Princesse de Clèves, maîtresse de son destin?
Dissertation : Princesse de Clèves, maîtresse de son destin?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marie d'Auxerre • 28 Avril 2022 • Dissertation • 1 622 Mots (7 Pages) • 1 105 Vues
Si le héros de tragédie se retrouve souvent face à son destin contre lequel il lutte désespérément, le personnage de roman semble à priori moins entravé. La Princesse de Clèves nous offre pourtant le cas d'un personnage qui doit sans cesse vivre avec le poids de mœurs auxquels il lui est difficile d'échapper. Nous allons donc nous demander si la Princesse de Clèves est maîtresse de son destin ou bien une victime de la société de son temps. En effet, être maîtresse de son destin signifie faire ses propres choix de vie. Nous commencerons donc par nous pencher sur la Princesse de Clèves tel un individu soumis à la pression sociale et morale de son époque. Nous verrons cependant dans un second temps qu’elle évoluera vers une autonomie dans ses décisions.
Premièrement, l’héroïne est soumise à sa condition de femme au XVIe siècle. Le mariage leur était la plupart du temps imposé, arrangé par leurs parents. Le mariage était totalement dissocié de l’amour, une jeune fille de 16 ans se trouvait donc obligée de se marier sans même savoir ce qu’est l’amour. Dans ce roman, son mari lui est imposé par sa mère, Mme de Chartres , qui accepte la demande en mariage du premier prétendant venu, le prince de Clèves. On ne sait d’ailleurs pas ce qu’elle pense de son mariage car elle reste quasiment muette durant tout le début du roman, on sait seulement qu’elle ne le trouve pas plus répugnant qu’un autre. La princesse est aussi soumise à son oncle, le Vidame de Chartres, qui provoque à deux reprises des rencontres avec le duc de Nemours. De plus, c’est lui qui provoque l’épisode de la réécriture de la lettre avec le duc de Nemours pour conserver la protection de la reine. Ce moment de bonheur partagé augmente son trouble et ses sentiments à l’égard du duc.
De même, la Princesse est soumise à la Cour et à sa classe sociale. Elle est contrainte de satisfaire aux exigences du Roi et des Reines, qui orchestrent sa rencontre avec Nemours et qui provoquera le coup de foudre entre eux. Elle est également soumise aux obligations mondaines qui sont liées à sa classe sociale. Ainsi, elle doit paraître à la Cour, aux différents bals et fêtes. Comme lors du bal organisé pour les fiançailles de Claude de France, où elle rencontre le duc de Nemours. On assistera à la fameuse rencontre entre les deux protagonistes avec la scène de bal et du coup de foudre amoureux : « Ce prince était fait d’une sorte qu’il était difficile de n’être pas surprise de le voir quand on ne l’avait jamais vu, surtout ce soir-là, où le soin qu’il avait pris de se parer, augmentait encore l’air brillant qui était dans sa personne » Et si elle ne le fait pas elle doit trouver un prétexte. Par exemple, lors du bal du maréchal de Saint-André, la Princesse doit convaincre son mari qu’elle se sent mal afin de ne pas se rendre au bal et de ne pas y croiser le Duc.
Madame de Chartres donne un enseignement janséniste à sa fille. En effet, sa mère prône la vertu et la dignité. Elle la met en garde contre les dangers de la passion qui est totalement incompatible avec la vertu. La princesse de Clèves va de surcroît être soumise à la morale chrétienne. Le divorce n’est pas une option et elle a obligation de fidélité envers son mari. Quand elle tombe amoureuse du Duc de Nemours, elle comprend que ce sera source de malheur. Elle va tout faire pour éviter cette passion en la cachant. Ces devoirs sont paradoxaux : on ne choisit pas son mari mais on doit lui être absolument fidèle et on n’a pas le droit d’avoir un amant mais on n’a pas non plus le droit d’éviter les lieux où on peut le rencontrer.
Toutefois, la Princesse évolue vers une liberté et une autonomie dans ses décisions
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