le vieillard tahitien fait preuve de courage de et de sagesse, ensuite il critique les colonisateurs et enfin on remarque qu’il incarne toute la stratégie argumentative de Diderot.
Le vieillard indigène fait preuve de courage en affrontant en face le chef des colonisateurs avec « un air sévère ». Contrairement à ses semblables, il comprend qu’il est préférable de se lamenter « de l’arrivée, et non du départ » des colons. En effet, étant âgé et donc sage, il a vécu et est capable de comparer la vie des tahitiens avant et après l’arrivée des « hommes ambitieux et méchants ». Il annonce à son peuple que la présence de ces derniers met fin aux « beaux jours de son pays éclipsées ». Etant à « la fin de [sa] carrière » il ne sera pas témoin de la destruction de son pays, c’est pour cela qu’il lasse ce discours en guise d’héritage. Son but n’est pas seulement d’affronter son ennemi mais aussi de mettre en garde les siens. D’ailleurs il décide de s’adresser à eux en premier et de parler à Bougainville en public « les habitants accouraient en foule … » (ligne 4 à 6).
Le Tahitien met en avant sa culture. Il proclame « ici tout est à tous » et « nous sommes libres » et dénonce les valeurs européennes fondées sur le principe d’appartenance qui sont aux antipodes des leurs. Par le biais du parallélisme « Elles sont devenues folles dans tes bras, tu es devenu féroces entre les leurs » il démontre la manière dont les indigènes ont été traitées. Les colons n’ont rien épargné.
De plus, le « nous » fait part du contraste entre les deux sociétés. Un fossé réside dans leur relation respective avec ce qui est matériel. Les tahitiens se contentent de la nature alors que les Français se sentent obligés de se venger pour une « méprisable bagatelle ».Il blâme les envahisseurs pour leur action et surtout leurs conséquences sur son peuple et son pays.
Les valeurs apportées par les Français ne sont pas en accord avec les manières de vivres des Tahitiens. Malgré les tentatives de défense des Tahitiens « lorsqu’on t’a enlevé une des tes méprisables bagatelles » les Français continuent à penser que « le tahitiens ne sait défende sa liberté ». Pourtant, il est lui qui se contente de ce que la nature lui offre et c’est l’Européen qui lui donne le « titre de [son] futur esclaves ». Le contraste se trouve dans leur définition de la liberté. Le Français se focalise sur la notion de propriété « du miens et du tiens ». Les européens sont associés à l’esclavagisme et à la violence. A cela s’ajoute la constante insatisfaction des français qui sont dans la perpétuelle recherche de ‘biens superflus ». Alors que l’un est matérialiste, l’autre lasse la nature assouvir sa faim et le couvrir « lorsqu’ [il a] froid ». Ces différences sont entre autres à l’origine de ce mépris réciproque. Cette haine vient notamment de l’incompréhension vis-à-vis du mode de vie de l’autre. En effet, le Tahitiens vit dans l’abondance alors que l’Européen est dans la recherche de rareté.
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