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Axe de dissertation sur le rire

Dissertation : Axe de dissertation sur le rire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Février 2023  •  Dissertation  •  730 Mots (3 Pages)  •  611 Vues

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Le rire est une réaction physique suscitée le plus souvent par l'amusement. Certaines méthodes éducatives préconisent de l'utiliser, affirmant que « le rire est un bon moyen d'accéder au savoir s. Du reste Rabelais revendique cette démarche son roman Gargantua, puisque dans le prologue de la seconde édition du roman il demande à ses lecteurs d' « interpréter à plus haut sens ce que vous ne pensiez n'être dit que par esprit de plaisanterie. » Il est cependant légitime de s'interroger: l'humour permet-il d'instruire efficacement ? A priori, le comique a des vertus pédagogiques reconnues. Toutefois, il arrive qu'il soit un obstacle à l'apprentissage.

Certes, le rire peut être un bon moyen d'accéder au savoir.

Tout d'abord, la création d'une intrigue fictive peut être source de suspense, d'attente. Lorsque les rebondissements prennent une dimension comique, l'intérêt du public est décuplé. Diverti et intrigué, il accepte alors la réflexion sur les sujets abordés. Par exemple, le jeune Gargantua est confié à un précepteur, Tubal Holopherne. Or, ce dernier est un enseignant désastreux. Dans un premier temps lecteur s'amuse de cette anti-éducation : manque d'hygiène, alimentation déséquilibrée, apprentissage par cœur de notions non expliquées et donc non comprises... Puis, constatant les dégâts commis sur le jeune homme rendu « complètement fou, stupide, rêveur et idiot », il est invité à remettre en cause cet enseignement sophiste et à réfléchir à un modèle plus efficace. Certains auteurs parviennent à susciter la curiosité dès le titre de leur ouvrage. Parmi eux, Roy Lewis emploie l'humour macabre avec Pourquoi j'ai mangé mon père. Intrigué par l'annonce d'un acte cannibale doublé d'un possible parricide, le lecteur se plonger alors dans le récit.

De plus, la technique didactique qui consiste à séduire par le comique est en vigueur depuis l'Antiquité.

La formule latine d'Horace la résume : « placere et docere », plaire et instruire. Reprise comme devise par les écrivains du Classicisme, elle revendique de séduire un public très large. Ainsi La Fontaine, fabuliste du XVIIème siècle, applique cette maxime dans ses œuvres. La fable « Le lièvre et la tortue » délivre une morale qui pourrait être austère (« Rien ne sert de courir, il faut partir à point »). Mais le recours au récit fictif la rend attractive. La course entre les deux animaux personnifiés, le caractère hautain du lièvre et la victoire inattendue de la tortue font rire les lecteurs qui mémorisent alors l'enseignement sans effort. Le même désir de « plaire et instruire » est à l'œuvre dans le portrait de Gnathon : La Bruyère, dans ses Caractères, campe des portraits fictifs à visée morale. Ils connurent un vif succès, car rire des défauts humains reste un plaisir universel.

Gnathon , qui « ne vit que pour soi » et dont on peut suivre sur la nappe les dégoulinures de sauce « à la trace », permet la satire de l'égoïsme et de la gloutonnerie : des travers intemporels.

Surtout, le rire permet d'aborder des sujets sérieux. Le rire désamorce l'agressivité frontale, n'est pas directement polémique. Ce faisant, il autorise l'auteur qui l'emploie à traiter de faits sérieux. Roy Lewis y a recours, dans Pourquoi j'ai mangé mon père. Son roman, sous couvert de relater les déboires hilarants d'une horde de pithécanthropes dont le patriarche veut à toute force évoluer, aborde indirectement des sujets préoccupants en 1960, date de sa première publication. L'invention mal maîtrisée du feu qui menace de destruction totale la savane est une métaphore transparente des angoisses devant l'usage de l'arme atomique et de ses conséquences. Dans le même esprit, Rabelais campe un tyran colérique : Picrochole. Ses accès d'autoritarisme le rendent ridicule. Lorsque ses fouaciers se plaignent d'une mésaventure avec les bergers de Grandgousier, sa réaction est belliqueuse et disproportionnée : « Sans davantage s'interroger sur le pourquoi ou le comment, il fit lever son armée et ordonna que chacun, sous peine d'être pendu, se trouvât en armes sur la grande place de son château à midi. » Il est certes risible, mais aussi inquiétant car très dangereux, y compris pour ses propres sujets.

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