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« Nuit Rhénane », Alcools, Apollinaire

Commentaire de texte : « Nuit Rhénane », Alcools, Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  1 418 Mots (6 Pages)  •  401 Vues

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Commentaire sur « Nuit Rhénane », Alcools, Apollinaire

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        Au XXème siècle, l’un des principaux mouvements littéraires est le surréalisme visant à libérer la création artistique, l’expression de l’inconscient de toutes contraintes, et pouvant utiliser l’absurde et l’irrationnel. Une des grandes figures de ce mouvement est Guillaume Apollinaire (1880 -1918) connue pour ses nombreux poèmes et calligrammes, regroupés dans des recueils, tel que  « Nuit Rhénane » appartenant aux cycles in Rhénanes ; 9 poèmes inspirés par son séjour en Allemagne et sa rencontre avec une jeune anglaise, Annie Playden. Ce cycle est issu de son premier recueil, Alcools, publié en 1913. Ce poème mélange mythes et légendes ainsi que réalité. Apollinaire y parle de vin, de chants mais également de femmes. Nous allons nous demander comment s’exprime la modernité dans « Nuit Rhénane ». Pour cela, nous analyserons, tout d’abord, la création d’une ambiance envoutante puis, nous verrons la représentation de la femme fatale.

        En effet, ce poème nous met dans une ambiance envoutante et mystérieuse : le vers 1 amorce la thématique de l’ivresse : « Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme ». Le déterminant « mon » met en avant l’idée qu’il va vivre une sorte d’expérience personnel. Nous remarquons une allitération en « l » qui vient mettre en valeur l’adjectif « trembleur » soulignant la thématique et l’image d’un « vin trembleur » qui fait que la vision est trouble. Le poète assimile le vin à une flamme à l’aide d’une métaphore ce qui rappel la chaleur de l’ébriété. De plus, le vers 9 reprend cette idée : La répétition  « Le Rhin le Rhin […] » reproduit l’ivresse de l’alcool qui fait voir double. Ainsi l’alcool, lui permet d’accéder à un autre monde, c’est une inspiration poétique, et mène à l’invention de nouveaux mots (néologisme) comme « râle-mourir » mais aussi de chant poétique surprenant « La voix chante toujours à en râle-mourir » vers 11. Enfin le poème s’ouvre et se ferme sur « mon verre » ce qui montre la circularité de celui-ci et que le poète va vivre une sorte de rêve.

        D’autre part, le chant y participe aussi puisqu’il va donner de la consistance à la rêverie. Nous pouvons trouver le champ lexical de la musique : « voix » vers 11, « chantez » vers 5, « chanson » vers 2. Cela nous montre que le chant est très présent, c’est le fil conducteur du poème après l’ivresse. En outre, nous observons un jeu d’assonance en « i » et d’allitération en « r », au vers 9 : « Le Rhin le Rhin est ivre ou les vignes se mirent ». Il y a une certaine musicalité, qui est assez énergique. De plus les allitérations en « v » et en « t » ainsi que l’assonance en « é » du vers 10 au vers 12 (« Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter/La voix chante toujours à en râle-mourir/Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été ») font entendre le choc des sons et des mots. Nous pouvons voir également que deux chants se superposent : l’ancien chant « le chant du batelier » et le nouveau chant, celui du poète. Apollinaire utilise donc le lyrisme, la musique pour envouter le lecteur et lui-même en y ajoutant de la modernité.

        Enfin, le fleuve, ici le Rhin, contribue à cette métamorphose du réel pour rendre le poème mystérieux et captivant. La thématique de l’ivresse est projetée dans le paysage lui-même : Le Rhin personnifié est « ivre », entouré par les vignes qui le bordent. Ensuite, celui-ci semble soumis au tremblement comme le poète, au vers 10 : « Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter ». Le vers reprend l’image du miroir en y associant la chute des étoiles qui sont représentées par la périphrase « Tout l’or des nuits ».

        

Nous avons vue, dans cette première partie, le caractère envoutant de ce poème à travers l’ivresse, la musicalité et le fleuve, ce qui entraine le poète dans un moment de rêve voire d’hallucination. Dans cette deuxième partie, nous allons voir la représentation de la  femme fatale.

        

        Effectivement, la femme est traitée de manière indécise : il y a une opposition entre la femme maléfique et la femme bienveillante. C’est d’abord la femme maléfique des légendes qu’évoque Apollinaire dans la première strophe. Ainsi le batelier, aux vers 3 et 4, « raconte avoir vu sous la lune sept femmes /Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds ». Celles-ci représente une sorte de danger : elles sont au nombre de sept, chiffre mystique, qui est souvent connoté de manière péjoratif, leurs cheveux sont « verts et longs » ce qui les désigne comme des créatures surnaturelles et leur apparition « sous la lune » nous indique leur nature nocturne. De plus le mot « femmes » rime avec « flamme » et leurs activités consiste à « Tordre leurs cheveux » vers 4, montrant ainsi la force voire la violence. Enfin, l’avant dernier vers nous indique que les « femmes » sont en réalité des « fées » :  leur nature fantastique est dévoilée et elles savent lancer des sortilèges comme nous le montre le verbe « incanter ».

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