Sujet d'invention Pierre et Jean

Samuel Villard                                                                        2nde4

Sujet d'invention

Jean se réveilla à quatre-heure du matin d'une mine renfermée et avec une pensée coupable. Cela lui arrivait tous les jours depuis la mort du père Roland une semaine auparavant. Il était décédé durant la nuit d'une crise d'angoisse, plus aiguë  que les précédente. Seulement, cette nuit  là, c'était au tour de Jean - qui était comme tous les soirs de semaine entrain de faire la fête et de gaspiller sa fortune - de lui administrer ses pilules. Dans le bonheur de la musique et des danses nocturnes, il en oublia ses priorités et le malheur arriva. Il était le seul à le savoir et n'en fit part qu'à sa mère qui lui pardonna, aussi étrange que cela puisse paraître, presque immédiatement. Malheureusement, l'information fuita et en seulement quelques jours , la moitié du village était au courant de ce qu'il c'était réellement passé.

Il fut surpris de retrouver Mme Roland et sa femme dans le salon, accoudées sur la table en bois massif qui, désormais, lui évoquait la couleur sombre de la mort. "Ne plus penser à la mort" se dit-il! Mais ce fut sans compter le fait qu'aujourd'hui c'était le jour de l'enterrement du père Roland. Il s'assit à leur côtés et lâcha dans un soupir :

    "Que faites-vous si tôt ici?

• Et bien comme toi mon fils nous n'arrivons pas à dormir!" répondit la mère Roland d'une voix presque trop forte, trop gaie, trop dynamique au vue des circonstances."J'ai dans la tête l'idée que Pierre, ton frère viendra rendre hommage à son père tout à l'heure."

Jean avait appris avec le temps à ne plus se crisper lorsque le mot "frère" apparaissait dans les conversations. Il prit un air rassurant mais autoritaire :

    "Tu sais, on a dû lui envoyer une lettre chaque trimestre depuis son départ il y a dix ans et toujours aucune réponse. Il ne viendra pas.

• Oui mais il partait au départ pour quelques mois et voilà des années qu'il ne se montre plus"
• Allons, ne soyons pas trop optimiste, il y a de fortes chances pour qu'il ne vienne pas! renvoya Mme Rosémilly."

Ils arrivèrent deux heures en avance à la cérémonie pour saluer les personnes qui vinrent se rassembler pour la commémoration. Les gens défilèrent, tous vêtus de noir de la tête au pied. Jean n'en reconnaissait qu'un sur dix tout au plus, les autres : il ne les avait jamais vus. Sûrement de la famille très éloignée.

L'enterrement se termina sur un mot du curé et tout le monde se dispersa. Jean, malgré le fait qu'il n' aie aucun réel lien de parenté avec le défunt ne pouvait arrêter de se sentir coupable. Soudain ils virent une figure très imposante marcher droit sur eux. Ils ne leur fallut même pas une seconde pour la reconnaître, Pierre!

Il était en furie, il attrapa son frère, le secoua et lui cria :

   "Comment as-tu pu oser tuer mon père! NOTRE père même, celui qui nous a vu grandir! Cela ne te suffisait pas d'être le préféré, d'avoir reçu l'héritage, d'avoir épouser la veuve, d'avoir toujours été l'élu! Celui qui a toujours eu le dessus sur tout et surtout sur moi!"

La foule les sépara et Pierre, contre toute attente, se calmit, fit marche arrière puis disparut comme satisfait de son fait accompli en murmurant des mots adressés à son père.

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