Voltaire, Micromégas, Chapitre IV, « Ce qui leur arrive sur le globe »
Commentaire de texte : Voltaire, Micromégas, Chapitre IV, « Ce qui leur arrive sur le globe ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Darkiceez • 4 Juin 2018 • Commentaire de texte • 1 128 Mots (5 Pages) • 1 506 Vues
Lecture analytique : Voltaire, Micromégas, Chapitre IV, « Ce qui leur arrive sur le globe »
Le texte que nous allons étudier est un extrait du chapitre IV du conte « Micromégas » de Voltaire, paru en 1752. Voltaire, célèbre auteur du XVIIIème siècle, est connu pour ses œuvres « Oedipe », « Lettres philosophiques » ou encore « Candide ou l’Optimisme » ; Il est aussi célèbre pour avoir appartenu au courant littéraire « Les Lumières », ainsi que sa participation à la rédaction de quelques articles pour l’Encyclopédie. Micromégas , sous forme de conte philosophique, met en scène un géant nommé Micromégas issu de la planète Sirius, qui doit s’exiler suite à des travaux scientifiques contestés par les fanatiques du clergé. Il décide alors d’entamer un voyage. Sur sa route, il se lie d’amitié avec un habitant de Saturne et décide de continuer son périple avec lui. Il finit son excursion sur la Terre. Ce récit a pour but de changer le regard sur le monde et les hommes, en adoptant un point de vue extérieur, aussi étonné que critique. Le passage étudié est le début du chapitre IV et se finit pas : « nos confrères les autres habitants de ce globe avons l’honneur d’exister » est souligné par l’arrivée de Micromégas et son compagnon de voyage sur Terre. Par son étude nous verrons en quoi cet extrait plein de fantaisie propose une réflexion sur l’altérité. En première partie, nous analyserons la mise en scène de la fantaisie et du regard du personnage principal et acolyte. Puis en en deuxième lieu, nous étudierons la perspective philosophique de l’auteur et la critique qu’il apporte.
Voltaire écrit sous forme de conte philosophique « Micromégas », dont nous étudierons l’aspect fantastique.
Afin d’éviter la censure, l’auteur crée un monde imaginaire avec des personnages
fictifs. Nous le remarquons grâce à la taille des personnages puisqu’ils font « le tour du globe en trente six heures », qu’au déjeuner ils mangent « deux montagnes que les gens leur apprêtèrent assez proprement » et à la grandeur des pas qu’ils font : « Les pas ordinaires du Sirien et de ses gens étaient d’environ trente mille pieds de roi ». L’étymologie du mot « Micromégas » démontre aussi cette fantaisie puisque « micro » en grec signifie « petit » et « mégas » en grec signifie « grand », donc les deux termes sont contradictoires, et insistent sur l ‘effet comique de l’histoire. De plus, les points communs avec le conte traditionnel sont le lieu imaginaire ou lointain : en effet, le personnage principal est surnommé « le Sirien », et son compagnon « le nain de Saturne », ils sont amenés à quitter leur planète afin d’explorer le monde : «Ils ne reçurent pas la moindre sensation qui pût leur faire soupçonner que nous et nos confrères les autres habitants de ce globe avons l’honneur d’exister ».
Le Sirien et son ami ont un regard péjoratif sur la Terre puisque l’auteur
emploie une comparaison : il assimile une mare à la Méditerranée et un petit étang à un océan : « Après avoir vu cette mare, presque imperceptible pour eux, qu’on nomme la Méditerranée, et cet autre petit étang, qui, sous le nom du grand Océan, entoure la taupinière ». Ensuite, en explorant la planète, il qualifie la Terre de « petit pays » et de « taupinière ». Ces deux expressions accentuent le différentiel de taille et le regard méprisant des personnages sur la Terre. Par ailleurs, « Le nain n’en n’avait jamais eu qu’à mi-jambe, et à peine l’autre avait-il mouillé son talon », est un parfait exemple de la critique de la Terre et de la grandeur du personnage secondaire. Ce qui pour les hommes peut être considéré comme le plus grand est considéré comme le plus petit (répétition du mot "petit"). Il y a un constant effet de contraste et de paradoxe.
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