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Rapport 2

               Des populistes et certaines personnes comme Marine Le Pen considèrent que l’euro est la cause de tous les problèmes de l'UE. Ont-ils raison ? Jean-Paul Betbèze de la fondation Robert Schuman, faisant un parallèle avec le baudet dans la fable "Les animaux malades de la peste" de Jean de La Fontaine, démontre en cinq qu'ils ont tort.

Pendant la campagne électorale présidentielle en France, Marine Le Pen, la candidate de l'extrême droite, a voulu démontrer, en montrant un graphique sur l'évolution de la production industrielle dans quatre pays que la monnaie européenne est la cause de tous les problèmes. En réalité, ce n’est pas du tout vrai, c’est une vision très simpliste de dire les choses comme cela.  Le Pen a utilisé ce prétexte car elle veut se retirer de l’Europe, elle estime que la France doit être autonome. Effectivement, le tableau montre qu'après la création de l’euro, la production industrielle de l'Allemagne a augmenté, mais que les autres pays européens ont réagi très négativement. Mais cette manière de présenter cet information est très schématique offre une vision très limitée.

               Si cette vision est très limitée, c'est parce qu'il y a beaucoup plus de facteurs externes qui se produisent et une variété de choses qui entrent en jeu. Ce graphique montre seulement quatre pays, et ne prend pas en compte d'autres pays comme l'Angleterre, les Etats-Unis ou La Chine. L'économie n’est pas limitée à deux ou trois pays de l’Europe.

Le graphique examine strictement ces quatre pays, mais la zone euro inclut 19 pays, et on ne voit pas l'évolution des autres. Allemagne n’est pas la seule responsable, elle a géré son économie d’une manière très différente et c’est pour cela que son économie a progressé, ce n’est pas à cause de l’euro. Elle doit partiellement son succès à sa stratégie de l'emploi et parce qu'elle a adopté des mesures très sévères. En forçant par exemple les gens à travailler à tout prix, pour réduire le chômage. Il y a eu de grand succès dans les entreprises et dans son industrie automobile. Le fait que la production industrielle en Allemagne ait beaucoup augmenté depuis la création de l'euro n'est rien à voir directement avec l’euro mais au fait que les autres pays n'ont pas adopté les mêmes réformes. Comme l'explique Betbèze dans une démonstration très précise, c’est donc seulement grâce à un "cercle vertueux" mis en place avant l'euro que l'économie de l'Allemagne a pu bénéficier de l'euro pour devenir encore plus forte. On voie aussi que la récession a été plus sensible mais mieux gérée en Allemagne qu'en France. Leur façon de gérer leur économie est très différente. Ce n’est pas non plus la faute de Bruxelles ou de la Banque centrale. Cela vient aussi d’autre attitude des autres pays.

Par exemple, l’Espagne a tout investi dans l'immobilier et cela n'a pas marché, elle a mal géré son système mobilier. Elle a mal surveillé ses banques et ses déficits. Il y a eu beaucoup d’autres causes indépendantes des décisions de Bruxelles, chaque pays a pris des décisions individuelles qui n’ont rien à voir avec le traité de Maastricht ni avec l’euro. La banque centrale européenne a fait son possible, elle a pu baisser les taux. Maintenant, la banque a un peu plus de pouvoir et peut surveiller les banques. Surtout, l'auteur précise que la zone euro est incomplète, il n'était pas prévu dès départ d’organiser les solidarités entre Etats. C’est-à-dire que quand un pays a un peu plus de difficulté, il n’est pas prévu que les autres pays vont le soutenir automatiquement. Il faut maintenant aller plus loin, sinon cela risque de créer un déséquilibre avec les autres pays qui n’arrive pas à suivre.

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