Un homme paisible de Henri Michaux
Commentaire de texte : Un homme paisible de Henri Michaux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Wim Poignon • 14 Juin 2017 • Commentaire de texte • 898 Mots (4 Pages) • 4 888 Vues
Un homme paisible, Henri Michaux
Comment le poète oppose-t-il l’humour et la réalité du monde ?
- Dans un poème humoristique
- Un poème déroutant en tant que poème
- A humour noir
- Michaux met en scène des évènements hostiles aux personnages
- Une réalité aussi absurde que le rêve
- Une accumulation de violence contre Plume
- Auxquels il échappe grâce à son humour
- Impassibilité du personnage avec les différentes philosophies incarnées par Plume
- Une dédramatisation (liberté ou victimisation ?)
I.A.
Michaux nous fait partager un texte qui n’a pas l’air d’un poème : c’est un poème en prose qui ressemble à un récit mais finalement ce récit contrevient aux règles du récit car le personnage ne réagit pas aux péripéties proposées. On constate que Michaux ne crée pas d’effet de chute qu’on a habituellement dans les nouvelles. Avec l’épiphore de « et il se rendormit » précédée de discours indirect, Michaux crée une structure répétitive qui assure le côté poétique du texte. De plus, le poète écrit cette poésie de façon invraisemblable ; on ne retrouve pas l’univers réaliste de la nouvelle. Au contraire, les évènements sont très surprenants, voire surréalistes et même absurdes : « quelques morceaux de sa femmes gisaient près de lui » (v. 8-9). De plus, Michaux invente un personnage, Plume, qui rappelle un personnage de films muets comme Chaplin, mais un nom polysémique prêtant à de nombreuses interprétations. Michaux nous livre ainsi un récit bref et apparemment compréhensible, mais absurde nécessitant quand même une interprétation.
I.B.
Michaux, dans son poème, fait de l’humour noir : il va faire un contraste entre la gravité des situations et de la réaction de Plume. Pour adoucir la situation, le poète va utiliser des euphémismes («quelques morceaux de sa femmes gisaient près de lui » v. 8-9). Egalement, on constate des raisonnements logiques là où on attendrait de l’émotion : « de l’air pressé qu’il a, il arrivera sûrement avant nous ». Les émotions sont en décalage avec la gravité de la situation. A la fin du poème, Michaux rajoute de l’humour autour d’éléments graves et excessifs : avec la justice et la condamnation à mort.
II.A.
Michaux nous fait hésiter entre le rêve et la réalité : on est face à une trouble mêlant le rêve à la réalité. On a des oppositions entre la veille et le sommeil avec « il se rendormit ». En revanche, Michaux nous montre quand même une logique onirique entre les ellipses temporelles : « le froid le réveilla ; trempé de sang ; quelques morceaux de sa femme » (v. 8).
De part et d’autre, la réalité est aussi absurde et dénuée de sens que les rêves. On a ici une dénonciation du monde réel auquel le personnage cherche à échapper en s’endormant.
II.B.
Henri Michaux montre aussi des violences qui forcent le personnage à exister. On remarque une progression du « pensa-t-il » au « dit-il ». Plume doit ainsi se justifier et doit prendre en compte les autres. De plus, le personnage crée par Henri Michaux est face à des évènements non-voulus et désagréables : vol, cris, train, sang, froid, juge, la sentence. On remarque que le poète a ainsi fait une gradation tout au long du poème. Ensuite, Plume perd également tout : d’abord sa maison, puis sa femme, ensuite sa liberté et dernièrement sa vie. Une autre violence est à constater au niveau des réveils : il s'étire, puis il y a des connecteurs de temps (« peu après » ; «ensuite » v.6 et 8), puis discours direct qui nous plonge in medias res dans le tribunal – cette ellipse nous donne l'impression d'une justice expéditive qui le condamne du premier coup. D’autre part, on remarque que plus l’homme est paisible, plus il attire l’agressivité des autres : « mais puisqu’il est déjà passé… / voyons » (v. 10 et 12).
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