Les vautours et les pigeons, Jean de la Fontaine

LECTURE ANALYTIQUE: LES VAUTOURS ET LES PIGEONS DE LA FONTAINE

INTRODUCTION

Fable de La Fontaine => Grand auteur classique et célèbre fabuliste, La Fontaine en 1678 publie un second recueil de fables auquel appartient l'apologue « Les vautours et les pigeons ». Fable 8 du livre VII, c’est un récit distrayant ayant une morale.  La Fontaine emprunte certes son sujet à un ancien, Abstemuis, mais il délivre un message politique critique à la fois envers les bellicistes et les pacifistes en plein contexte de guerre de succession d'Espagne (qui oppose deux grandes puissances européennes). La fable nous avertit que les querelles entre méchants doivent être stimulées plutôt qu’apaisées car tandis qu’ils se déchirent, ils laissent les honnêtes gens vivre en paix.

La Guerre de 30 ans est une succession de conflits armés dont les causes sont religieuses et politiques. Elle se déroule en Europe centrale surtout, de 1618 à 1648.

PROBLEMATIQUE : A quoi tient  l’efficacité de la fable?

1. LE RECIT, UNE TRAGEDIE COMPLETE, DEVELOPPEE EN PEU DE VERS :

1. Acte 1, une atmosphère macabre

Champs lexical de la guerre et de la mort : « char », « tranchante », « mort », « guerre », « sang », « maint chef périt, maint héros expira »

Mars, dieu de la guerre => atmosphère de conflit

On avance crescendo, de plus en plus dans l’horreur de la situation, à partir du vers 6 on rentre dans le côté macabre du texte.

On rencontre même une hyperbole pour accentuer la violence de cette guerre par une image avec « je n’exagère point ».

On se rend compte de la férocité du vautour par « bec retors, à la tranchante serre » ce qui nous plonge dans la terreur de cette représentation. C’est une description péjorative de ces rapaces.

On se retrouve dans un combat entre animaux féroces, belliqueux (vautours) contre les pacifistes (pigeons).

« il plut du sang » indique que le combat a été rude et sanglant, violent.

On remarque une image de la mort avec « maint chef périt, maint héros expira », on trouve également une deuxième image de la mort avec « les ombres ».

Le dernier vers de cet acte conclut sur les Enfers, on cite « les royaumes sombres ».

De plus, on a une image de quelqu’un qui souffre continuellement et atrocement par l’antithèse « plaisir » et « pitié » et par l’allusion de la mythologie avec Mars.

1. Acte 2, une trêve terminée ?

« compassion », mot doux révélant un côté humain.

Au vers 25/26 on note un changement dans les esprits des combattants avec « autre nation et « col changeant » puis « au cœur tendre et fidèle » indique un changement positif et peut-être une trêve dans la querelle.

Des liens se créent, on le comprend au vers 28 avec «  elle employa sa méditation »

Les pigeons sont donc à l’origine de la paix car ils apportent de la douceur =>vers 30 à 34, « ils firent trêve et la paix s’ensuivit », plus de combat, plus de sang. De par cet acte ce peuple montre qu’il est capable de réconciliation.

1. Acte 3, un retournement de situation et un dénouement tragique

Le mot « hélas » nous met en alerte d’un prochain retournement de situation, la récidive de la guerre car les pigeons sont détruits.

« rendre grâce » dit que les pigeons n’ont pas eu leur moment de glorification car ils ont réussis à inciter à la paix les Vautours durant un moment.

On voit que les plus gentils se font manger par les plus méchants =>  Ce retournement s’achève par une intervention du fabuliste vers 39/40 « peu de prudence eurent les pauvres gens d’accommoder un peuple si sauvage » qui prépare la morale en constatant les torts du peuple pacifiste.

Avec ce procédé d’écriture, ce récit plait comme il se doit à l’époque du classicisme. La Fontaine répond à une répond à une deuxième exigence celle d’instruire sur le thème de la guerre tout en le dénonçant.

1. LA DENONCIATION DE LA GUERRE DANS LE TEXTE, PAR L’AUTEUR

1. Dans le récit

Les effets dévastateurs de la guerre sont amplifiés par des procédés propres à l’épopée :

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