LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Balzac vautrin

Analyse sectorielle : Balzac vautrin. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Juin 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 901 Mots (8 Pages)  •  1 627 Vues

Page 1 sur 8

BALZAC - TEXTE PREPARE POUR LA REVISION

1. Les études, la justice, la voie du travail

Nous avons d'abord le Code à manger, ce n'est pas amusant, et ça n'apprend rien; mais il le faut. Soit.

Nous nous faisons avocat pour devenir président d'une cour d'assises, envoyer les pauvres diables qui valent mieux que nous avec T.F. sur l'épaule, afin de prouver aux riches qu'ils peuvent dormir tranquillement.

Ce n'est pas drôle, et puis c'est long. D'abord, deux années à droguer dans Paris, à regarder, <=> sans y toucher, les nanans dont nous sommes friands. C'est fatigant de désirer toujours <=> sans jamais se satisfaire.

Si vous étiez pâle et de la nature des mollusques, vous n'auriez rien à craindre; mais nous avons le sang fiévreux des lions et un appétit à faire vingt sottises par jour. Vous succomberez donc à ce supplice, le plus horrible que nous ayons aperçu dans l'enfer du bon Dieu.

Admettons que vous soyez sage, que vous buviez du lait et que vous fassiez des élégies; il faudra, généreux comme vous l'êtes, commencer, après bien des ennuis et des privations à rendre un chien enragé, par devenir le substitut de quelque drôle, dans un trou de ville où le gouvernement vous jettera mille francs d'appointements, comme on jette une soupe à un dogue de boucher. Aboie après les voleurs, plaide pour le riche, fais guillotiner des gens de coeur. Bien obligé ! 

Si vous n'avez pas de protections, vous pourrirez dans votre tribunal de province. Vers trente ans, vous serez juge à douze cents francs par an, si vous n'avez pas encore jeté la robe aux orties. Quand vous aurez atteint la quarantaine, vous épouserez quelque fille de meunier, riche d'environ six mille livres de rente. Merci. 

Ayez des protections, vous serez procureur du roi à trente ans, avec mille écus d'appointements, et vous épouserez la fille du maire.

Si vous faites quelques-unes de ces petites bassesses politiques, comme de lire sur un bulletin Villèle au lieu de Manuel (ça rime, ça met la conscience en repos), vous serez, à quarante ans, procureur général, et pourrez devenir député.

Récapitulation (4 arguments)

Remarquez, mon cher enfant,

  •  que nous aurons fait des accrocs à notre petite conscience,
  •  que nous aurons eu vingt ans d'ennuis, de misères secrètes,
  •  et que nos soeurs auront coiffé sainte Catherine.
  •  J'ai l'honneur de vous faire observer de plus qu'il n'y a que vingt procureurs généraux en France, et que vous êtes vingt mille aspirants au grade, parmi lesquels il se rencontre des farceurs qui vendraient leur famille pour monter d'un cran.

2. Le métier d’avocat

Si le métier vous dégoûte, voyons autre chose. Le baron de Rastignac veut-il être avocat ? Oh ! joli.

Il faut pâtir pendant dix ans, dépenser mille francs par mois, avoir une bibliothèque, un cabinet, aller dans le monde, baiser la robe d'un avoué pour avoir des causes, balayer le palais avec sa langue.

Si ce métier vous menait à bien, je ne dirais pas non : mais trouvez-moi dans Paris cinq avocats qui, à cinquante ans, gagnent plus de cinquante miIle francs par an ? Bah ! plutôt que de m'amoindrir ainsi l'âme, j'aimerais mieux me faire corsaire.


3. La fortune par les femmes

D'ailleurs, où prendre des écus ? Tout ça n'est pas gai. Nous avons une ressource dans la dot d'une femme. Voulez-vous vous marier ? ce sera vous mettre une pierre au cou; puis, si vous vous mariez pour de l'argent, que deviennent nos sentiments d'honneur, notre noblesse! 

Autant commencer aujourd'hui votre révolte contre les conventions humaines. Ce ne serait rien que se coucher comme un serpent devant une femme, Iécher les pieds de la mère, faire des bassesses à dégoûter une truie, pouah ! si vous trouviez au moins le bonheur. Mais vous serez malheureux comme les pierres d'égout avec une femme que vous aurez épousée ainsi. Vaut encore mieux guerroyer avec les hommes que de lutter avec sa femme.

=> AMENER RASTIGNAC AU CHOIX

Voilà le carrefour de la vie, jeune homme, choisissez.

Comment acquérir une rapide fortune

Une rapide fortune est le problème que se proposent de résoudre en ce moment cinquante mille jeunes gens qui se trouvent tous dans votre position. Vous êtes une unité de ce nombre-là.

Jugez des efforts que vous avez à faire et de l'acharnement du combat. Il faut vous manger les uns les autres comme des araignées dans un pot, attendu qu'il n'y a pas cinquante mille bonnes places.

Savez-vous comment on fait son chemin ici ?

1. par l'éclat du génie

ou

2. par l'adresse de la corruption.

Il faut

1. entrer dans cette masse d'hommes comme un boulet de canon

ou

2. s'y glisser comme une peste.

CONCLUSION CYNIQUE : L'honnêteté ne sert à rien.


BALZAC - Le Père Goriot - Discours de Vautrin

Préciser que l’extrait a été étudié comme texte argumentatif

Nature du texte

=> UNE LECON préparée à l’avance, car Vautrin a surveillé Rastignac depuis longtemps avant de se décider.

=> BUT => impressionner, convaincre, manipuler

=> Intervention fort longue de Vautrin, absence de réaction, d'intervention de Rastignac à qui Vautrin ne laisse jamais la parole en enchaînant rapidement ses arguments.

Locuteur : Ton familier, protecteur, et moqueur

Etude de l’énonciation : le NOUS

Il emploie volontairement un NOUS révélateur et ambigu : => il prend part à cette vie, au destin de Rastignac.

=> il manifeste son intérêt pour le jeune homme, tout en lui montrant son inexpérience et en se moquant du décorum que la caste nobiliaire veut maintenir à tout prix, en utilisant ce pluriel de majesté, réservé à l'autorité royale.

...

Télécharger au format  txt (11.6 Kb)   pdf (208.9 Kb)   docx (15 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com