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Baudelaire a dit « la modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. ». Cette définition peut-elle s’appliquer à la poésie d’Apollinaire ?

Dissertation : Baudelaire a dit « la modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. ». Cette définition peut-elle s’appliquer à la poésie d’Apollinaire ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Septembre 2020  •  Dissertation  •  1 122 Mots (5 Pages)  •  3 672 Vues

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        Apollinaire est un poète né à Rome en 1880 et mort en 1918. Il incarne l’esprit nouveau du début du XXème siècle. Il va écrire de nombreux recueils comme Poèmes à Lou en 1914, Calligrammes l’année de sa mort et Alcools en 1913. Ce dernier est un recueil révélant un nouveau lyrisme, chantant l’amour et le monde contemporain. Appartenant au mouvement symboliste, Apollinaire va s’inspirer d’un grand poète de ce mouvement : Baudelaire. Celui-ci a dit : « la modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. ». Cette définition peut-elle s’appliquer à la poésie d’Apollinaire ? En quoi la poésie d’Apollinaire évoque-t-elle l’éphémère et l’intemporel ? Dans un premier temps, nous verrons le côté temporaire, puis dans un second temps tout ce qui est infrangible.

        Nous pouvons remarquer que l’amour est l’un des files rouges d’Alcools. Au début du recueil, le poète raconte sa joie d’aimer et d’être aimé, qui peu après laisse place à la déception et aux blessures causées par l’amour. A travers ses conquêtes telles que Annie Playden ou Marie Laurencin, il nous partage ce qu’est pour lui l’amour : perdu. Dans les textes du début du recueil, Apollinaire nous offre une vision heureuse de l’amour où celui-ci est réciproque. Mais très vite, on se rend compte que cet amour se dégrade, que la femme aimée s’en est allée, et qu’il ne reste plus que le poète qui tente de se rattacher à leur amour. Apollinaire nous fait également part de la peur et de l’angoisse que lui engendre ses déceptions amoureuses. Ce sentiment est retranscrit dans Zone avec « l’angoisse et l’amour te serre le gossier » ou encore dans Marie avec « l’amour dont je souffre est une maladie honteuse ». Avec le poème Le pont Mirabeau, s’ajoute la mélancolie que l’on peut ressentir dans les vers « comme la vie est lente », et «  faut-il qu’il m’en souvienne » où le poète essaye de faire durer cet amour terminé. Dans les Colchiques, on peut voir que le poète souffre de sa situation sentimentale, qu’il montre en revisitant l’allégorie de la femme aimée en rose en une fleur vénéneuse dont le poison le détruit. A travers ses déceptions amoureuses et son ressentis, le poète nous montre que l’amour est une chose contingente.

La fuite de l’amour est constatée par l’écoulement du temps. Dans Le pont Mirabeau, cette idée est mise en valeur par l’opposition entre l’immobilité du poète ainsi que celle du pont, et le mouvement de l’eau ; elle est d’ailleurs évoquée par le champ lexical de l’eau. Plusieurs vers axés sur le temps en lui-même, mentionnent également cette idée comme « vienne la nuit sonne l’heure », « les jours s’en vont je demeure », « passent les jours et passent les semaines ». Ainsi tout au long du recueil, l’eau est plusieurs fois associée au temps qui passe de façon irréversible. On peut d’ailleurs remarquer que dans la poésie d’Apollinaire, l’eau n’est pas associée à la vie mais à la mort, car pour lui la vie s’écoule de manière inéluctable. Pour le temps qui passe, le poète l’assimile également à l’automne. En effet il s’agit d’une saison symbolisant le passage du temps, la mort, rappelant que nous ne vivons pas éternellement, ou encore la mélancolie qui en résulte chez le poète. Ce rapprochement est présent dans les poèmes Les Colchiques, Automne, Automne malade, ou encore Vendémiaire. Hormis les différents éléments naturels comme les feuilles qui tombent ou les fruits qui pourrissent qui traduisent cette saison, pour le poète l’automne est un moment de transition qui fait coïncider la tradition et la modernité poétique.

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