Victor Hugo, Hernani - Acte III, scène 4

Lecture analytique Hernani, acte III scène 4, Victor Hugo :

Victor Hugo ( 1802-1885) est le plus grand auteur du XIXeme siècle. Ce polygraphe excelle dans

tous les genres et dans les registres. Il s'impose très tôt comme le chef de file du romantisme. Victor

Hugo est à l'origine d'une grande révolution causée par sa volonté de bouleverser les règles

classiques. Cette volonté s'inscrit clairement dans son œuvre Hernani qui a été jouée pour la

première fois en 1830. C'est une pièce qui explore un nouveau genre : le drame romantique. Le

héros romantique doit, tout au long de la pièce, choisir entre l'amour et la vengeance. L'extrait

étudié se situe à l'acte III, scène 4. Dans cette scène les deux amants se retrouvent seuls et Hernani

apprend que sa bien aimée Dona Sol va se marier. Nous pouvons alors nous demander, comment

dans cette tirade du héros éponyme, Victor Hugo met-il en scène les différents sentiments

d'Hernani. Pour cela nous étudierons dans un premier temps l'auto-portrait du héros, puis nous

verrons qu'une injonction est réitérée et enfin l'amour impossible entre les deux héros antithétiques.

Cette première partie s'appuie sur un auto-portrait du héros Hernani. Celui-ci se fait d'abord de

manière assez implicite. On se rend compte que la description qu'il fait la concerne au vers 939 avec

l'apparition de pronom « je ». La tirade débute sur une injonction « Hélas ! » qui marque une forme

de regret de la part du personnage. On observe un champ lexical religieux : « j'ai blasphémé » ; « je

te bénirai » ; « ton âme » qui montre l'importance de la religion dans la vie du héros. Le

commencement du discours fait penser à une scène où le héros se confesse et où il essaye de se

justifier. Ici il tente plutôt de convaincre son interlocutrice. Pour cela il se caractérise comme un

« fou furieux » (v.935) ou encore comme un « sombre insensé ». A travers ces métaphores, le

personnage d'Hernani cherche à prouver à Dona Sol qu'il n'est pas l'homme idéal pour elle. Il

invente même une situation dans laquelle il se met à sa « place » (v. 933) et « repousse » (v.937)

l'homme qui n'est pas fait pour elle. Tout en se dévalorisant, il justifie le fait qu'il ne soit pas

approprié en décrivant Dona Sol : « bonne et douce » (v.938). La conjonction de coordination

« car » qui est répétée aux vers 938 et 939 insiste sur le fait qu'Hernani cherche des explications. Il

reprend par la suite sa description péjorative « je suis/ Mauvais, je noircirais tes jours avec mes

nuits ! ». L'antithèse entre « jours » et « nuits » marque l'opposition entre les deux amants. Le héros

s'interroge avec la question rhétorique du vers 942, cette interrogation révèle le côté hésitant, le

manque de confiance en soi d'Hernani.

La deuxième partie s'ouvre sur une injonction à épouser celui à qui elle est promise : « Épouse le

vieux duc ! » (v.943). Pour la convaincre, il fait une description méliorative de son oncle qui sert en

quelques

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