Campagne de syndicalisation chez alimentation couche tard

Agathe Lottin                                                                         12 juillet 2014

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Cas #3 Campagne de syndicalisation chez Alimentation Couche-Tard

Comment expliquez-vous cette forte mobilisation syndicale dans les succursales de Couche-Tard?

Dans une entreprise, il est important d’avoir de bonnes relations de travail, tant pour l’organisation, pour la société que pour l’employé. Dans la situation contraire, il devient important de faire appel aux syndicats pour remédier aux failles présentes dans l’organisation. Dans le cas des succursales Couche-Tard étudiées, les conditions de travail des employés sont difficiles, ils sont payés au salaire minimum, n’ont accès à aucun régime d’assurance, ni de congés maladie payés ou régime de retraite collectif et n’ont pas d’horaire stable. Dans ce cas, les relations de travail des employés sont mauvaises, ils ont donc besoin de se faire entendre, ils veulent améliorer leurs conditions de travail et éviter les pertes de revenus associées aux conflits de travail. Les employés de chez Couche-Tard veulent mettre fin à l’abus et profiter des bonnes conditions de travail auxquelles ils ont le droit.

En ayant un syndicat, les employés de chez Couche-Tard pourront défendre leurs droits et leurs points durant la négociation collective, pour ensuite aboutir à une convention collective qui sera adaptée et adéquate pour eux. La convention collective deviendra la loi que Couche-Tard devra respecter.

Certains employés peuvent aussi associer la représentation syndicale à une meilleure sécurité au travail ou une façon d’introduire des règles claires et une justice dans la prise de décisions. Tous ces motifs encouragent les employés de Couche-Tard à la syndicalisation, car ils aimeraient travailler dans un environnement sain et juste. Les employés de Couche-Tard se réjouiraient de pouvoir participer aux prises de décisions et ainsi dire leur mot afin d’améliorer leurs conditions de travail.

De plus, le représentant syndical des employés de Couche-Tard sera leur négociateur, ainsi, lorsqu’un employé pense avoir le droit à une augmentation de salaire, il en parle au représentant syndical et c’est celui-ci qui en fait part au directeur. Le représentant syndical est donc le porte-parole des employés.

Lorsqu’une mobilisation de syndicalisation est en cours, une excellente dynamique de groupe et de forts liens se tissent entre les employés d’une même organisation. Cela est très important dans une équipe de travail. Lorsqu’il y a un bon esprit d’équipe, les employés se sentent mieux dans leur environnement de travail.

Bref, les employés de Couche-Tard veulent voir une amélioration dans leurs conditions de travail et veulent être bien entourés dans leur démarche, donc optent pour la mobilisation syndicale. En faisant ce mouvement,  les employés sont certains de faire leurs démarches légalement et correctement tout en ayant des résultats positifs. Je pense que c’est une bonne solution, car il ne faut pas attendre que des répercussions négatives affectent la vie personnelle et professionnelle des employés de chez Couche-Tard.

Comment expliquez-vous la réaction de la direction de Couche-Tard à cette forte mobilisation syndicale?

Il est certain que de gérer une entreprise avec un interlocuteur qui a comme travail de défendre les intérêts de ses employés n’est pas une mission simple lorsque cela est tout nouveau. La convention collective impose aux gestionnaires des clauses qui portent par exemple sur les conditions de travail, ce qui n’est pas facile à accepter lorsqu’on a toujours pris des décisions seul. La forte réaction de la direction de Couche-Tard vient de là, ils n’ont en fait plus le contrôle absolu de leurs employés.

Cependant, la direction de Couche-Tard aurait dû apporter des modifications aux conditions de travail suite aux premières tentatives de syndicalisation faites ailleurs au Québec dans d’autres succursales. De plus, en voyant les démarches syndicales que les autres succursales prenaient, la direction aurait dû accorder une attention soutenue aux relations du travail, afin de prouver à ses employés que le syndicat n’apporterait rien de plus à l’organisation. Implanter des pratiques de gestion des ressources humaines aurait grandement aidé la situation des Alimentation Couche-Tard vu la situation dans laquelle ils se trouvaient. De cette façon, les employés auraient eu la possibilité de se faire entendre et quelques changements auraient pu être apportés sans représentation syndicale.

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