Comment ces poèmes mettent-ils en scène l’adolescence ?

Arthur Rimbaud dans “Roman” extrait du Cahier de Douai, Blaise Cendrars dans “Prose du Transsibérien et de la Petite Jeanne de France” et René Char dans “L’adolescent souffleté” évoquent tous la question de l’adolescence. Ces poèmes ont été écrits de la fin du XIXème siècle (pour Arthur Rimbaud) au XXème siècle (pour Blaise Cendrars et René Char).

Dans tous ces textes, les auteurs exploitent le thème de l’adolescence. Mais nous remarquons que dans deux des trois, c’est une vision positive qui nous est donnée. Tout d’abord, dans les poèmes de Rimbaud et Cendrars, l’amour est évoqué comme un bonheur durant l’adolescence, dans “Roman” avec “vous êtes amoureux - vos sonnets la font rire” vers 26, l’amour est ici relié au “rire” et donc à la joie. Rimbaud créé un néologisme pour montrer la puissance de ses sentiments excessifs v.17 avec “Le coeur fou Robinsonne” en référence à Robinson Crusoé, qui montre la recherche d’aventure amoureuse de l’auteur. Et dans “Prose du Transsibérien et de la Petite Jeanne de France” avec la comparaison “Que mon coeur, tour à tour, brûlait comme le temple d'Éphèse” (v.7), l’auteur nous décrit l’intensité de ses émotions.

La folie et la légerté de l’adolescence sont également évoquées dans ces deux textes, tout d’abord dans celui de Rimbaud avec le premier vers du poème : “on est pas sérieux quand on a dix-sept ans”, l’auteur nous présente cette folie de la jeunesse sous forme de vérité générale. Il nous la présente également à travers l’insouciance et l’ivresse avec “A des parfums de vignes et des parfums de bière”(v.8), la vigne représente ici le vin. Cette folie est abordée par Cendrars v.6 avec “Car mon adolescence était alors si ardente et folle”.

Ces deux poètes et également René Char nous racontent aussi à travers ces poèmes l’émancipation vers l’âge adulte qu’est l’adolescence. Tout d’abord en commençant par le désir de rupture que ressentent les adolescents que nous retrouvons dans le texte de Rimbaud avec l’importance qu’il porte à la nature, devenue presque son moyen de s’isoler. Nature évoquée par exemple avec ces “tilleuls” que nous retrouvons trois fois dans le texte (v.4, v.5, v.32). Nous retrouvons ce désir de rupture dans le texte de Cendrars à travers un voyage. Il dit être à “16 000 lieues” (v.3) du lieu de sa naissance, à “Moscou” (v.4). Nous pouvons penser qu’à travers cet éloignement géographique, Cendrars veut nous montrer l’éloignement des parents qu’engendre l’adolescence. Dans ce poème, il fugue : il a soif de liberté. Dans le poème de René Char le désir de rupture est également abordé l.4 avec “Enfin il s’échappait, s’enfuyait et devenait souverainement heureux”. C’est ici la liberté qui lui apporte du bonheur.

Cette émancipation vers l’âge adulte se fait également par l’expérience, parfois difficile, de la vie. Dans le texte de René Char, à l’inverse des autres textes, l’auteur nous donne une vision douloureuse de l’adolescence. Une violence subie nous est décrite. Violence qui pourrait apporter une force au jeune adulte et qui “l’aiderait” à grandir, comme il l’indique l.1 avec “Les mêmes coups qui l’envoyaient au sol le lançaient en même temps loin

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