Synthèse de document - quelles particularités de la musique permettent diverses formes de voyage ?
Synthèse : Synthèse de document - quelles particularités de la musique permettent diverses formes de voyage ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar courbma1 • 4 Janvier 2021 • Synthèse • 1 778 Mots (8 Pages) • 5 410 Vues
SYNTHESE DE DOCUMENTS
Selon Jacques de Bourbon Busset, « Tout est musique. Un tableau, un paysage, un livre, un voyage ne valent que si l'on entend leur musique. ». Ainsi, nous pouvons évoquer la musique comme, plus qu’un art, un réel sens omniprésent. En effet, c’est ce qu’Eric-Emmanuel Schmitt et Marcel Proust ont respectivement explicité dans leurs œuvres, Ma vie avec Mozart (2005) et Du côté de chez Swann, A la recherche du temps perdu (1913), lesquelles présentent la musique comme l’accès à diverses émotions au travers des époques et de la Terre. En effet, c’est ce don singulier de la musique que décrit Gérard de Nerval dans son poème « Fantaisie » extrait de Sylvie (1831). Ainsi, nous pouvons s’apercevoir que la musique peut aussi s’exprimer à travers un tableau, c’est ce que F. Khnopff défend à travers son œuvre « En écoutant du Schumann » 1883. Ces documents nous amènent ainsi à nous demander quelles particularités de la musique permettent diverses formes de voyage ? De la sorte, nous verrons dans un premier temps que la musique permet à l’auditeur de devenir voyageur, d’abord voyageur vers l’ailleurs mais aussi explorateur vers d’autres temps. Mais les documents proposés ne montrent-ils pas aussi que la musique est comparable à une liberté atemporelle ? C’est ce que nous analyserons dans un second temps, en considérant cette singularité de la musique qui survit au temps qui passe, puis en s’interrogeant sur cette « ballade » entre amour et asthénie qu’elle représente.
La musique permet de s'évader et constitue souvent une évasion vers l'ailleurs. Ainsi, son pouvoir de voyage nous emmène bien au-delà des frontières et parfois du réel.
Nous pouvons présenter la musique comme une forme d’expression universelle. Présente aux quatre coins de la planète et pratiquée dans toutes les cultures, la musique semble être le propre de l'homme. Nul ne sert de parler une autre langue, si ce n’est se laisser porter par celle de la musique, afin de percevoir les sens d’une mélodie. Cette universalité de la musique, Eric-Emmanuel Schmitt la défend à travers Ma vie avec Mozart, roman dans lequel il présente la musique comme une mappemonde dont les différentes partitions et les divers compositeurs définiraient les reliefs.
De la sorte, l’universalité de la musique multiplie sa diversité à travers le globe et ainsi, les offres de destinations. Les musiques se différencient à travers le monde et permettent à l’auditeur de se transporter dans un environnement lointain voire même imaginaire le temps de quelques notes. C’est ce que suggère Proust dans Du côté de chez Swann lorsqu’il évoque l’effet que la musique a sur Swann, comme le transformant en « une créature chimérique ne percevant le monde que par l’ouïe », tel un voyage auditif à travers le globe.
La musique présente ainsi la capacité à nous projeter dans un monde différent de notre quotidien. Parfois, il suffit de quelques notes pour qu’un leitmotiv devienne couplet. Ainsi, dans un monde où la musique est omniprésente et relativement facile d’accès, il est aisé de s’échapper de son environnement en écoutant une mélodie. Par exemple, c’est ce que Fernand Khnopff exprime dans son tableau « En écoutant du Schumann ». Il y représente une femme dont l’attitude évoque la capacité de la musique à la transporter dans un autre monde, celle-ci semble s’être complétement absentée de sa localisation, bien qu’elle soit physiquement présente.
Au-delà de transporter l’auditeur aux quatre coins du monde, voire même, au-delà de la réalité, la musique permet aussi de l’extirper de son présent.
En outre, nous pouvons parler d’une évasion temporelle lorsque nous associons une musique à un souvenir. Une simple mélodie peut réveiller notre mémoire et nous transporter dans un autre temps. Qui n’a jamais associé un certain souvenir avec une certaine partition ? Ainsi ne suffira-t-il pas de l’écouter à nouveau afin de s’imaginer en ce moment ? Par exemple, c’est ce que décrit Gérard de Nerval dans son poème « Fantaisie » de Sylvie lorsqu’il évoque son voyage vers « une autre existence peut-être » en entendant une certaine musique.
Puisqu’une certaine musique peut nous emmener vers un autre temps, il est donc pertinent d’affirmer que la notion de progrès, en son sens temporel, n’existe pas en musique. Cela signifie qu’à l’encontre de certaines disciplines, la musique ne s’améliore pas au fil du temps mais s’adapte aux changements. C’est ce qu’explicite Eric-Emmanuel Schmitt dans son roman Ma vie avec Mozart puisqu’il argumente l’idée que nous ne pouvons pas mesurer l’intérêt que nous portons à un compositeur en fonction du siècle auquel il a vécu.
Les innovations musicales alimentent ainsi nos opportunités d’accéder à d’autres temps grâce aux sons. Mais à celles-ci s’ajoute un facteur crucial : la liberté de choisir ce que nous avons envie d’écouter sans se soucier d’une quelconque chronologie. Pour ce faire, nos nouvelles technologies jouent un rôle important. Nous avons la facilité, de nos jours, d’accéder à tout et ce en un temps record. Dans notre société, qui n’a jamais eu envie d’écouter une musique qui le transporte dans ses souvenirs pour une raison subite ? Il nous suffit d’attraper notre smartphone ou d’allumer notre ordinateur pour décoller vers ces années de nostalgie. Une fois de plus, c’est une idée qu’Eric-Emmanuel Schmitt soutient dans Ma vie avec Mozart. Il y évoque nos « techniques modernes » qui nous permettent « cette luxueuse fantaisie [d’]- avoir accès à tout - … ».
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