Les travailleurs de la mer, Victor Hugo
Commentaire de texte : Les travailleurs de la mer, Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Fourati Skander • 24 Février 2018 • Commentaire de texte • 1 673 Mots (7 Pages) • 2 214 Vues
Commentaire P.103 :
Les Travailleurs de la mer, Victor HUGO, 1866
La découverte du navire de la Durande, par Gilliat, le pricipal protagoniste de l’œuvre.
Victor HUGO est un auteur, poète, philosophe et homme politique français du milieu du XIXème siècle. Figure majeure du romantisme, Victor Hugo, comme nombre de ses contemporains, se caractérise par un style d’écriture très poétique que l’on retrouve dans la plupart de ses œuvres. Les Travailleurs de la mer parût en 1866, est un roman de fiction à l’allure poétique. Le texte ci-présent en est un extrait où se combinent parfaitement désastre, destruction et nature époustouflante dans l’écueil de les Douvres. On y retrouve Gilliatt et sa découverte de la Durande, navire échoué et convoité par le marin. Comment la description de la Durande témoigne-t-elle de la bataille féroce que se sont livrés les éléments sur une île au paysage spectaculaire ?
Dans un premier temps, il est judicieux de s’intéresser à la découverte d’un navire fragile et détruit avant de conclure par la violence poétique des éléments dans le splendide écueil que sont les Douvres.
Le lecteur découvre au fil du texte une description précise et détaillée d’un bateau frêle et peu solide qui le conduira inévitablement à un état de destruction totale.
Le navire est décrit de façon rigoureuse tout au long du texte. D’emblée, on note la multitude d’indicateurs d’orientation. Ainsi, Gilliatt observe le voilier en se plaçant « sous la Durande ». Par ailleurs, la description se fait du général au précis. D’abord « le navire » puis « l’arrière », « l’avant » ensuite de plus en plus précis on s’intéresse à « la cale » et « la muraille ». Finalement, toujours dans une gradation de précision, on remarquera une accumulation aux lignes 22 à 24 désignant différents composants du navire. En outre, l’auteur use de chiffres plus ou moins exactes pour donner de la rigueur à sa description. On relève « vingt pieds » et « deux roches » à la ligne 6. De plus, le texte donne l’impression de découvrir la Durande à travers les yeux de Gilliatt, malgré le point de vue omniscient très prononcé. Les différents verbes d’observation attribué au personnage en sont la preuve tel que « leva les yeux et la considéra » ligne 4 ou encore « Gilliatt regardait avec attention la Durande ». Finalement, le narrateur évoque plusieurs termes marins techniques enrichissant ainsi la part de réalisme, déjà largement développée, dans son œuvre. Ainsi, plusieurs modalisateurs démontrent un souci de précision de la description chez l’auteur.
La découverte du navire révélera la fragilité de ce dernier. Dans un premier temps, on voit que « La Durande était saisie, suspendue et comme ajustée ». Un rythme ternaire au plus que parfait témoignant d’une certaine faiblesse de l’embarcation. En effet, on a l’impression qu’elle est totalement manipulée par des forces qui la dépassent largement. De même, la métaphore de la bête traquée exprimée à la ligne 13 par le verbe « chassé », fait de la Durande une proie, qui s’incline encore devant le déchaînement des éléments. Par la suite, à la ligne 12, le bateau est littéralement rabaissé au stade de « latte », par définition, une blanche de bois fragile et mince. Cette comparaison accentue la fébrilité du navire. Ainsi que le font les participes passés « emporté » et « roulé » de la ligne 16. Ils laissent transparaître, eux aussi, un navire contrôlé par le vent tel une feuille d’automne. Enfin, l’auteur nous parle « d’attaches délabrées, faciles à briser d’un coup de hache ». En permettant à un coup de hache de détruire ce qui représente les attaches de tout le navire, Victor Hugo accentue cette image de fragilité et fébrilité. Donc, on a dans ce texte la description d’une embarcation fragile à la merci de puissances la surpassant.
Et c’est majoritairement cet état de faiblesse réelle, qui causera la destruction plus ou moins totale de la Durande. D’emblée, le champ lexical de la destruction est fortement remarquable. Il se compose des mots « cassé », « enlevé » puis « enfoncer » ainsi que « massue », « emporté » et « roulé » à la ligne 16. S’enchaînent ensuite les termes « défoncée », « disloqué » ou encore « délabrées » et « anfractuosités ». Le navire est par ailleurs complètement sans dessus-dessous. La phrase et l’antithèse des termes avant et arrière à la ligne 19 en sont la preuve : « Un large morceau (…) de l’avant tenait encore à l’arrière ». De même, on remarque à la ligne 14 tout l’étendue des dégâts infligés au bateau. Celui-ci est « entré jusqu’au maitre-bau » partie assez centrale du navire. C’est à dire qu’il est enfoncé très profondément, assez pour y « demeur[er] là » d’ailleurs. Tout cela, sans évoquer, l’accumulation aux lignes 22-24 qui montre les restes d’une embarcation littéralement en miettes.
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