Parallèle du mythe d'Oedipe de Sophocle et de Sénèque.
Commentaire de texte : Parallèle du mythe d'Oedipe de Sophocle et de Sénèque.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lulu25450 • 19 Octobre 2016 • Commentaire de texte • 529 Mots (3 Pages) • 1 474 Vues
Etude du mythe d’Œdipe, corpus
Œdipe est un mythe antique qui a largement inspiré les auteurs après son époque originelle. Ainsi ce corpus comprend un extrait d’Œdipe Roi de Sophocle, un d’Œdipe de Sénèque et enfin un extrait de La machine infernale écrit par Cocteau. Ce mythe reste donc intemporel, d’autant plus qu’il se rattache désormais à d’autres domaine qu’a la littérature ; on pense ici à celui de la psychologie par exemple (avec le complexe d’Œdipe).
En quoi le dénouement de chacune de ses versions est-il original ?
Nous nous intéresserons d’abord à la version de Sophocle. Les héros de Sophocle sont d’abord des personnages orgueilleux marqués par leur intransigeance ; on fait ici référence à l’entêtement d’Œdipe, qui ne cède pas face à Tirésias par exemple. Cet aplomb et ces idées arrêtées se retrouvent dans le dénouement de l’œuvre, ainsi, Créon dira « Renonce à tout maitriser, ce que ta maitrise a conquis ne t’a pas suivi jusqu’au bout. » On comprend alors que le personnage d’Œdipe n’a jamais, et pour personne, été caractérisé par sa souplesse morale, cependant il dira lui-même qu’il se « soumet » à son beau-frère. Ainsi le dénouement envisagé par Sophocle fait perdre de sa superbe à Œdipe. De plus, c’est un messager qui annonce le dénouement et Œdipe clame à son peuple ses péchés avant de partir en exil.
La version imaginée par Sénèque est pourtant d’avantage tragique que celle de Sophocle ; ainsi, Jocaste, à la fois l’épouse et la mère d’Œdipe, horrifiée par son crime, mettra fin à ses jours devant ce dernier. Il porte alors un double parricide sur ses épaules. La structure dramatique semble plus présente dans cette version que dans les deux autres extraits que nous propose le corpus, ainsi Œdipe n’aura pour compagnons d’exil que « la mort cruelle », « la maigreur » et une « douleur insupportable ». Bien qu’Œdipe se sente aussi coupable au point de s’exiler dans les deux autres versions, celle-ci reste la fin la moins enviable pour le personnage, qui partira alors seul, sans personne pour essayer de le retenir ou de le déculpabiliser. Même si dans la version de Sophocle Œdipe est aussi seul, il a cependant l’opportunité de se confesser à son peuple.
Dans La machine infernale, la fin est un peu moins sombre, en effet, Œdipe n’est pas arraché à ses filles, et il retrouve les bons conseils de sa mère, qui revient de l’au-delà, et qui déculpabilise son fils-amant, pour elle « les choses qui paraissent si abominables aux humains » ont très peu d’importance dans le monde où elle vit désormais et dont elle est revenue, ce qui n’existe pas dans les autres versions, afin d’accompagner Antigone et son père dans leur exil. On comprend donc que l’auteur n’a pas voulu laisser Œdipe seul et à chercher à mystifier d’avantage le mythe, ce qui lui ajoute quelque chose d’un peu nouveau, ce qui le modernise. Contrairement à la version de Sophocle, Œdipe découvre la vérité lui-même, et c’est sa fille, Antigone, qui annoncera le dénouement.
Chacune des versions que les auteurs ont imaginées à travers les époques a donc sa touche personnelle et une originalité qui lui est propre.
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