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Voltaire, Candide, 1759

Commentaire d'oeuvre : Voltaire, Candide, 1759. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Mai 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 252 Mots (6 Pages)  •  575 Vues

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Voltaire Candide 1759

Biographie : François-Marie Arouet est originaire d'un milieu bourgeois, son père était notaire. Il fait de brillantes études chez les jésuites de Louis-Le-Grand. Des vers irrévérencieux l'obligent à rester en province, puis provoquent son incarcération à la Bastille (1717). Une altercation avec le chevalier Rohan-Chabot le conduit à nouveau à la Bastille, puis le contraint à un exil de trois ans en Angleterre. Au contact des philosophes d'Outre-Manche où la liberté d'expression était alors plus grande qu'en France, il s'engage dans une philosophie réformatrice de la justice et de la société. 

INTRODUCTION : C’est le chapitre XVIII de Candide. Le contexte est connu : échappés du pays des Oreillons, Candide et Cacambo se dirigent vers Cayenne, où ils espèrent rejoindre la colonie française. Mais poursuivis par des sauvages et des brigands, ils se perdent et errent dans la nature jusqu’au jour où ils découvrent un canot et s’embarquent sur une rivière souterraine ; après vingt-quatre heures dans l’obscurité, ils découvrent un pays merveilleux, l’Eldorado, où l’Or, abonde et où le luxe est partout répandu.

I] Un pays utopique :

Tout d’abord dans ce texte l’utopie est caractérisé par une une forte présence du merveilleux :

Notamment la descriptions d’objets luxueux imaginaire tels qu’un sofa matelassé de plumes de colibri ou encore des vases en diamants.L’age impossible du viellard ainsi que les hyperboles actualisent égalermment cette image de merveilleux.

Enfin,on peut parler du  « carrosse à six moutons » qui surprend par l’emploi incongru d’un animal hors de ses fonctions habituelles. Ces éléments rapprochent le récit du genre du conte, qui ne se soucie pas de vraisemblance et aime à multiplier les éléments impossibles dans la réalité pour provoquer un dépaysement plaisant.

Cet environnement utopique est mit en valeur par les conventions traditionelles de l’utopie : En effet Certaines caractéristiques du discours utopique apparaissent dans cet extrait. D’abord, il faut noter la clôture du lieu, protégé par une ceinture « de rochers inabordables et de précipices » et son caractère inaccessible puisque les explorateurs n’en ont eu qu’une « connaissance confuse » .On remarque également le thème de l’abondance et des richesses, marqué par le luxe des objets, le nombre de domestiques à la disposition du vieillard. La santé des habitants semble fabuleuse : l’âge du vieillard en témoigne. Celui-ci sait d’ailleurs que les habitants sont purs et heureux : leur repli sur eux-mêmes leur « a conservé [leur] innocence et [leur] félicité », dit-il. Le bonheur des habitants se manifeste notamment par les chants et les musiques par lesquels ils rendent grâce à leur dieu, ce qui suggère leur contentement dans l’existence (« actions de grâces », l. 49). Enfin, la stabilité politique et la religion partagée par tous sont d’autres signes de la perfection du pays.

En dernier point on remarque que cette utopie est marquée par une figure de sagesse qui est le vieillard. La vieillesse est traditionnellement associée à la sagesse. Mais l’éloge du personnage est encore rehaussé par l’insistance d’épithètes mélioratives, en particulier de l’adjectif « bon » qui, par sa position antéposée et sa récurrence, tend à devenir une épithète de nature, désignant un type de personnage quasi figé

II. Les entrelacs de l’utopie et de la satire :

En premier lieu, il y a la folie de l’or. On remarque alors que le vieillard éprouve du mépris envers ces richesses. De plus à travers ce texte il y a la dénonciation de la fureur sauvage et de l’avidité des européens. En effet L’Or, et les richesses sont inégalement appréciés par les Européens et par les habitants de l’Eldorado, ce que révèle la discordance ironique des propos du vieillard à ce sujet : « […] nous avons toujours été jusqu’à présent à l’abri de la rapacité des nations de l’Europe, qui ont une fureur inconcevable pour les cailloux et pour la fange de notre terre et qui, pour en avoir, nous tueraient tous jusqu’au dernier » (l. 16 à 20). On voit que le vieillard n’accorde aucune valeur aux pierres précieuses et à l’or, qu’il dénigre en les ramenant à leur simple matérialité minérale, par les termes péjoratifs et métaphoriques de « cailloux » et de « fange ». Cela accroît l’aspect irrationnel des Européens, souligné par l’expression hyperbolique « fureur inconcevable » qui renvoie à une passion déraisonnable, à une folie, qui mène à la plus cruelle sauvagerie. Le vieillard dénonce sans ambages la cupidité des Européens par le terme polémique « rapacité », qui présente en outre l’avantage de connoter la bestialité (lien avec l’oiseau de proie)

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