Commentaire ''Voyelles'' de Rimbaud
Commentaire de texte : Commentaire ''Voyelles'' de Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Zilops • 19 Juin 2018 • Commentaire de texte • 1 274 Mots (6 Pages) • 2 584 Vues
Arthur Rimbaud ; '' voyelles ''
1/ Un poème déréglé dans tous les sens
Ce qui va nous intéresser dans cette 1ère partie, et le terme de '' dérèglement '' qui définit totalement le poème mais aussi le poète …
A/Les correspondances
Dans ce poème, nombreuses sont les correspondances …
Nous pouvons voir que chaque voyelle est associée à une couleur bien précise : '' A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu '' v1
Ces différentes associations entre lettre et couleur, correspondent aussi à des sensations mises en éveil par le poète : - sensations tactiles et visuelles ( le toucher et la vue ) : '' corset velu des mouches éclatantes '' v3 ou '' ombre '' v5
- sensations olfactives ( odorat ) : '' puanteurs '' v4
- sensations corporelles : '' frissons '' v6, et '' vibrements '' v9
Puis, chaque couleur est associée à une connotation morale :
- Le noir = la mort, la décomposition, la saleté : '' puanteurs '' v4, '' golfes d'ombre '' v5
- Le blanc = la pureté, l'innocence : '' candeurs '' v5
- Le rouge = la violence : '' sang '' ver 7, la chair aussi : '' les lèvres '' v7, et aux excès, ce qu'il ne faut pas dépasser : '' colère '', '' ivresse '' v8
- Le vert correspond au calme et à la paix : '' paix des pâtis '' et '' paix des rides '' v10
- Le bleu = divin, divinité ( religion ) : '' suprême clairon '', '' anges '' v12-13
B/Un poème musical
Une sorte de musicalité qui renforce les correspondances entre les couleurs et le éléments évoqués …
L’allitération en « r » et l’allitération en « v » associées à l’assonance en « i » tout au long du poème semblent faire entendre le « rire des lèvres belles » (v. 7), les « vibrements divins » (v. 9) ou les « strideurs étranges » (v. 12).
On croirait entendre les vibrations des basses ou les notes aiguës du violon, d’autant plus quand l’assonance en « i » s’accompagne de diérèses : « gla/ci/ers » (v. 6), « stu/di/eux » (v. 11) et « vi/o/let » (v. 14).
Par ailleurs, des rimes léonines (des rimes qui présentent deux syllabes semblables) produisent un effet d’écho : « latentes » (v. 2) et « tentes » (v. 5), « ombelles » (v. 6) et « belles » (v. 7), « virides » (v. 9) et « rides » (v. 10). La richesse des sons dans « Voyelles » créent ainsi une sonorité parfaitement représentative de ce qui nous est présenté. Ceci renforce aussi les correspondances du poème.
C/Une syntaxe en désordre
Il est vrai, que la musicalité du poème maintient un certain équilibre et une certaine visualisation. Mais la syntaxe semble être désordonnée …
Ainsi, l’unique phrase du poème est entrecoupée de virgules et de points virgules.
Ces multiples juxtapositions créent un effet d’accumulation.
L’association du singulier et du pluriel dans de nombreuses expressions accentue l’hétérogénéité ( groupe ou groupement composé de choses très différentes = une certaine diversité ) du poème : « quelque jour vos naissances latentes » (v. 2), « noir corset velu des mouches éclatantes » (v. 3).
Transition : Le poème « Voyelles » semble vouloir provoquer chez le lecteur un « dérèglement de tous les sens » (pour reprendre l’expression utilisée par Arthur Rimbaud dans sa « lettre du Voyant » de 1871). Ces associations
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