Lettre à Camille

                                                                                                     Le 5 octobre 2018

Chère Camille Claudel,

          Je vous écris pour vous exprimer l'admiration que j'ai pour vous. Durant une visite au musée de Nogent sur Seine, j'ai découvert vos œuvres qui m'ont beaucoup marquée. Les sentiments puissants qu'elles dégageaient m'ont bouleversée, et j'ai été très impressionnée par l'originalité de vos sculptures. Après ce choc artistique j'ai voulu en savoir plus sur votre parcours. J'ai découvert quelle femme vous étiez,  et comment vous êtes parvenue à mener une vie indépendante, ce qui est d'autant plus admirable à votre époque.

           Comment est ce possible qu'à dix-neuf ans une si jeune femme parvienne à la fin du XIX siècle à se hisser jusqu'à l'atelier d'un artiste si renommé qu'Auguste Rodin ?  Quant on sait qu'à votre époque le destin des femmes se résumait à être épouse et mère ! C'est d'autant plus surprenant, que vous avez réussi à entreprendre une carrière artistique. Rodin était pour vous un maître qui a su reconnaître votre talent, et auprès du quel vous avez pu perfectionner votre art.

          Mais votre grande force et votre besoin d'indépendance, vous a amené à vous détacher de l'influence que votre maître et amant avait sur vous. La valse, est un exemple de se détachement que vous avez pris avec Rodin. Dans cette oeuvre vous exprimez particulièrement bien votre personnalité. Je vois dans cette sculpture votre envie de sortir de l'influence de Rodin, comme vos danseurs qui sortent de leur masse de bronze pour s’enlacer et danser. La création de votre atelier marque bien votre indépendance enfin prise.

          Face à votre parcours exceptionnel, quelle tristesse de découvrir votre fin de vie si tragique. Quand je pense que votre propre mère vous a fait interner, et que vos amis et votre frère Paul, vous ont tourné le dos ! Votre excentricité et votre liberté ont choqué une société malheureusement trop normée, et votre famille a choisi de vous abandonner pour que leur image soit préservée. D'autres avant vous ont subi le même sort, comme la fille de Victor Hugo, Adèle.

          Votre destin de femme et d'artiste est, et doit être un modèle pour toutes et tous, même à notre époque où les normes peuvent encore nous empêcher d'exprimer notre véritable personnalité.

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