Rouge et le noir lecture analytique chapitre 10 livre 1

Le Rouge et le Noir : chapitre 11 livre 1

Introduction :        

Un vaudeville bourgeois :

Le cadre présente une soirée au jardin, au cours de laquelle les protagonistes sont réunis.

-une atmosphère agréable se dégage de la scène « charmante », « léger vent de la nuit »

-l’éclairage se fait sur Mr de Rênal qui crée une discordance avec l’ambiance comme le caractérise le CCM « en colère » à cause de ses affaires de maire.

-pourtant à bien y regardait, l’emploi de l’imparfait « parlait » « continuait » renvoie Mr de Rênal au cadre de la description, à l’arrière plan au même titre son auditoire Mme de Deville qui l’« écoutait ».

-l’action est alors ailleurs : elle réunit Julien et Mme de Rênal comme en témoignent les verbes d’action au passé simple « il approcha » « mme de Rênal frémit » qui se passent sans que personne ne les remarques « dans l’obscurité »

=> c’est bien le trio de Vaudeville que Stendhal met en scène : Mme de Rênal joue le rôle de l’épouse qui se méprend sur les vraies intentions de son futur amant et l’amour que celui-ci lui montre. Julien, travesti en Dom Juan de la pacotille pour prendre la main de Mme de Rênal. Et enfin Mr de Rênal est le mari ridicule, le dindon de la farce, il est aveuglé par l’argent et la politique ne remarque pas le rapprochement entre sa femme et son amant.

C’est bien un jeu de dupe et de faux semblants bourgeois que cette scène dévoile, à moins d’avoir accès à l’intériorité du personnage.

Madame de Rênal  ou la naissance de l’amour :

Mme de Renal est au cœur de cet extrait, deux paragraphes lui sont consacrés, c’est elle qui est l’enjeu de cet épisode.
Le jeu des points de vue offre une compréhension parfaite du personnage.

-vue par Julien c’est son apparence physique et son charme qui est mis en avant : il est renforcé par l’adverbe « parfaitement jolie » 

-vue en focalisation zéro l’aspect moral ressort le plus : Mme de Renal est représentée comme étant innocente à travers les expressions « l’âme naïve », « pureté », « aucune hypocrisie » est dévoilée face à l’amour de Julien

-Enfin le point de vue interne, le plus riche par le discours indirect libre « Quoi ! J’aimerais »
de même que l’usage des formes exclamatives et interrogatives attestent des ressentis intérieurs tourmentés à cause de cet amour qui lui est nouveau

-à ceci s’ajoute l’emploi du conditionnel à valeur hypothétique « j’aimerais » « j’aurais » « je serais » qui vient renforcer l’incertitude de Mme de Renal.

-le personnage mène un raisonnement qui se veut délibératif en opposant sa condition d’épouse bourgeoise « femme mariée » « mon mari » « ses affaires » à celle de l’amante prise par ses propres déchirements

-ce monologue interne en juxtaposant le champ lexical de l’amour « baisers passionnés, amoureuse, folle gaieté » traduit la force ce ressenti qui lui permet en fin de compte d’approuver et de croire en Julien comme l’indique l’expression « lui firent tout oublier » et la question rhétorique «il suffit de la présence de julien lui pour lui effacer ses tords ? »

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