Boule de suif / Maupassant
Fiche de lecture : Boule de suif / Maupassant. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jmacdo02 • 8 Décembre 2021 • Fiche de lecture • 1 346 Mots (6 Pages) • 1 095 Vues
GUY DE MAUPASSANT
BOULE DE SUIF
GENRE LITTERAIRE
L’œuvre de MAUPASSANT « BOULE DE SUIF » est une nouvelle du XIXème siècle publiée dans le recueil « les soirées de Médan » en 1880. Recueil comportant également des textes d’Emile Zola.
LIEUX DE L’HISTOIRE
L’histoire commence à Rouen pendant l’hiver 1870 dans un contexte de guerre franco-allemande. La ville est assiégée par les soldats prussiens et l’armée française en déroute. Les personnages attendent donc de monter dans une diligence afin de s’enfuir pour rejoindre le Havre. Ils s’arrêtent à l’auberge de Tôtes. Les événements se déroulent essentiellement dans des lieux fermés : la diligence et l’auberge.
EPOQUE
L’action a lieu donc dans un contexte de guerre entre la France et la Prusse en 1870, sous l’empire de Napoléon III. Boule de Suif retrace l’occupation de l’armée allemande et la défaite française.
LES THEMES
Dans cette œuvre plusieurs thèmes sont mis en relief comme la guerre qui est une question prédominante qui retient l’attention par son influence négative sur les comportements humains. La religion Maupassant donne une dimension christique à Boule de suif. Ainsi que, celui de la hiérarchisation des classes sociales, l’importance de la nourriture ; mais aussi, l’opposition de plusieurs autres questions comme : la générosité contre l’égoïsme, l’argent contre le patriotisme, la noblesse de cœur contre la noblesse de rang où l’auteur montre qu’on peut ne pas faire partie de la haute société et avoir la noblesse de cœur de Boule de Suif.
RESUME
L’histoire se déroule en Normandie sur une période de 5 jours pendant la guerre franco-prussienne en 1870.
Dix personnes de classes sociales différentes (la noblesse représentée par le Comte et la Comtesse Hubert de Bréville, la haute bourgeoisie avec Mr et Mme Carré-Lamadon, la petite bourgeoisie par Mr et Mme Loiseau, la religion représentée par les deux religieuses et les classes inférieures représentées par une prostituée Boule de Suif et le démocrate Cornudet) attendent sous la neige la diligence pour fuir la ville de Rouen occupée par les soldats prussiens afin de rejoindre le Havre. Les classes de la haute société fuient pour conserver leur fortune, Boule de Suif et Cornudet pour sauver leur vie et les religieuses pour soigner les blessés au Havre. Les conditions climatiques rendent le voyage difficile et long. Les « honnêtes gens » sont contrariés par la présence de Boule de Suif. Elle est cependant la seule à avoir pris un panier de nourriture qu’elle partage généreusement avec le reste de la diligence. Ils s’arrêtent à l’auberge de Mr et Mme Follenvie dans la ville de Tôtes à Dieppe. Un officier prussien les y retient exigeant que Elizabeth Rousset « Boule de Suif » (prostituée) cède à ses avances. Celle-ci refuse de coucher avec lui au début mais, finit par accepter en se laissant convaincre par les autres personnages notamment les religieuses. Après son sacrifice la diligence est autorisée à quitter l’auberge pour le Havre. Chacun des voyageurs a pris un paquet de nourriture exceptée Boule de Suif qui, dans l’empressement n’a rien pu prendre. Malgré son sacrifice et ses larmes, les voyageurs mangent sans se soucier d’elle et la rejettent avec mépris.
PRESENTATION DES PERSONNAGES :
LE PERSONNAGE PRINCIPAL
- Boule de Suif de son vrai nom Elisabeth Rousset est une prostituée décrite comme un aliment prêt à être consommer avec des métaphores sur ses rondeurs. C’est somme toute une patriote bonapartiste qui se révèle être une héroïne charitable et généreuse qui se donne en sacrifice pour libérer ses compagnons.
LES AUTRES PERSONNAGES
- Le comte et la comtesse Hubert de Bréville représentent la noblesse et le parti Orléaniste. Ils figurent parmi les plus grands noms de l’aristocratie normande. Ils ont une fortune qui s’élève à 500 000 livres et une bonne éducation. Ils dominent et influencent les autres personnages en prenant des décisions, en conduisant Boule de Suif à céder devant l’ennemi.
- Mr et Mme Carré-Lamadon appartiennent à la Haute bourgeoisie et sont propriétaires de trois filatures de coton. L’épouse, plus jeune que Mr Carré-Lamadon est plutôt jolie, serait infidèle à son époux semble pourtant mépriser Boule de Suif. Mr Carré-Lamandon est très attaché à l’argent. Il n’est pas réellement un patriote, il est chef de l’opposition uniquement pour l’argent gagné.
- Mr et Mme L’oiseau font partie de la petite bourgeoisie, ils sont commerçants de vins de mauvaise qualité vendus à bas prix. Mr L’oiseau est rusé, manipulateur et manque d’éducation, son épouse qui gère les finances est plutôt avare. Ils sont tous deux peu scrupuleux quand il s’agit d’obtenir ce qu’ils veulent.
- Les bonnes sœurs caractérisent l’église l’une d’elles est vielle et l’autre jeune. Leurs actions répétées font penser à des automates. Elles apparaissent soumises face à l’officier prussien mais la plus vieille n’hésite pas au nom de la religion à trouver des arguments pour convaincre Boule de Suif à se livrer au soldat prussien.
- Cornudet incarne le parti républicain c’est un marginal fils de bourgeois avec une fortune perdue, il a de bonnes idées mais fait preuve de lâcheté. Il est contre la conspiration pour livrer Boule de Suif mais son opposition manque de fermeté.
- L’officier prussien décrit comme un homme très mince et très blond, utilise le pouvoir et l’autorité que lui confèrent les circonstances pour obtenir les faveurs de Boule de Suif et ainsi retenir les autres voyageurs.
- Mr et Mme Follenvie sont aubergistes. Mr Follenvie sert d’intermédiaire entre les voyageurs et l’officier.
EXTRAIT
« Boule de Suif dans la hâte et l’effarement de son lever, n’avait pu songer à rien ; et elle regardait exaspérée, suffoquant de rage tous ces gens qui mangeaient placidement. Une colère tumultueuse la crispa d’abord, et elle ouvrit la bouche pour leur crier leur fait avec un flot d’injures qui lui montait aux lèvres ; mais elle ne pouvait pas parler tant l’exaspération l’étranglait.
Personne ne la regardait, ne songeait à elle. Elle se sentait noyée dans le mépris de ces gredins honnêtes qui l’avaient sacrifiée d’abord rejetée ensuite, comme une chose malpropre et inutile. Alors elle songea à son grand panier tout plein de bonnes choses qu’ils avaient goulûment dévorées, à ses deux poulets luisants de gelée, à ses pâtés, à ses poires, à ses quatre bouteilles de bordeaux ; et sa fureur tombant soudain, comme une corde trop tendue qui casse, elle se sentit prête à pleurer ».
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