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Candide ou l'Optimisme, chapitre VI : un commentaire de texte

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Par   •  20 Mai 2021  •  Commentaire de texte  •  1 198 Mots (5 Pages)  •  983 Vues

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Candide ou l'Optimisme, chapitre VI : un commentaire de texte

Introduction

Candide ou l'Optimisme est un conte philosophique publié par Voltaire en 1759. L'auteur y présente un personnage qui grandit de ses voyages, se forme intellectuellement et deviendra lui-même philosophe. C'est un récit teinté d'ironie qui veut rendre compte des moeurs de son temps, tout en y apportant une critique.

Parmi les trente chapitres de l'ouvrage, c'est le chapitre VI qui nous occupe ici. Alors qu'il n'assiste qu'à des horreurs en Europe, Pangloss, le mentor de Candide, décide de les faire embarquer pour l'Amérique. Seulement, leur bateau fait naufrage à Lisbonne.

Or, cette ville subit un énorme tremblement de terre. A la suite de celui-ci, l'Inquisition, qui est le tribunal judiciaire de l'Eglise, décide d'organiser un autodafé (cérémonie où l'on exécute les non-croyants, les hérétiques) ; parmi les victimes désignées se trouvent Pangloss et Candide.

Je vais maintenant procéder à la lecture de texte.

En quoi le chapitre 6 de Candide est-il une dénonciation de l’inquisition ?

Nous verrons dans un premier temps comment Voltaire fait de l'autodafé une mise en scène ridicule (I). Nous analyserons ensuite la force de l'ironie, mise au service de la dénonciation (II).

Développement

I] Une mise en scène de carnaval

Tout concourt, sous la plume de Voltaire, a faire de l'autodafé, qui est normalement une cérémonie sérieuse et morbide, un genre de gigantesque carnaval privé de raison. L'ambiance de la ville et les personnages présents, dont les victimes, participent tous les deux à cette impression.

A) Une exécution rythmée

Le chapitre VI se présente, au début, comme un récit indépendant. Il relate l'organisation de l'autodafé, qui semble être un spectacle très codifié.

On peut relever quatre étapes clés dans le déroulement du récit :

– la prise de décision par les sages de faire un autodafé

– la désignation des coupables (le Biscayen, les deux Portugais, Pangloss et Candide)

– le déroulement de la procession religieuse

– l’exécution de la sentence.

Ces différentes étapes s’enchaînent avec rapidité.

Les points-virgules coupent souvent les propositions principales et Voltaire concentre ses remarques sur des choses caricaturales.

On observe même une ellipse narrative qui accélère le récit :« huit jours après, ils furent tous deux revêtis d’un san-benito »(l.15-16). Voltaire passe sous silence ces 8 jours afin de concentrer l'attention du lecteur sur les festivités telles qu'elles apparaissent au spectateur de l'exécution.

On peut relever que le spectacle se clôt sur une remarque du narrateur : « Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable. ». Par ce retour au point de départ (puisque le chapitre commence avec « le tremblement de terre »), l'auteur veut démontrer l'inefficacité de toute la mise en scène précédemment décrite.

B) Un spectacle de carnaval

Au contraire des exécutions, Voltaire passe du temps sur les habits des condamnés. Ceux-là portent en fait des costumes, des « san-benito » qui sont traditionnellement les habits des condamnés de l'Inquisition.

On peut relever les motifs sur les vêtements de Candide et de Pangloss. Les flammes et les diables présents sur les san-benito semblent être proportionnels aux fautes de chacun des accusés. Mais, surtout, la formule « ni queue ni griffes » fait singulièrement penser à l'expression « ni queue ni tête ». en la détournant ainsi, Voltaire suggère en effet que ce rituel n’a aucun sens.

La périphrase qui désigne les prisons, en plus d'être volontairement ironique, renvoie de même à des coulisses de spectacle, où les acteurs se reposeraient à l'aise : « tous deux furent menés séparément dans des appartements d’une extrême fraîcheur, dans lesquels on n’était jamais incommodé du soleil »(l.12-15).

En outre, pas de fête sans musique, et le chapitre VI présente une ambiance musicale. On trouve ainsi le champ lexical: « cadence », « chantait », « belle musique », etc.

L’idée de tout cela est de divertir les gens qui viennent assister à l’exécution pour les détourner de questions plus exigeantes.

Mais cette description burlesque, emplie d'ironie, vient servir la dénonciation du philosophe. Il s'attique ainsi au dogmatisme et à l'obscurantisme religieux.

II] L'Inquisition dénoncée

A) La superstition contre la raison
Voltaire dénonce la superstition religieuse en mettant en valeur l’absurdité de l’autodafé.

Tout d’abord, l’idée même d’organiser un autodafé ne s’appuie sur aucun élément rationnel.

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