Peut-on apprécier un roman lorsque l’identification semble difficile voire impossible ?

Barrau                                                                                   1èreS2

Clara

Dissertation : 

« Peut-on apprécier un roman lorsque l’identification semble difficile voire impossible ? »

        Bien que le roman soit un récit fictif, « Un personnage de roman, c'est n'importe qui dans la rue, mais qui va jusqu'au bout de lui-même. » disait Louis Aragon. Le lecteur va ainsi pouvoir parfois s’identifier au personnage principal, il va y trouver des points communs et l’identification sera facile. En revanche, il arrive que le héros soit un héros positif mais il arrive aussi que le héros soit négatif. A ce moment-là l’identification pourrait s’avérerait difficile.

Peut-on apprécier un roman lorsque l’identification semble difficile voire impossible ?

En effet l’identification est importante pour apprécier un roman or celle-ci n’est pas toujours facile. Cependant l’appréciation du roman ne se limite pas au personnage.

Le roman est un récit fictif, qui généralement raconte les aventures imaginaires (ou non) d’un personnage. L’identification au héros permet l’appréciation du roman.

Le roman à la première personne facilite l’identification au héros. Le lecteur se retrouve alors confident de celui-ci. L’utilisation du « je » mais aussi du « nous » permet au lecteur de s’identifier au personnage, pendant sa lecture le lecteur perd son identité et se retrouve dans la peau de celui-ci. Il perçoit les mêmes sensation, sentiments et cetera. En écrivant L’Etranger à la première personne du singulier, Albert Camus permet l’identification du lecteur à Meursault malgré le fait que Meursault reste un personnage qui ne dévoile aucun sentiment sinon des sensations. Les sensations exprimées à la première personne du singulier permettent au lecteur de les ressentir. Le cœur du lecteur bat alors au même rythme que celui de Meursault.

L’auteur ne choisit pas le point de vue du récit au hasard. Le choix d’un point de vue interne ou omniscient nous fait vivre les évènements à la place du personnage. Il n’y a pas de distance entre le protagoniste et le lecteur. Le narrateur choisit le point de vue interne ou omniscient afin de permette au lecteur de mieux apprécier le roman en s’identifiant au personnage principal. Dans Zola Jackson de Gilles Leroy, le point de vue interne (et omniscient dans certains passages) permet de s’identifier au personnage de Zola. On vit l’évènement de l’ouragan ainsi que son passé à travers les analepses avec elle.

Enfin le choix d’un personnage humain nous permet de mieux nous identifier à lui et surtout d’apprécier le roman. Le personnage est vraisemblable, il peut alors soit représenter des valeurs importantes à nos yeux, soit représenter la société à laquelle nous appartenons. C’est l’exemple des jumeaux Amed et Aziz dont la guerre a emporté leur grands-parents et envahie leur enfance. Les jumeaux sont victimes de manipulation, propagande, au nom de la religion. C’est un sujet d’actualité qui est retracé à travers la vie de ces deux jeunes garçons dans L’Orangeraie de Larry Tremblay, cette vie qui pourrait être la nôtre si nous n’avions pas eu la chance de naître dans un pays en paix et développé.

L’identification au personnage est donc possible à partir de différents procédés. Celle-ci permet au lecteur de mieux apprécier le roman car il comprend ou, se voit à travers le protagoniste mais celle-ci n’est pas toujours possible.

        Or cette identification n’est pas toujours facile. Le personnage peut venir d’une différente époque, d’un autre univers et l’identification n’est alors pas toujours facile et peut s’avérer compliquée.

        Face à certains personnages de roman, le lecteur est face à l’incompréhension. Le protagoniste est énigmatique, son étrangeté devient alors un frein à l’identification. Dans Le Pigeon de Süskind, le personnage de Jonathan Noël peut rester énigmatique pour certains lecteurs. Jonathan Noël est un homme rangé et solitaire, dont la vie n’est qu’une simple répétition de chaque jour. Un jour la vue d’un pigeon sur son palier va le bouleverser. Ce personnage peut sembler incompréhensible pour beaucoup de lecteurs ce qui empêche l’identification au personnage.

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