Rabelais, Gargantua, 1532
Cours : Rabelais, Gargantua, 1532. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 0954200437 • 5 Juin 2022 • Cours • 9 175 Mots (37 Pages) • 544 Vues
PROLOGUE :
– on entend la voix de l’auteur, qui parle à la première personne du singulier, alors quand dans l’histoire, c’est un narrateur qu’on entend.
– « Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux » (oxymore) il s’adresse avant tout à l’élite, en particulier au roi François Ier, mais aussi à des bons vivants.
– il nous parle également de Platon et Socrate, deux philosophes grecs de l’Antiquité, par une allégorie.
– les silènes sont « des boîtes où on conserve des drogues » dans lesquelles le prologue les comparent à Socrate.
– Socrate boit beaucoup, mais il cache un divin savoir → il nous invite à ne pas se fier aux apparences.
– il associe le rire avec le savoir en plaisantant.
– il fait en plaisantant.
– donne une version fantaisiste de ses œuvres.
– deuxième allégorie : le chien de Platon l.50 : « Le chien est la bête la plus philosophique du monde ».
– « rompre l’os et sucer la substantifique moelle. » → il nous invite à une étude curieuse et une méditation fréquente (sorte de réflexion).
– à la fin du prologue, nous devenons les amours de l’auteur. Il essaye de créer une connivence avec nous par le rire.
– l’intérêt est de nous guider à travers le prologue à travers les images des silènes et du chien de Socrate.
– l’humour dans le prologue est important car, grâce à ça, il met à l’aise le lecteur.
– il cite beaucoup Platon dans le prologue.
31/01/2022
Lecture Linéaire : Prologue « Gargantua » l.62 à 80
Introduction :
C’est un prologue (l’auteur s’adresse au lecteur qu’il appelle « buveur très illustre et vous vérolés très précieux, sachant que François Ier était le roi et qu’il avait la vérole).
On appelle ça une « captatio benevolentiar » : il s’agit d’une argumentation qui a pour but de capter l’attention du lecteur ; le ton est très familier → bavardage avec le lecteur. Ce prologue est original grâce à la manière avec laquelle il va jouer avec nos attentes.
Il y a de nombreuses références lointaines pour nous, non pas inconnues → références à l’Antiquité gréco-romaine du VIème siècle avant J-C.
Il y a d’abord Platon, qu’on reconnaît avec le chien et son os à moelle.
La première référence de Platon est la plus importante → il a réécrit les discours d’un autre philosophe nommé Socrate.
On retrouve ensuite Pythagore qu’on connaît en mathématiques (l.66 où il évoque des symboles ‘‘pythagoriques’’).
Un peu plus bas, il cite Homère, auteur de L’Odyssée et de l’Illiade.
A la ligne 73, il cite plusieurs auteurs, tous réunis dans ce prologue car ils ont commenté l’oeuvre d’Homère.
On retrouve également Ovide, poète latin, qui a écrit Les Métamorphoses.
l. 77 → Les Évangiles et La Bible (ensemble de textes antiques des différentes époques, de différents auteurs, en différentes langues).
Enfin, il y a 4 évangiles ; puis on retrouve le frère Lubin → personnage littéraire qui apparaît dans un poème de Marot. Ce personnage fait l’objet de son poème, qui est la figure du moine stupide.
On retrouve souvent ces références antiques dans le texte de Rabelais.
On est dans un texte du XVIème siècle, monde de la chevalerie → c’est un monde qui a disparu aujourd’hui.
Dans son texte, Rabelais s’adresse au lecteur idéal (François Ier et sa cour), puis on va retrouver des adjectifs qui nomme le chevalier idéal selon Rabelais → « sage » l.62 ; « léger à la chasse et hardis au combat » l.63/64 (référence à l’épopée d’Homère) ; « curieux » l.64 ; « réfléchi » l.64.
Le lecteur idéal est assimilé à un chasseur, qui doit faire preuve de courage, de légèreté, curieux, réfléchi.
On revoit l’image célèbre de Rabelais qui nous invite à ronger l’os et à sucer la moelle.
« avisés » et « preux » → chevalier qui est capable de faire des prouesses.
Rabelais nous invite à être sage, léger, hardi au combat, réfléchi → qualités de la meilleure noblesse à l’époque.
On va découper le texte en deux parties contradictoires :
– dans le premier paragraphe, il nous invite à découvrir le sens des allégories/symboles et le sens religieux/politique/économique.
– dans le second paragraphe, il nous dit qu’il faut être fou pour chercher des allégories dans son texte.
Il s’agit d’une palinodie → il dit une chose et son contraire.
Il y a beaucoup d’ironie dans ce prologue : le premier paragraphe nous invite à une lecture allégorique savante, s’adressant à des lecteurs sages, nobles, philosophe, et dans le deuxième paragraphe, il critique ce genre de lecture allégorique, s’adressant à des lecteurs lambda. Il construit deux figures de lecteurs. L’originalité de ce prologue est que Rabelais s’amuse, dès le prologue, à passer d’une lecture à son contraire par la grâce d’un sourire complice.
Dans la conclusion, au chapitre 58, il va nous proposer une énigme poétique, à l’autre extrémité du roman, à lire comme une allégorie qui pèse sur les humanistes, ou comme un jeu de paume. C’est à nous de choisir quel lecteur nous souhaitons être.
Analyse du texte :
Sur le modèle de Platon, le lecteur est invité à prendre le modèle du chien, qui ronge
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