Le Grand Combat de Henri Michaux (Analyse)
Commentaire de texte : Le Grand Combat de Henri Michaux (Analyse). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Wim Poignon • 14 Juin 2017 • Commentaire de texte • 1 138 Mots (5 Pages) • 18 666 Vues
Le Grand Combat, Henri Michaux
Ce poème est-il seulement ludique
- Michaux invente un nouveau langage comique
- Il joue avec les mots
- Pour mélanger l’humour et le sérieux
- Dans le but d’inventer un nouveau langage plus intuitif et expressif
- Reliant le grand combat et le grand secret
- Première interprétation : une dénonciation de l’absurdité de la guerre et du registre épique
- Un combat de Michaux avec le langage et les règles de la poésie
Introduction : poésie hermétique = court texte qui va essayer de dire le plus possible jusqu’à l’excès. Henri Michaux rentre un peu dans les surréalistes (XXème siècle).
I. A.
De nombreux néologismes. Dès le premier vers, Michaux invente deux nouveaux mots (« emparouille » ; « endosque »). L’auteur va souvent prendre deux mots et va ensuite les combiner pour en créer un seul : on parle ainsi de mots-valises. Dans le premier vers, par exemple, « emparouille » pourrait éventuellement venir du mot emparer et écrabouiller. De même le dernier vers de la première strophe montre un bon exemple de mot valise avec la fusion de deux verbes. D’une part on pourrait deviner le verbe écorcher et d’autre part le mot abaisser qui formeraient un long verbe : « écorcobalisse ». Il va aussi faire des néologismes qui prennent un ton plus violent. Pour cela, il va transformer les syllabes douces à entendre en des plus vulgaires. « barufle les ouillais » (v. 3) serait « donner des baffes sur les oreilles ». Ici, Michaux veut donner plusieurs sens à leur mot. Reprenons le dernier exemple du vers 3. On peut retrouver les « ouïes » dans les « ouillais » qui sonnent aux oreilles comme un langage plus soutenu. Par ailleurs, lorsqu’on frotte les oreilles, elles font crier les interjections « aie » ou « ouille ». En quelque sorte, il arrive à renvoyer à plusieurs choses avec un seul mot. Michaux ainsi joue avec les mots que se soit leur tournure ou leur sens.
I. B.
Henri Michaux parle d’un thème sérieux (le combat chevaleresque) alors qu’au final il va le rendre humoristique. Il va ainsi reprendre une définition des surréalistes : « une image sera d’autant plus belle qu’elle mettra ensemble un comparé et un comparant éloigné le plus possible ». Pour cela, le poète prend comme décor, un thème sérieux : un combat. Il s’agit de vie ou de mort. En outre, il utilise un vocabulaire comique qui donne un caractère dérisoire au combat. L’accumulation d’actions courtes ainsi que les tournures de mots créent cet effet humoristique. La scène nous apparait moins violente de part l’accumulation de jeux de mots, des répétitions ou encore des mots-valises. Tout son imaginaire appartient au monde de la farce.
D’autre part on pourrait supposer que ce texte fait penser à un combat de chevalerie. En fait, ce texte parait parodique et semble se moquer d’un combat dans les poèmes chevaleresque ce qui crée un effet comique.
I.C.
Michaux en créant des nouveaux mots va également inventer un nouveau langage. Ce langage joue avec les sonorités des mots. Ces sons permettent de créer des allitérations qui arrivent mieux à faire ressortir la situation combattante. On a ici une allitération en « r » qui mime avec la violence, donc les effets de sonorités nous font comprendre une situation de combat : « il le rague jusqu’à son drâle ;/il le pratèle » (v. 2-3). De plus les onomatopées cachées dans les néologismes vont faire ressortir la souffrance du vaincu. De plus, grâce à l’anaphore « il le » dans la première strophe, le poète insiste plus sur le couple sujet/cod. De part et d’autre, on remarque que la brièveté des phrases expriment le côté invraisemblable de la situation.
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