Sonnet boiteux verlaine
Commentaire de texte : Sonnet boiteux verlaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar renejean • 24 Avril 2020 • Commentaire de texte • 712 Mots (3 Pages) • 1 344 Vues
Le poème Sonnet boiteux est tiré du recueil Jadis et Naguère écrit en 1872. Verlaine fait des entorses aux règles traditionnelles, dans la versification et dans la longueur inégale des vers. Boiteux témoigne, d'un manque d'équilibre, d'un manque d'harmonie. Le sonnet boiteux est le reflet de l’état du poète au moment où Rimbaud le quitte, en novembre 1872. Danse ce commentaire nous verrons comment Verlaine sort des normes de la poésie avec un sonnet boiteux, comment le martyre de Verlaine est ici représenté et enfin comment il associe Londres a une ville biblique.
Le sonnet de Verlaine est boiteux, par la longueur irrégulière des vers, la majorité des vers ayant 13 pieds. Le sonnet est composé de deux quatrains et de deux tercets, le poème s’écarte d’un sonnet par la structure des rimes de ses quatrains qui sont généralement des rimes embrassées (ABBA), et qui dans le poème sont des rimes croisées ABAB comme on le voit par les derniers mots de chaque vers ici : « mal » ; « infortuné » ; « animal » ; « fané ». La longueur traditionnelle des vers d'un sonnet est de 12 syllabes, ce sont des alexandrins, Verlaine choisit de faire des vers impairs, à 13 pieds. Pour traduire sa peine, le poète multiplie les images douloureuses qui reflète son pessimisme. Verlaine vit un véritable supplice depuis le départ de son amant Rimbaud. Ses émotions sont soulignées par les sonorités larmoyantes qui jalonnent tout le sonnet, on assiste à une répétition d'écho plaintif du son "a" qui se répète dans tout le premier quatrain avec des expressions comme : "ça finit trop mal", "pas permis d'être à ce point", "la mort du naïf animal", "son regard fané". En lisant ce poème c'est la détresse de Verlaine que nous remarquons. Le dernier tercet qui est la chute du poème, avec ses assonances en "an" sont comme des coups répétés qui détruisent le poète déjà affaiblis.
Le dernier tercet fait écho au premier quatrain qui l'image d'un cycle. Le poème monter un auteur qui tourne en rond, sans but et sans espoir pour l’avenir, quelqu'un qui se laisse dépérir. Après la plainte le refus est désormais instauré, "non, c'est trop un martyre sans espérance" le terme martyre ayant un sens religieux qui est pour l’époque surprend. Verlaine lie la poésie à une religion, et sa vie à un supplice où il doit faire face à des détracteurs. C'est un martyr, Verlaine voit le départ de Rimbaud comme définitif, "O le feu du ciel sur la ville", l’auteur laisse planer le doute, il utilise le "O" pour débuter son vers et comme façon de marquer de son regret ou de son interrogation. Ce "O" est réduit à sa plus simple expression sans le h, il s’agit d’un "O" dubitatif, car il n'est pas sûr que le feu ait pu mettre fin aux perversités des peuples, qui ne méritaient pas un tel châtiment. A la fin du sonnet, nous ne savons donc pas si Verlaine a des regrets malgré son insistance à amplifier son refus avec le "Non".
Londres ou plutôt "Soho" va être dans l'imaginaire du poème, comme dans une sorte d'exorcisme, le sort réservé autrefois par la colère divine aux villes bibliques pécheresses de la Palestine, dont habitants furent détruites
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