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Analyse de l'école des femmes

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Par   •  9 Mars 2016  •  Commentaire de texte  •  1 281 Mots (6 Pages)  •  1 419 Vues

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Ce texte est un extrait de la pièce de théâtre « l’Ecole des femmes » de Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, représenté en 1662 : une grande comédie écrite toutefois dans un style très noble, l’alexandrin. Par son respect de la règle des trois unités et de la bienséance, cette œuvre s’inscrit clairement dans le mouvement classique.

Nous nous demanderons en quoi cette scène répond-elle aux exigences d’une scène d’exposition ? Après avoir étudié le caractère des personnages, nous verrons qu’elle nous informe sur la situation, l’intrigue et les thèmes principaux de façon à susciter la curiosité du spectateur / lecteur.

Cette scène nous informe sur le caractère des personnages principaux, à commencer par Arnolphe.

D’après son ami Chrysalde, Arnolphe est tout d’abord moqueur (v15-20), tel un « diable déchainé » (v69) ; ce que ne dément pas la tirade qui suit, où, non sans talent, Arnolphe fait dédaigneusement la satire des maris trompés. Il raille même la simplicité de sa pupille, et future épouse, qui lui demanda naïvement un jour « si les enfants qu’on fait se faisaient par l’oreille » (v164).

Arnolphe est également orgueilleux ; il s’estime non seulement supérieur aux maris trompés qu’il qualifie de « sots » (V45), mais aussi aux femmes susceptibles de le cocufié, comme en témoigne l’anaphore « je sais » (v75), « et je sais » (v85).

Il est despotique, voulant « suivre [sa] méthode » (v124) en toute chose, ce qui aboutit, pour le choix d’une épouse, à prendre une femme soumise et pleinement dépendante (v127). Il veut tout dominer, orchestrer selon son bon plaisir, faisant preuve d’un égoïsme extrême, comme le souligne le récit qu’il fait de sa rencontre et de l’éducation de sa future femme (v124-154), tirade où le pronom de la première personne est omniprésent : « je veux », « je me vois », « que je crois », « moi », « mon désir », « je la fis élever », « mon attente », « je l’ai vu », « j’ai béni le Ciel d’avoir trouvé mon fait », « mon souhait », « je l’ai retirée », « ma demeure », « je l’ai mise », « ma précaution », « mon choix ».

On s’aperçoit également qu’Arnolphe est borné, qu’il n’en fait qu’à sa tête sans écouter son « ami », comme en témoigne son utilisation inopportune d’un argument d’autorité (Rabelais) face aux réflexions de Chrysalde sur les mérites d’une femme stupide (v116-122).

En somme, c’est un bourgeois, un être soucieux de son bien-être, dépourvu de grandeur d’âme et d’ouverture d’esprit, plus soucieux du « paraître » plutôt que de l’ « être ».

L’autre personnage de cette scène est Chrysalde, qui joue le rôle du confident grâce auquel l’action, les personnages et évènements principaux sont exposés dans le cadre de la « double communication » propre au théâtre.

C’est l’ « ami » d’Arnolphe (v5). Il pense que pour tout acte, l’homme en recueille ici-bas l’équivalent (v45-46) ; c’est pour cette raison qu’il craint pour Arnolphe, qui s’est beaucoup moqué des cocus, d’être raillé à son tour. C’est aussi la raison pour laquelle, par un égoïsme différent de celui d’Arnolphe, il s’abstient de se moquer de quiconque !

A la fin de la scène, on apprend que Chrysalde tient Arnolphe pour « fou » (v195). En effet, toute sa folie provient de sa peur d’être cocu.

Bien qu’il ne soit pas présent physiquement, il est question d’un autre personnage dès la première réplique de la scène, sous le pronom de l’absent « lui ». Il s’agit d’Agnès, la femme qu’Arnolphe veut épouser. Elle n’est même pas citée par son nom par Arnolphe, ce qui démontre qu’elle n’est pour lui qu’un « objet », sans identité, entre ses mains ; elle est d’ailleurs désignée par la périphrase « celle que j’épouse » (v79).

Elle est décrite comme « innocente », « ignorante », « sotte », « idiote », « simple » (v79, 100, 105, 139) et aussi, et surtout !, « honnête » (V106).

Cette scène nous informe également du sujet, de la situation et de l’intrigue, tout en éveillant la curiosité du spectateur / lecteur.

Le thème du mariage apparaît dès la première réplique. C’est le thème central qui traverse toute la pièce, et qui en est le couronnement, car celle-ci se termine par un mariage. Il s’agit d’un mariage forcé, ce qui était commun dans la société patriarcal du Roi Soleil, où le père décidait du mariage de ses enfants en fonction de ses propres intérêts. Notons que la pièce s’achève également par un mariage forcé, mais dont la fortune est bien plus heureuse.

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