Les femmes savantes acte I scène 1
Cours : Les femmes savantes acte I scène 1. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Charlésia Bongibault • 10 Décembre 2015 • Cours • 1 146 Mots (5 Pages) • 7 984 Vues
I Armande une femme savante ?
A L’argumentation d’Armande
B Discours discrédité
II Henriette
A Eloge du mariage et des sentiments
B Refus d’être savante
Comédie en cinq actes et en vers, écrite par Molière en 1672, Les Femmes savantes appartient au classicisme et prend pour sujet la préciosité. Le présent extrait, tiré de l’exposition, oppose Armande et Henriette qui défende chacune des théories d’éducation contraires. Comment l’auteur traduit-il ici la dualité entre les deux sœurs ? Dans un premier temps, nous verrons à quel point l’argumentation d’Armande trahit son véritable tempérament autoritaire et jaloux, puis nous analyserons les idées défendues par Henriette, qui manifeste ici une certaine détermination non dénuée d’ironie.
Armande apparait immédiatement comme la femme savante et précieuse puisqu’elle développe une argumentation blâmant le mariage. En effet, son indignation est marquée, dès le début, par l’interrogatif « Quoi ? » v. 1 qui exprime son étonnement et sa colère. Pour elle, le mariage est dégradant. En associant à l’état de demoiselle, qu’elle défend, des termes mélioratifs tels que « beau nom de fille » v. 1 ou « charmante douceur » v. 2, on comprend qu’elle stigmatise le mariage : le recours à la périphrase « vulgaire dessein » v. 4 insistant sur l’avilissement auquel il contraint. L’aînée cherche à convaincre et persuader sa cadette de rester célibataire, et pour ce faire, elle lui présente une image terrifiante du mariage comme le soulignent les adjectifs péjoratifs « dégoutant » v. 10 ou « sale » v. 12. Elle rabaisse ensuite la femme mariée, réduite, selon elle, à de triviales préoccupations comme le met en évidence le champ lexical de la vie domestique : « choses du ménage » v. 28, « idole d’époux » et « marmots d’enfants » v. 30 ainsi que les périphrases v. 32 « bas amusements » et « sortes d’affaires » qui sont révélateurs du dédain que manifeste l’aînée. Enfin, assujettie, l’épouse fait figure d’ « esclave » v. 44 où le pléonasme « en esclave asservie » traduit le mépris profond d’Armande pour la vie conjugale. Effectivement, Armande ravale l’épouse au rang d’une prisonnière comme le confirme le verbe « claquemurer » v. 28 et humilie, avec une certaine virulence, sa sœur. Elle présente bien une critique acerbe du mariage pour mieux proposer une autre perspective qui substitue l’élévation à la bassesse.
Armande perd son bon sens et s’emporte, une attitude excessive que l’on n’attend pas chez une femme savante. En effet les verbes « blessée » v. 11, « traîne » v. 12 et « frissonnez » v. 13 montre l’indisposition physique de l’aînée face au mariage. Les arguments de la jeune femme ne sont pas toujours recevables. En effet en donnant l’exemple de sa mère pour convaincre sa sœur, elle se contredit elle-même puisqu’elle « ne ser[ait] pas ce dont [elle se] vant[e], / Si [leur] mère n’eût eu que de ces beaux côtés » v. 77 – 78. De plus Armande est souvent dans l’excès comme le met en valeur la diérèse dans v. 44 « Mariez-vous, ma sœur à la philosophie ». Aussi la fin de ce vers est ironique car à la fin de la pièce la seule consolation de l’aînée sera la philosophie. Ici l’accès au savoir semble avoir pour fonction d’asservir les autres comme le confirme le vocabulaire du pouvoir : « l’empire
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