Histoire Des Arts: la nouvelle Matin Brun de Franck Pavloff
Rapports de Stage : Histoire Des Arts: la nouvelle Matin Brun de Franck Pavloff. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar laurelette • 4 Janvier 2014 • 2 581 Mots (11 Pages) • 5 922 Vues
Matin Brun
1) Situer l'œuvre :
Matin Brun est une courte nouvelle de 11 pages, écrite par Franck Pavloff et publiée en 1998 par les éditions Cheyne.
Franck Pavlov est un romancier français né en 1940..Il est éducateur de rue. Il est spécialiste de la psychologie et du droit des enfants. Il va souvent dans les écoles. Il s'est fait connaître du grand public en 1998 par matin Brun. Il est l'auteur d'une quinzaine de romans, nouvelles et poésies.
2) Contexte historique de l'œuvre :
Franck Pavloff écrit cette nouvelle suite à l’alliance d’un membre de l’UDF, Charles Millon, avec l’Extrême-Droite afin de conserver la présidence du Conseil Régional Rhône-Alpes en mars 1998. Au début, cette nouvelle est passée assez inaperçue. C'est lorsque LE PEN se retrouve au deuxième tour des présidentielles de 2002 que France Inter présente la nouvelle à ses auditeurs. Matin Brun devient alors un bestseller et est vendu à plus d'un million d'exemplaires au prix de 1€.
L’auteur veut montrer les dangers de l’Extrême-Droite, et d’une manière plus générale, les dangers du Totalitarisme. Il invite le lecteur à savoir résister.
3) L'intrique en quelques lignes : Charlie et son ami, le narrateur, vivent tranquillement, se rencontrant pour bavarder ou jouer aux cartes. Leur paisible existence est soudain perturbée par l'arrivée au pouvoir de l'Etat Brun. On assiste alors à des incursions bizarres dans la vie des gens.
Tout d'abord la suppression des animaux domestiques non-bruns, sous de faux prétextes scientifiques : Ils sembleraient causer une surpopulation et auraient des difficultés à s'adapter à la vie citadine. Les gens suivent cette règle sans broncher, tout comme le narrateur et son ami.
Vient ensuite le tour du journal local qui a critiqué les mesures du gouvernement.
Puis ce sont les livres de la bibliothèque et certaines maisons d'édition qui disparaissent.
Les personnages ne réagissent pas à ces mesures injustes pour la simple raison que cela leur permet de continuer à vivre leur petite vie tranquille. Ils changent même leur langage en ajoutant brun à la fin de certains mots.
Enfin, les personnes ayant possédé dans le passé un animal non brun ou connaissant quelqu'un en ayant possédé sont aussi arrêtées. Charlie est arrêté chez lui et le narrateur émet le souhait de réagir ainsi que des remords. Mais c'est trop tard car la police vient l'arrêter.
4) Analyse de l'œuvre
a) La première de couverture : L'illustration est très simple. Elle représente une croix sur un fond brun
L’illustration, très simple, représente une croix sur fond brun.
Cette croix semble prendre un sens péjoratif, symbole de ce que l’on barre, et rappelle aussi la svastika (ou croix gammée), symbole de la dictature hitlérienne.
La couleur brune renvoie dans un premier temps à l’idée de saleté, mais aussi à des références historiques telles que « la peste brune », le surnom donné au nazisme pendant la seconde guerre mondiale, et aux « chemises brunes », nom donné aux SA.
Le titre Matin Brun est antithétique et pessimiste : un jour sombre qui se lève… un mauvais jour.
b) La forme de l'œuvre : Dans une nouvelle, la narration condense en peu de lignes des actions qui prennent du temps. De plus, dans celle-ci, le style et le vocabulaire sont simples, comme dans une histoire qui ne serait pas dramatique.
c) Analyse des personnages principaux :
On assiste à une détérioration progressive de l’amitié entre les deux amis.
Au début, ils sont très complices ; Puis, ils n’osent plus tout se dire. Une méfiance s’installe qui les oblige à utiliser le mot « brun » lorsqu’ils sont ensemble ; La nouvelle se termine par une indifférence mutuelle : lorsque Charlie se fait arrêter, le narrateur ne s’inquiète que pour lui-même. L’amitié n’existe plus.
d) Ce récit à trois visées
1) Matin Brun peut se relire comme un récit relatant la montée de l'antisémitisme dans les états nazis ou sous l'occupation. Le récit ne semble pas à une époque ou dans un lieu précis : cela confère une universalité de l'histoire, ce qui crée donc une possibilité de transposition. Le récit pourrait faire référence à l'Allemagne nazie.
En effet, "Etat national" pourrait être mais en relation avec la gestapo et les sections spéciales,
Les scientifiques de l'état se rapprochent des scientifiques qui ont permis à Hitler de se développer.
Les tests de sélections sur supériorité de la couleur brune peuvent être mis en parallèle avec la sélection raciale et la supériorité de la race arienne.
La censure de la presse rappelle les livres brûlés lors de l'autodafé du 10 mai 1933.
La sécurité liée à l'obéissance est à rapprocher au régime hitlérien fondé sur la peur et la délation.
Les arrestations par les milices rappellent les arrestations massives de juifs lors de la nuit de Cristal (du 9 au 10 novembre 1938)
b) La censure est un contrôle exercé par une instance pour protéger certaines valeurs morales et civiques. Elle a pour but premier de préserver l'intégrité des hommes.
Quand elle est mal utilisée, elle peut devenir très dangereuse comme dans le livre. Elle n'a plus une fonction de protection de la société mais de protection de l'état. Elle se fait prison et entrave la liberté individuelle.
Par la mise en place du journal brun, l'état dirige l'information et va pouvoir la manipuler. Une pensée unique va s'installer.
Par les autodafés, c'est la culture qui est compromise puisque c'est une pensée unique qui va être transmise aux hommes et aux enfants à travers l'école. Il n'y a plus de place pour la lucidité et la critique.
La mise en place d'une loi rétroactive révèle la volonté de mettre en place un régime de terreur.
Récemment, le régime d'extrême
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