Amant Duras analyse scène battue
Fiche : Amant Duras analyse scène battue. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar noukycoste • 11 Juin 2018 • Fiche • 1 277 Mots (6 Pages) • 721 Vues
LA 4- L’amant de M.Duras- 1984
Après guerre se développe une nouvelle conception du roman et du personnage de roman : parmi ces auteurs novateurs des éditions de Minuit, on compte Marguerite Duras, révélée en 1950 avec Un Barrage contre le Pacifique. Elle mêle dans ses romans fiction et autobiographie en revenant sur son enfance en Indochine à l’époque coloniale, racontant en particulier l’histoire de sa mère, institutrice restée veuve qui se ruine à préserver des assauts du Pacifique une concession qu’elle a achetée espérant faire fortune.
Avec L’Amant,publié en 1984, l’auteur connaîtra un succès mondial et elle recevra le prix Goncourt. Elle y relate la relation interdite que la narratrice, double de l’auteur, a entretenue avec un jeune Chinois de vingt cinq ans alors qu'elle-même sortait à peine de l’enfance. La scène se situe au milieu du roman. La mère soupçonne la relation amoureuse et fait preuve de violence pour obtenir des aveux. Cette scène est l’occasion pour la narratrice de révéler les dysfonctionnements de cette famille et la préférence évidente de la mère pour le frère
aîné, un être cruel et malsain.
Questions possibles :
Dans quelle mesure la narratrice apparaît-elle comme un personnage à la fois vulnérable et fort ?
Par quels moyens la narratrice met-elle à distance cet événement traumatisant ?
Quelle image de l’enfant et de sa famille nous est donnée à voir dans cet extrait ?
Parties à agencer pour construire une réponse :
1- Une mère suspicieuse
Verbes d’observations qui vont accompagner une exploration par tous les sens :
- la vue : « elle m’observe », « les taches suspectes »
- l’ouïe « sa parole est plus lente »
- l’odorat « elle sent mon corps, mon linge », « le parfum de l’homme chinois »
= dimension animale de la mère
L’opposition entre les certitudes « elle connaît sa fille » et les doutes, impressions vagues marqués par :
- les indéfinis « depuis quelques temps »,
- les périphrases « un air de »,
- l’usage du conditionnel « dirait-on »
- les tournures impersonnelles « il flotte », « on dirait »
- les négations « elle ne sait rien »
La mise en évidence d’un changement, d’une métamorphose :
- le jeu des comparaisons « plus lente que d’habitude »
- les antithèses « si curieuse de tout »# distraite
2- Un goût pour les convenances lié au monde colonial
- Gradation pour évoquer la crainte du déshonneur et l’absence de mariage « celui de ne jamais se marier, de ne jamais s’établir dans la société, d’être démunie devant celle-ci, perdue, solitaire » = mariage est un passage obligé pour être quelqu’un, sans elle ne serait rien.
- Annoncée par l’hyperbole contenue dans le mot « épouvante » qu’accentue l’adjectif « soudaine » =révèle violence de cette pensée qui découle de l’observation de sa fille.
- répétition du mot « déshonorée » à deux reprises dans l’extrait
- Crainte de la mère révèle aussi son propre rapport au monde : c’est elle qui est perdue et solitaire, elle qui est devenue veuve et ce faisant a perdu tout considération de la société.
- un mélange impossible entre les ethnies avec le mépris / Chinois « comment veux tu que je fasse çaavec un Chinois »
- pas de juste mesure entre deux extrêmes : la « prostituée » et la femme mariée.
3- La peinture d’une crise de folie
- dès la première ligne « un sursaut de folie » : le terme sursaut implique le jaillissement mais aussi l’idée de la répétition – c’est qqchose qui est déjà arrivé, qui se répète comme le confirme le pluriel de« dans des crises »
- la violence physique « se jette », « m’enferme », « me bat à coup de poings », « me gifle », « me déshabille » = systématiquement « me » = position d’objet, subit l’action + Intrusion de plus en plus physique et intime.
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