Analyse La Farce de Maître Pathelin

La Farce de Maître Pathelin

Introduction :

Maître Pathelin est un avocat au bord de la ruine. Afin de renouveler sa garde-robe, il met au point un stratagème pour récupérer du tissu auprès de Guillaume le drapier, sans débourser un sou. Mais le drapier se rend chez Pathelin pour réclamer le paiement de la marchandise. Pathelin décide alors de se faire passer pour malade avec l’aide de sa femme Guillemette.

Problématique de lecture : quel spectacle donne Maître Pathelin dans cet extrait ?

Mouvement 1 (l. 1 à l. 24) : Le délire de Maître Pathelin

Le passage repose donc sur un comique de situation : Pathelin est alité, comme le souligne la didascalie initiale, et se fait passer pour souffrant ; il fait même croire qu’il délire.

Dans ce 1er mouvement, Guillemette est complice de son mari. Le drapier, lui, n’intervient presque pas, il est spectateur de la scène.

La 1ère réplique est uniquement constituée d’exclamatives et d’interrogatives. Elle souligne l’état d’agitation du personnage qui multiplie les demandes à Guillemette sur un ton assez brutal : 2 impératifs, « A boire ! ». Pathelin semble dans un état de confusion : il veut boire (signe de maladie, de fièvre ?), demande des soins : eau de rose + massage, semble perdre la raison. La réplique du drapier montre que le stratagème fonction : « Je l’entends là » = Pathelin se fait remarquer.

2ème réplique de Pathelin qui poursuit la surenchère avec les mêmes procédés : exclamations, questions, ordres… Il semble maintenant délirer : allusion à des personnes présentes près de lui et inquiétantes : « gens noirs » ; « Eloignez-les de moi ». Des propos sans queue ni tête dans une langue étrange, on dirait une formule magique pour éloigner une présence diabolique.

3ème réplique toujours plus intense : le délire s’accentue et devient comique. Pathelin semble, lui, certain de ce qu’il voit : « moine noir » qui devient « chat », en pleine action : « vole », « grimpe ». Pathelin aurait des hallucinations en rapport avec le Diable.

4ème réplique : Pathelin semble retrouver une certaine lucidité. Il évoque le rôle des médecins pour expliquer son état et les accuse même : contradiction entre « médecins » et « tué » + obligation « m’ont fait boire. » On sent l’esprit satirique dans la remarque nuancée « Et pourtant », il faut leur faire confiance, ils font ce qu’ils veulent ! ». Critique des médecins qui imposent au patient un traitement. Contradiction entre la « confiance » et l’obligation.

Répliques de Guillemette : elle joue parfaitement son rôle. Nombreuses interrogations qui soulignent son incompréhension supposée « qu’y a-t-il ? », qui cherchent à mettre en valeur l’état anormal de son mari : « démenez/perdu la raison/vous agiter » ». Elle joue aussi sur l’image de son mari : n’avez-vous pas honte ?

Dernière réplique : tonalité sombre ; « Hélas »/souffre si horriblement ». Invite le drapier à « voir »/ constater l’évidence : Pathelin est au plus mal.

Mouvement

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