Matin Brun, pourquoi résumé et pourquoi apologue ?
Commentaire de texte : Matin Brun, pourquoi résumé et pourquoi apologue ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Thaïs Coty • 30 Décembre 2017 • Commentaire de texte • 1 075 Mots (5 Pages) • 9 422 Vues
Résumé Matin Brun :
Matin Brun narre la montée d’un état brun et la mise en place de lois brunes qui rejette toute chose infidèle à cette couleur. Deux amis se retrouvent chaque jour pour discuter, sans se contrarier des nouvelles décisions adoptées par le gouvernement. Après les chats, c’est au tour des chiens non bruns d’être interdits, obligeant leurs maîtres à s’en séparer, comme le fait l’un des protagonistes Charlie. Cette décision est acceptée par tout le monde vu que les scientifiques de l’Etat National ont effectué des tests. Ensuite, c’est à la presse et aux livres d’être banni selon la couleur. Charlie et le narrateur commencent alors à se poser des questions, mais au final s’ils se tiennent aux règles, ils n’auront pas de problème. Jusqu’au jour où l’on s’aperçoit que la définition du délit change, les habitants sont persécutés pour la pure raison que la lignée de leurs chiens et chats n’est pas brune. Charlie se fait arrêté et le narrateur réalise alors qu’il aurait dû se méfier des lois brunes ; malheureusement c’est trop tard la milice frappe à sa porte.
Pourquoi Matin Brun est un apologue ? :
Le but de l’œuvre de Pavloff est de s’opposer aux partis extrémistes de l’Etat et exposer la nuisance de l’inaction du peuple.
Tout d’abord, la couleur brune évoquée tout au long du texte n’est pas choisie au hasard. En effet, les SA, troupes d’assaut d’Hitler furent appelés « chemise brunes » en raison de la couleur de l’uniforme de ses membres, ainsi le brun fut adopté comme couleur officielle des SA et du Parti nazi en général. Ce brun est donc un groupe social qui désigne les races. La descendance des chiens et chats qui ne sont pas bruns nous rappelle les différents rangs d’impureté que les nazis établirent aux lignées juives. Le seul crime est d’être née, le texte dénonce très clairement l’idée du génocide, le gouvernement tue les animaux pour seul prétexte qu’ils sont nés non-bruns. De plus, l’interdiction de la presse en déniant la liberté d’expression et la mise en avant de la propagande par le journal « Les Nouvelles Brunes » est typique des régimes totalitaires.
Pavloff dénonce donc, les régimes totalitaires qui imposent des principes incohérents et mènent la population embobinée par la force. Cet état d’esprit nous rappelle également le fanatisme religieux du XVIIIe siècle nommé « Infâme » par Voltaire. Voltaire et beaucoup d’autres philosophes des Lumières mènent un combat perpétuel contre l’obscurantisme et définissent l’Inquisition comme l’instrument par lequel l’Eglise impose un dogme par la violence dû au fanatisme. Ce fanatisme peut tout aussi bien être politique et s’accompagner d’une idéologie (nazisme, communisme) qui montre un processus de prise de pouvoir sur la personne.
De ce fait, l’auteur blâme implicitement l’inaction du peuple face à leur droit bafoué par l’Etat. L’histoire de cette nouvelle nous fait penser à 1984 de George Orwell en ce qui met l’accent sur la dangerosité du laisser-faire, du syndrome du Mouton de panurge.
Quand, faire comme tous les autres sans y réfléchir devient un danger pour la simple raison de protéger sa tranquillité. Pour leur propre bien-être les habitants laissent passer des interdits de l’Etat jusqu’au moment où ils sont touchés personnellement, ils ont sacrifié leur liberté au prix du totalitarisme.
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