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Analyse linéaire "les Animaux malades de la peste" La Fontaine

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Par   •  19 Février 2021  •  Analyse sectorielle  •  1 640 Mots (7 Pages)  •  1 735 Vues

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I. Le tableau d'une terreur générale v1 à v14

Le titre inspire deux réflexions:

a. Il s'agit d'une fable avec animalisation, que les animaux sont mis en scène dans le souci double de représenter plaisamment les comportements humains et d'en faire ressortir par là la ostensiblement les défauts. Mais également dans le souci de divertir. Notons en outre le pouvoir satirique le plus subtil et en moins sujet à controverse de ce type de représentation indirecte. On observera que les fables portant sur des aspects politiques et de justice sont souvent animalière (cf: "Les obsèques de la Lionne")

1. La crainte du fléau.

b. La peste fait immédiatement une très forte impression, la maladie, épidémique ayant fait des ravages en Europe

La valeur allégorique de cette maladie ici: on remet tout à Dieu (=quand quelque chose se passe mal, on dit que ça relève du domaine du Divin)

Cette crainte de la peste se trouve appuyée par le champ lexical de la terreur du châtiment divin dans la première phrase.

En outre, les répétitions ("mal" V1, 2 / "tous" V7) accentuent la gravité de la situation et permettent de créer une tension dramatique que l'attente de l'identification de ce mal au vers 4 renforce doublement par son report et par le fait que la seule "peste" occupe tout le vers en étant le support d'une subordonnée circonstancielle concessive "puisqu'il faut l'appeler par son nom" indiquant un degré de peur qui fait que l'on craint de la nommer.

2. La peste ou l'espoir

Cette terreur est également soulignée par son étendue: tous les animaux en sont victimes: on observe ainsi un chiasme au vers 7 qui accentue l'implacabilité du châtiment.

S'ensuit alors, des vers 8 à 14, l'illustration de cette étendue. Celle-ci est marquée par les nombreuses et diverses négations.

Cette négation constante annihile tout espoir chez les animaux de réchapper au fléau. D'autant que celle-ci s'applique à tous les plaisirs, beautés et joies de la vie.

Ainsi, le début de la fable plonge immédiatement le lecteur dans la situation désespérée des bêtes de la fable en montrant tout l'étendue, l'inexorabilité et la terreur qui s'abat sur ces animaux.

La terreur créée par Dieu pour châtier les animaux est bientôt calmée par le roi.

II. Le discours d'un Roi V15 à V33

1. Le temps des sacrifices

Les paroles au discours direct du Roi sont précédées d'un terme politique "tenir conseil" V15 qui trouve un écho dans les termes "histoire" et "tels accidents" de son discours. Il s'agit donc d'une prise de parole politique dont le but est explicitement de sauver l'ensemble des animaux en sacrifiant le plus coupable. À ce titre, nous allons également retrouver du vocabulaire de la justice des hommes ("coupable"; "justice"; "s'accuse"; "offense"), mais également de la justice divine ("Ciel"; "péchés"; "céleste courroux").

Il s'agit donc de sauver le corps mais aussi l'âme de tous par le sacrifice d'un seul. L'allusion à "l'histoire" V21 peut être entendue comme celle du Christ et celle du pharmacos grec qui par son sacrifice purifiait la cité. Étant entendu que la civilisation grecque est tenue pour un modèle au XVIIe siècle.

2. Un exemple pour tous

Ce discours s'habille de paroles de sagesse marqué par un examen de conscience d'où les expressions: "indulgence"; "Que m'avaient-ils fait"; "l'état de notre conscience". Mais aussi par la bienveillance et l'humilité: "Ne nous flattons donc point"; "Mes chers amis".

On trouve ainsi beaucoup de modalisateurs permettant de camper cette humilité face au châtiment divin: "peut-être"; "s'il le faut"; "je pense"; "je crois". Ce qui montre que ce n'est pas un discours de supériorité.

Le Roi s'érige ainsi en exemple, d'où l'abondance de la première personne du singulier, que le discours met en évidence et qui invite les autres à le suivre ("ainsi que moi" V31 = faites comme moi).

Cependant, ce beau discours révèle déjà des prémices d'hypocrisie avec la subordonnée circonstancielle de condition "s'il le faut" V30, l'emploi du futur qui reporte la décision "je me dévouerai", et surtout l'emploi de la conjonction adversative "mais" qui introduit une clause ce sacrifice: le Roi n'a nullement l'intention de se sacrifier.

III. Le discours de l'hypocrisie V34 à V64

1. Le discours du renard

L'animal choisi pour représenter les flatteurs n'est pas anodin; le renard est considéré comme un animal rusé et fourbe. C'est déjà une marque de dénonciation de la part du fabuliste.

Le renard montre sa déférence par ses adresses respectueuses au monarque "Sire" V34, "Seigneur" V37.

Le vocabulaire de la flatterie est ici abondant: "trop de délicatesse"; "trop bon"; "beaucoup

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