Autorité politique, Diderot

Diderot / « Autorité politique »

Dispositif :

• Lecture du texte : faire émerger la problématique. Comment sous le couvert d'un article d'encyclopédie, Diderot écrit-il un texte au service du combat des lumières ?
• Fournir le plan du commentaire aux élèves.

I - Définition de l'autorité fondée sur une démonstration.

Origine de l'autorité :

• Un concept problématique : pas naturelle / pas divine ; une chose contre nature qui s'oppose au principe de liberté individuel.
• Deux constats, deux axiomes qui reposent sur des oppostions fortes : mettant en valeur la contradiciton des deux principes : autorité / liberté. L'autorité est une limitation à la liberté.
• Or cette liberté est présentée comme un « présent du ciel »: il est inconcevable d'y renoncer.
• Ainsi le dernier paragraphe développe cette idée : « ne peut ni ne doit se donner entièrement et sans réserve » : ne peut ni ne doit : n'a pas le pouvoir, et a le devoir de ne pas le faire car ce serait renoncer à un bénéfice divin : la liberté. « CAR l'homme ne peut... »: mise en valeur du lien logique apèrs une pause forte introduite par le point virgule. Lien de cause à effet très marqué qui renforce l'idée de ce droit fondamental.

 De là une conséquence : le lien étant implicite : « Tout  autre autorité vient d'une autre origine »

Les types d'autorité :

• Une autorité naturelle mais éphémère : l'autorité paternelle. Limitée dans le temps par l'évolution naturelle de l'individu : l'accession à la raison marque la fin de cette dépendance.  Liberté = capacité inaliénable d'agir sous la tutelle de sa raison. Cette idée est introduite comme une concession au postulat initial : certes il existe une autorité naturelle. Cependant, cette idée est énoncée au conditionnel, et n'a pas la valeur des postulats initiaux. En outre elle permet d'établir un lien direct entre liberté et raison.

• Deux formes d'autorité / deux conséquences politiques : par la violence / consentie = Tyrannie / république. Instabilité /stabilité. Pouvoir illégitime : usurpation / se l'était arrogée. Les tournures impersonnelles.

• Consentie : suppose l'adhésion de ceux qui abdiquent une partie de leur liberté. Or cette liberté étant inaliénable, seule une partie d'elle-même peut être déférée et pour un temps limitée. Dès lors, le prince est prince par volonté du peuple, et non par sa propre volonté. Dès lors, cette autorité est « légitime ».
• Le peuple destinataire : vient de / va vers.

Fixent / restreignent.

Une démonstration rigoureuse. 

• L'organisation typographique  qui recouvre le cheminement de la pensée.
• Les liens logiques : les conclusions marquées par « alors »

II – Un texte engagé / la volonté de convaincre.

• La force des assertions : le vocabulaire des absolus : tout, aucun, chaque / adverbes « nécessairement » / toujours / jamais.
• Un propos universel dont l'énonciateur est a priori absent : seule présence « je ». Mais pour annoncer le point suivant. Un texte dégagé de tout contexte historique précis.
• Mais un texte contre la monarchie absolu / contre l'absolutisme.
• La référence à Dieu : référence étonnante chez un philosophe athée. Mais référence qui a son intérêt argumentatif.  
• Intervention péremptoire de dieu dans le texte : « c'est dieu dont ... » Le présentatif sert à élucider la périphrase précédente « un maître supérieur, au dessus de tout... ». Double caractérisation : dieu de l'ancien testament : « jaloux, maître, ne perd jamais,ne les communique point »: définition essentielle puisqu'elle se fait en vue d'une conclusion: aucun homme ne peut s'arroger les pouvoirs de dieu sans commettre un crime.
• Un dieu philosophe : qui veut que / raison mesure mais qui veut que. Mouvement de concession: à l'absolu de son pouvoir s'oppose la mesure des relations des hommes entre eux.

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