Vieille chanson du jeune temps / Contemplations de Victor Hugo

        Le texte étudié est un poème tiré des Contemplations de Victor Hugo. Victor est un auteur du XIXe siècle, il a participé à la révolution romantique des années 1830. C’est aussi un homme politique. Il eût une fille nommée Léopoldine avec son épouse Adèle Foucher, mais celle-ci mourut noyé avec son mari le 4 septembre 1843 à l’âge de 19 ans, il apprend sa mort dans un journal lors d’un voyage avec sa maîtresse en Espagne. Cet évènement est un des déclencheurs de l’écriture des Contemplations. Les Contemplations sont une sorte d’autobiographie ou de mémoires versifiés. Elles sont écrites en 1856. Victor Hugo l’a écrit avec une valeur universelle tout en décrivant sa propre vie. Il l’a décrite de façon chronologique, de sa naissance à sa mort. C’est un récit rétrospectif et sincère.  L’œuvre est divisé en deux parties : « Autrefois » et « Aujourd’hui ». Son mouvement littéraire est le Lyrisme romantique, heureux et sensuel. Le Romantisme (1800-1830)est un mouvement politique européen se passant pendant la période de la Restauration. Victor Hugo donne aux Contemplations un sens religieux, mystique et métaphysique. Il utilise beaucoup d’antithèses notamment dans le poème étudié « Vieille chanson du jeune temps ». Ce poème raconte une anecdote de la jeunesse de Victor : il se balade dans les bois avec une jeune femme prénommée Rose, il a 16 ans, elle en 20. On suit leur ballade au fil des vers. Victor est encore jeune et découvre l’amour. Quels regards porte-il sur l’adolescent qu’il était ? Nous allons voir, en premier temps, sa découverte de l’amour et un regard innocent à travers le vocabulaire de la nature employé et les attentes de Rose, et dans un deuxième temps, un regard d’ironie et de dérision avec l’opposition entre Rose et Victor.

        Rose est peut-être la première référence à la nature dans ce texte, au vers 1. Elle fait allusion à la nature et l’amour. Au vers 2, on nous donne le lieu, qui est donc dans les bois. Victor Hugo évoque la nature à chaque strophe ce qui nous donne un effet rythmique, tout semble fait pour que les choses se passent bien mais ça n’arrivera pourtant pas. Il y a beaucoup de clichés dans ce texte dus aux nombreuses métaphores comme au vers 9, « La rosée offrait ses perles ». Chaque geste de Rose décrit est en raccord avec la nature, notamment quand elle cueille une mûre aux branches vers 19, ou quand son pied dans l’eau pure vers 27. Le mot bois est répété de nombreuses fois. L’auteur personnifie aussi la nature : vers 21 « Une eau courait » ; vers 23,24 « la nature amoureuse dormait »… Il y a aussi une métaphore au vers 22 «  les mousses de velours ». Ici la nature est donc associée à l’amour, c’est le cadre parfait  pour cette ballade romantique, du moins qui était censé l’être.

        La ballade dans les bois est une invitation à l’amour par la jeune femme, Rose, qui fait donc aussi référence à l’amour. Elle a des attentes précises, et attendait plus de lui comme Victor Hugo l’exprime au vers 8 « Son œil semblait dire après ». Son œil marque l’intensité de son regard, c’est d’ailleurs la première allusion à son physique. La deuxième allusion se fait au vers 14 « Ses yeux brillaient » que l’on peut comprendre comme une référence à l’amour ou à l’être aimé (quand l’on regarde une personne que l’on aime). Les attentes de Rose sont transmises par son regard et aussi par ses gestes comme au vers 18 avec l’évocation de son beau bras qui attrape une mûre aux branches ou vers 27 « son petit pied dans l’eau pure ». Victor Hugo fait une sorte d’éloge de la jeune fille, il parle aussi de sa façon de se tenir, vers 17 « droite sur ses hanches », de son sourire, vers 31, ou de ses soupirs, vers 32. Ces fameux soupirs nous font comprendre que le jeune Victor ne répond pas à ces attentes, et que Rose est agacée de son incompréhension. À la dernière strophe, lorsque la ballade se finit, Rose repart déçue à cause de l’innocence du jeune garçon, comme elle lui dit au vers 35 « Soit n’y pensons plus ! » ; on comprend par là qu’elle ne veut plus revenir sur  cette journée monotone.

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