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Analyse linéaire de la scène 16 de l'acte 3 de la Colonie de Marivaux

Commentaire de texte : Analyse linéaire de la scène 16 de l'acte 3 de la Colonie de Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  893 Mots (4 Pages)  •  1 640 Vues

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Figure importante du siècle des Lumières, Beaumarchais écrit en 1778 le Mariage de Figa-ro, deuxième volet de la trilogie. Annonciatrice de la Révolution, cette pièce en 5 actes met en relief la vie d’un valet, Figaro, personnage principal de cette comédie dans la scène 16 de l’acte III, Bartholo fait le juge de Marceline, femme du peuple, qui dévoile être la mère de Figaro. S’ensuit alors de longues tirades de Marceline qui se défend au nom de toutes les femmes et tente de con-vaincre son auditoire. Mais nous nous demanderons en quoi le discours de Marceline, empreint des idées des Lumières est efficace. Pour ce faire, nous verrons d’abord la manière dont elle se défend des accusations de Bartholo. Puis nous nous intéresserons à la critique, voire au procès que Marce-line fait de la société patriarcale et enfin nous constaterons l’efficacité de son discours et dans quelle mesure il est porteur des idées des Lumières.

Cet extrait s’ouvre sur une scène de dispute avec dès la première phrase un champ lexical du procès amorcé par Batholo pour charger Marceline avec « fautes » (l.1) mais aussi un reproche avec « déplorable ». Marceline, dont les didascalies indique la colère et l’indignation croissante, entame sa tirade en reprenant les mots de Bartholo. Elle accepte d’abord la critique avec « oui, déplorable » (l.2) et « je n’entends pas nier mes fautes (l.2 et 3) pour attirer la compassion de l’auditoire. Cependant, on sait qu’elle compte se défendre dès la ligne 3 avec la conjonction adver-sative « mais » et la reprise du champ lexical du procès. Marceline emploi un lexique pathétique avec « dur » (l.3), « inexpérience » (l.5) et infortunés » (l.7) mais avec des images choquantes qui s’appliquent à un « nous » collectif désignant l’ensemble des femmes. On trouve par exemple « les séducteurs nous assiègent », « la misère nous poignarde » et « une enfant opposé à tant d’ennemis », image du combat des femmes contre le Mal. Enfin, Figaro réplique en utilisant le superlatif de « coupable » (l.8) qui dénonce un excès des hommes.

Commence alors la deuxième tirade de Marceline qui poursuit son plaidoyer mais passe cette fois du rôle d’accusé à celui de « victime » en s’adressant directement aux « hommes » qu’elle qualifie « d’ingrats » et dont elle dénonce le « mépris » et les « passions » (l.9). Elle re-prend ensuite le champ lexical de la justice avec « punir » et « erreurs » (l.10) puis « droit » et »payer » (l.11) pour dénoncer les « magistrats ». Dans cette tirade, Marceline oppose les « hommes » qui représentent la société aux « malheureuses » parmi lesquelles elle s’inclue. Nous remarquons aussi le déterminant possessif relatif aux hommes « vos » qui s’applique aux magistrats. Ainsi, pour Marceline, la justice est faite par et pour les hommes tandis que les femmes sont des « malheureuses victimes » du système. Dans sa troisième tirade, Marceline s’attaque désormais à l’illusion d’égalité dans l’aristocratie avec le champ lexical de la tromperie « leurrés » et « respect apparents » (l.16). Marceline va même jusqu’à comparer les femmes à des esclaves avec « servitude réelle » (l.16), ce qui constituent une image à la limite de la provocation. Elle utilise aussi un parallélisme « mineurs et majeurs » dans

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