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Texte théâtrale et représentation

Fiche : Texte théâtrale et représentation. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Mai 2016  •  Fiche  •  1 366 Mots (6 Pages)  •  751 Vues

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Sq 3 : Texte théâtrale et représentation

L’ile des esclaves scène 6
Marivaux

  1. Le théâtre de Marivaux est caractérisé par le goût du travestissement, utilisé en général dans des intrigues amoureuses. Dans L'Ile des Esclaves au contraire, ce thème est exploité de façon originale, puisqu'associé à une réflexion plutôt politique: l'échange maîtres / valets sur l'ordre de Trivelin a pour but le fait que les maîtres changent de comportements envers les gens. Dans cet extrait, Trivelin s'est retiré pour un moment, les valets prennent le rôle des maîtres dans une parodie de scène d'amour à la façon des maîtres. Arlequin, pour tromper son ennui et s'amuser un peu, prétend faire la cour à Cléanthis. Tous deux se promènent donc après avoir éloigné leurs anciens maîtres. Ce jeu donne à la scène une tonalité comique. Mais à l'intérieur de la pièce, cet amusement prend une dimension politique et morale particulière.
  2. Comédie en un acte joué pour la première fois en 1725, L’ile des esclaves est une utopie : 2 couples de maitres/valets font naufrage sur une île gouvernée par Trivelin. Dans les scènes précédentes, les maitres ont dû écouter leur portrait et les approuver.  La scène 6 se situe au milieu de la pièce, les maitres doivent maintenant assister au spectacle ridicule d’une parodie de scène galante ? ils ont perdu la maitrise de la parole et sont condamnés au silence.

Problématique : En quoi cette représentation fonctionne-t-elle comme une école de vérité ?

Plan et développement :

  1. Le théâtre dans le théâtre : la mise en abyme
  1. Théâtre et jeu social
  1. Le gout du travestissement : le changement de fonction

- Les valets affirment un nouveau statut → vouvoiement et apostrophes « Madame » l 29, 50 « monsieur » l 64
- Cléanthis lance le jeu des mondanités, elle cherche à s’appliquer la noblesse
- les deux valets prennent le ton affecté de leurs maître et affichent les spécifitésociale de leur discours « il n’est plus question de familiarité domestique » l 37-38

  1. Le gout de la prise de la prise de parole

- les deux valets prennent plaisir a parler, parole tour à tour galante et autoritaire
→ nombreux impératifs, champs lexical de la parole « discours » l 25, « entretien » l34 « persuader » l 72
- cléanthis et Arlequin semblent se griser de ce nouvel accès a la parole.
Maîtres → ce qui parle, ils exercent un pouvoir grâce à ce monopole

  1. La mise en abyme, une comédie dans la comédie
  1. Un espace scénique et la présence d’un meneur de jeu.

-Espace scénique indiqué par la didascalie « se promenant sur le théâtre » l 49  ou « qu’on se retire a 10 pas » l 45 destiné a Iphicrate qui marque nettement la séparation maitre valets et acteurs spectateurs.
- Cléanthis joue le rôle d’une metteuse en scène : pose lethéme e la conversation, comme un canevas pour la comedia dell’arte l 33-34
- elle demande a parler noblement
→ fixe le niveau de langue de la scène  «  n’épargnez ni compliments ni révérences » l 39-40
- règle les déplacements

  1. Arlequin brise l’illusion théâtrale

- Arlequin ne prend pas au sérieux cette nouvelle situation →Cléanthis le pousse à mieux joué son rôle. Arlequin use de juron populaire «  eh palsambleu » l 56, est naturelle et spontané ( rit, fait le pitre « oh, oh, oh » l 58
→ comique de situation grâce a se comique

- les didascalies indiquent ces ruptures dans le jeu l 58, 80 alors que cléanthis est sérieuse et ses didascalies «  continuant » → implication dans le dialogue galant.
- Conscient du ridicule Arlequin alterne discours amoureux et pitreries (propos de spectateur) « je m’applaudis » l 61 →
il exprime sa distance vis-à-vis de la scène et de son personnage de maître endosse, soulignant ainsi le fonctionnement du théâtre dans le théâtre
- ainsi il se montre soumis à Cléanthis, il fait tout pour satisfaire l’ancienne esclave.

  1. Des maitres spectateurs d’eux mêmes

- C’est une féroce satire car elle donne pour public ceux qu’elle dénonce. A l’époque le public avait la même position qu’Iphicrate et Euphrosine.
Les maîtres sur scènes souffrent, ils sont réduis a un seul déplacement « ils s’éloignent » l 46
- Iphicrate prend la parole qu’une seul fois «  Peux tu m’employer à cela ? » l 30. Si l’ex maitre continu de tutoyer son ex serviteur, le jeu des pronoms personnels indique la supériorité s’arlequin. Iphicrate a perdu l’initiative, il ne parle que lorsque son ancien esclave s’adresse à lui. Ce silence des 2 maîtres constitue dans la pièce un élément de critique sociale.

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