Baudelaire : « La poésie est ce qu’il y a de plus réel, est ce qui n’est complétement vrai que dans un autre monde (..) »

                                         DM : Dissertation 1

Baudelaire : « La poésie est ce qu’il y a de plus réel, est ce qui n’est complétement vrai que dans un autre monde (..) »

La Beauté, notion abstraite, recouvre diverses significations et ne cessent d'évoluer suivant les époques et les individus. La délimitation entre ce qui peut être considéré comme beau ou non, la perception même du beau change d'une culture à l'autre, d'une personne à l'autre ou d'un penseur à l'autre. Ainsi Théophile Gautier, célèbre poète du 19e siècle, affirme dans la préface de Mademoiselle Maupin, roman qu’il fait paraitre en 1835, : «  il y a de vraiment beaux que ceux qui ne peut servir à rien. Tout ce qui est utile est laid. ». A travers son œuvre, il expose le rapprochement intéressant entre la beauté et l'utilité d'une œuvre d'art créant à l’époque de nombreuses polémiques concernant l'utilité ou la fonction que devrait recouvrir l'art. Baudelaire, ami et grand admirateur du travail de celui-ci rejoins sont interprétation. Il lui dédicace le chef d’œuvre de sa vie, Les Fleurs du mal, témoignant ainsi de son acharnement de la recherche de la forme parfaite dans chacun de ses poèmes, exprimant le beau par les fromes poétiques.

 Il écrit lui-même : « La poésie est ce qu’il y a de plus réel, est ce qui n’est complétement vrai que dans un autre monde (..) Une foule de gens se figurent dans le but de la poésie est un enseignement quelconque, qu'elle doit tantôt fortifier la conscience, tantôt perfectionner les mœurs, en soi-même, doit interroger son âme, rappeler ses souvenirs d'enthousiasme, n'a pas d'autre but qu'elle-même ; elle ne peut pas en avoir d'autre. (..) La poésie ne peut pas, sous peine de mort ou de défaillance, s'assimiler à la science ou à la morale ; elle n'a pas la vérité pour objet, elle n'a qu'elle-même. ». Ainsi, le poète met en avant sa volonté de faire paraître la poésie comme un artifice sans but, objet de son existence mais inerte dans le monde dans laquelle elle est écrite, la poésie est porteuse de vérité seulement par la définition hypothétique d’un monde différent du nôtre, permettant alors de le comprendre. De plus, selon lui la vérité n'est pas despotique mais asservie à la vision de l’être qui la détient, chaque homme ne possède qu’une partie de la vérité qu’il croit complète mais aucun n’est capable de la présenté comme absolue.

 Cependant, la lecture appliquée des Fleurs du mal fait apparaitre une tout autre vision de la poésie par laquelle Baudelaire exprime sa condition, son existence elle-même mais aussi s’interroge sur l’origine même de celle-ci. Ainsi, il apparait une tout autre facette de la poésie qui remet dès lors l’expression de l’art pour l’art. Il est intéressant de se demander si la poésie a pour seul rôle d’être.

Dans une premier temps, il est possible de constater que la poésie se suffit parfois par sa simple existence mais que dans d’autres cas, son existence se développe sur différentes fonctions. Enfin, la poésie est aussi capable de créer harmonieusement une alliance entre la recherche du beau et la production de sensations pour exprimer le monde dans tous les états que son spectre le permet.

I/ L’art pour l’art

1. La poésie du beau  

La poésie, venant du latin, signifie à son origine création. Elle est une création sonore, avec l’utilisation des rimes, pieds et différente figure de style comme allitération et l’assonance   et visuelle par la création d’image par l’intermédiaire de description, de métaphore ou de comparaison par exemple. Elle est selon la mythologie, la création de deux dieux, Apollon et Dionysos, chacun ayant une vision différente de la poésie : Apollon s’intéresse particulièrement à la poésie du beau, il recherche la perfection, tandis que Dionysos se tourne vers un poésie créative, d’ivresse et de nouveau. Ainsi tout deux, s’intéresse à une poésie de l’esthétique qui n’a pour but que d’être et de ravir par sa forme.

L'esthétisme est un mouvement artistique qui soutient l'accent des valeurs esthétiques plus que d'autres thèmes pour la littérature, les beaux-arts, la musique et les autres arts. En d'autres termes, ce mouvement était basé sur le principe que la recherche de la beauté et l'élévation du goût étaient le but principal de l'art. La fondation du mouvement est considérée comme formulée au XVIII e siècle par Emmanuel Kant. Cet esthétisme a utilisé le concept de l'art pour l'art attribué au romancier français Théophile Gautier cité ci-dessus et considéré comme le père de ce courant de pensée. Cela a rejeté le concept selon lequel l'art a une valeur morale ou éthique et un objectif didactique. Les adeptes de ce mouvement pensaient que l'art ne devait être que beau.

Ex : Les poèmes  d’Apollinaire qui conserve un thèmes esthétique et romantique dans lequel le poète accorde une grand importance à la mise en forme de ses poèmes avec des calligrammes dont il invente le nom en publiant son livre titré de ce même mot.

1. La poésie, un témoignage de l’instant

La poésie peut aussi se traduire par une simple représentation du monde tel que chacun le voit. Ains, elle à pour but de mettre en écrit le seul caractère esthétique de l’environnement du poète sans aucune prétention morale. Elle devient alors un indicateur de la situation du monde par l’œil du poète. On retrouve cette volonté de retranscrire précisément dans la poésie descriptive dont les poètes français s’emparent vers le XVIIe siècle.

Ex : Saint-Amant, auteur d'un Moyse sauvé

De même, ce témoignage de l’instant permet de montrer l’évolution des tendances poétiques, son utilisation et même son accès.  

II/ La poésie au service d’un but

Il existe de nombreuse fonction attribuée à la poésie, parmi celle-ci on en dénombre 6 majeure se constituant par les actes de : exprimer, dénoncer/célébrer, révéler, inventer et guider.

1. La poésie à une fonction de dénoncer et révéler

Certains poètes ont pour but de communiquer aux lecteurs une façon de penser ainsi qu’une manière de se comporter afin de mettre en avant des comportements, mœurs. Leur but n’est pas forcément de critiquer une action, une culture ou même une société mais de remettre en question les évidences que chacun accepte sans y prêter attention afin d’éveiller chez le lecteurs un sens critique. Bien entendu, d’autres poètes utilisent la poésie, plus particulièrement en insérant dans leur poèmes une morale devenant alors une fable pour propager des idéaux mais aussi condamner des systèmes ou des courants de pensées.

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