Carnet de lecture " Le pari pris des choses"
Fiche de lecture : Carnet de lecture " Le pari pris des choses". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sderbal • 26 Novembre 2022 • Fiche de lecture • 2 551 Mots (11 Pages) • 477 Vues
Lecture cursive d’un recueil poétique « Le Parti-pris des choses » de Ponge (1942)
Activité 1
- Faire une brève recherche biographique sur l’auteur. Présentez-le en un ou deux paragraphes.
Né à Montpellier le 27 mars 1899, Francis Ponge est élevé au sein d’une famille protestante aisée. Il connait une enfance heureuse. Il entre à 17 ans en hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand à Paris. Il mène en parallèle des études de droit et de philosophie. Ses études supérieures sont un échec : il ne parvient à obtenir ni sa licence de philosophie ni son entrée à l’Ecole Normale où il échouera à l’oral. Malgré tous ces échecs, il s’intéresse à la littérature et à la politique. C’est ainsi qu’à la fin de la 1ère guerre mondiale, il adhère au parti socialiste entre chez Gallimard suite à sa rencontre avec Paulhan (figure centrale du milieu de l’édition et de la littérature de la France du XXème siècle).
Francis Ponge se décrit comme faisant partie de la génération surréaliste aux côtés d’André Breton, Louis Aragon et Paul Eluard. Mais s’il partage certains principes du mouvement, il restera en retrait par rapport à cette doctrine. En 1926, il publie « Douze Petits Ecrits » qui dévoile pleinement son travail poétique. Dans son travail, il essaie de dépasser la distinction entre vers et prose. En 1930, il se marie avec Odette Chabanel avec qui il a une fille, Armande. En 1931, Ponge est embauché chez Hachette et devient délégué syndical. Durant cette période, il travaille «vingt minutes» chaque soir, à ces petits textes qui constitueront le «Parti pris des choses». En 1937, il entre au Parti Communiste Français. En 1941, il s'engage activement dans la résistance. Il est un agent de liaison très actif et au cours de cette période, il rencontre des écrivains résistants, Albert Camus, Paul Eluart. En 1942, il publie le «Parti pris des choses» qui marque son entrée dans le monde de la littérature. Il publie jusqu’en 1944, dans les revues de la Résistance et dans des recueils clandestins. Il quitte le Parti communiste en 1947, considérant que le parti interfère sur sa liberté individuelle, en tant qu’écrivain. Ses difficultés financières l'amènent à travailler dans les assurances, puis à l'Alliance française, où il enseigne jusqu'à la retraite. Pendant toutes ces années, il publie énormément. Récompensé et célébré à la fin de sa vie, Francis Ponge reçoit le grand prix de poésie de l'Académie française en 1984. Il meurt à Bar-sur-Loup dans les Alpes-Maritimes le 6 août 1988.
Comment pouvez-vous expliquer le titre du recueil que vous avez choisi de présenter ?
J’ai choisi le recueil de poésie « Le parti Pris des Choses » car en le lisant j’ai apprécié de pouvoir jouer avec mon imagination pour faire le lien entre les différents mots et voir la situation représentée.
Si on se réfère à la définition de l’expression Parti-Pris, elle désigne une opinion préconçue ou une décision prise d'avance. L’auteur annonce son positionnement en choisissant cette expression. Ainsi, l’auteur a fait le choix de faire « Le parti Pris des Choses » en se détournant des humains. C’est dire que ce titre recouvre une double visée : celle de concevoir les objets dans leur matérialité, et de revendiquer leur dignité poétique. En se tournant vers les choses, le défi du poète est de parvenir à susciter des émotions aux lecteurs en faisant le choix d’écrire des poèmes sur des choses insignifiantes.
- Quelles sont les caractéristiques majeures des poèmes du recueil choisi : thèmes abordés, type de poème, procédés poétiques récurrents ? Appuyez-vous sur deux poèmes (au moins) pour illustrer votre réponse.
En regardant la table des matières, on pourrait penser que cet ouvrage est une sorte de dictionnaire. Francis Ponge va nous définir de manière poétique chaque titre selon sa vision des choses. Il nous invite à redécouvrir des mots en abordant les thèmes suivants :
La mer (« Pauvres pêcheurs », « Bords de mer », « De l’eau », « Notes pour un coquillage », Le galet ») ;
Dans le thème « Faune et Flore » qui est le titre d’un de ses poèmes, on a deux sous-thèmes :
La nature (« Pluie », « La fin de l’automne », « Rhum des fougères », « Les arbres se défont à l’intérieur d’une sphère de brouillard », « Le feu », « Le cycle des saisons », « La mousse », « Végétation ») ;
Les animaux (« L’huître », « Le mollusque », « Escargots », « Le papillon », « La crevette ») ;
La nourriture (« Les mûres », L’orange », « Le pain », « Morceau de viande ») ;
Les objets manufacturés (“Le Cageot”, “La bougie”, “La cigarette”, « Les plaisirs de la porte ») ;
Les lieux (« Le restaurant Lemeunier rue de la chaussée d’Antin », « R. C. Seine n° », « Les trois boutiques ») ;
Les personnages (« Le gymnaste », « La jeune mère »)
Ce recueil est écrit en prose. Il ressemble à un dictionnaire car chaque poème présente une définition d’un élément du quotidien. Il propose deux manières d’aborder l’objet. D’un côté, il étudie le sens du mot à travers la sonorité et d’un autre côté l'idée du mot lorsque nous nous référons dans notre monde réel lorsque nous parlons. Par conséquent, Francis Ponge décortique les objets du quotidien pour nous en livrer les caractéristiques de manière la plus objective possible.
L’objet est un prétexte de création poétique, une façon de jouer avec le langage. Je vais m’appuyer sur deux poèmes pour présenter quelques procédés poétiques : « L’huître » et « Le pain »
- une multiplicité d’images :
Dans le poème « L’huître », le poète utilise la métaphore du « monde » de deux manières :
A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d'en-dessus. C'est un monde opiniâtrement clos.
On observe aussi une oxymore lorsqu’il écrit que l’huître est « brillamment blanchâtre ».
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