Travailleurs de la mer, Victor Hugo
Commentaire de texte : Travailleurs de la mer, Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 123Marta456 • 3 Avril 2022 • Commentaire de texte • 1 468 Mots (6 Pages) • 970 Vues
CORRIGÉ COMMENTAIRE DE TEXTE (sous forme de plan détaillé)
Extrait des Travailleurs de la mer, V. Hugo
BAC BLANC 2 (mai 2021)
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Introduction du commentaire :
La scène de combat est un topos littéraire qui parcourt la littérature et traverse les genres depuis l’antiquité. Mais, c’est probablement dans le roman que ce type de scène, prétexte à l’action et aux rebondissements divers, se rencontre tout particulièrement, comme c’est le cas dans Les Travailleurs de la mer de Hugo. En effet, l’auteur y narre les aventures d’un héros nommé Gilliatt.
Dans cet extrait, Mess Lethierry a promis la main de sa nièce à celui qui ira chercher au fond de l'eau le moteur intact du bateau. Gilliatt, amoureux de la jeune fille, brave les éléments pour accomplir cet exploit. Marchant dans une grotte, il est attaqué par une grande pieuvre. Comment ce texte, qui représente un combat entre un héros et une créature monstrueuse, s’inscrit-il pleinement dans le genre de l’épopée dont il réactive les codes et l’imaginaire?
Pour répondre à cette problématique nous analyserons dans un premier temps la scène de combat relatée avec une particulière intensité, pour dans un second point étudier le caractère épique du héros Gilliatt.
Une scène de combat particulièrement intense
Introduction partielle :
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- Une scène d’action
- Le combat entre Gilliatt et la pieuvre : de nombreux verbes de mouvement : « saisir » l.5,
« baisse », l.6, « avance », l.6, « évita », l.19, « plongea », l.23 ; l’usage quasi exclusif du passé simple.
- L’absence de références aux pensées et aux émotions du personnage de Gilliatt : ni avant la lutte, ni même après : « Gilliatt referma son couteau », l.35: le personnage est tout entier tendu vers l’action, être de sensation : « sentait », et d’instincts, sans état d’âme. Le récit expose des actions brutes, Hugo se situant ici aux antipodes du roman d’analyse. Ainsi les interventions du narrateur omniscient n’ont pas pour fonction de nous renseigner sur la psychologie du héros, mais plutôt de
fournir les détails techniques essentiels à la compréhension de l’action, au présent de vérité générale : le modus operandi de la pieuvre : « Elle tâche de stupéfier d’abord sa proie. Elle saisit, puis attend le plus qu’elle peut », son talon d’Achille : « Le poulpe, en effet, n’est vulnérable qu’à la tête » (l.1).
- La tension dramatique
- Des effets de suspense très forts : le récit débute par une scène d’observation installant une forte intensité dramatique. Dans un instant suspendu évoqué à l’imparfait comme le calme avant la tempête, le narrateur décrit le moment où les deux adversaires sont à l’affût, moment qui précède le déferlement de l’action: « Gilliatt pourtant sentait croître la succion » (l.8-9), « Il regardait la pieuvre, qui le regardait » (l.14).
- La rapidité du tempo narratif : puis de multiples procédés sont employés pour souligner la fulgurance du combat qui se joue en quelques minutes : de nombreux passés simples, des adverbes de temps : « tout à coup »; « en même temps », des adjectifs : « instant rapide », et des comparaisons : « ce fut comme la lutte de deux éclairs », connotant la rapidité, la brièveté des phrases : « Un autre se fût troublé » ; « Ce fut fini » ; « toute la bête tomba », la parataxe :
« Gilliatt tenait son couteau. Les succions augmentaient », une présentation typographique émiettée par de petits paragraphes avec retours à la ligne. La bête doit être frappée dans un bref interstice, traduit par la métaphore du « joint » temporel qu’il faut savoir « saisir » (l.5) avec précision : « Qui manque ce joint est perdu ». Le rythme du récit, vif et nerveux, tente donc de mimer la vélocité des actions, avec les moyens nécessairement limités du récit. Le narrateur est ainsi amené à compenser cet écart entre le temps de l’action et celui du récit par ses interventions:
« Tout ce que nous venons de dire n’avait duré que quelques minutes » (l.8).
- Un combat en miroir
- De nombreux effets de symétrie : la réciprocité entre les actions de la pieuvre et celles de Gilliatt est soulignée à plusieurs reprises, notamment par des parallélismes de construction: « Il regardait la pieuvre, qui le regardait » (l.13), « Guetté, il guettait » (l.18), « il y eut deux convulsions en sens inverse, celle de la pieuvre et celle de Gilliatt » (l.21), « Ce fut comme le lutte de deux éclairs » (l.22). Le face à face souligne l’équilibre des forces en présence et renforce le suspense de la scène.
Transition :Le combat est donc bien racontée avec une particulière intensité, mise en valeur par le mouvement et la rapidité des actions des deux combattants, mais c’est surtout la bravoure de Gilliatt que cet extrait sublime en le transformant en véritable héros épique.
Gilliatt, héros épique
Gilliatt affronte un adversaire monstrueux et démesuré, dans un combat singulier, caractéristique de l’épopée, épreuve qualifiante qui lui permet de démontrer l’ampleur de son héroïsme.
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