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Les caractéristiques du manifeste.

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Par   •  31 Mars 2016  •  Discours  •  1 778 Mots (8 Pages)  •  1 490 Vues

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I – Un texte qui présente les caractéristiques du manifeste

A – Un poème à la fois didactique…

Avec ce poème, Verlaine exprime clairement ses idées sur la création poétique : « Il faut » (v. 5), « nous voulons » (v. 13), « tu feras bien » (v. 22).

Le poète partage et transmet ce qu’il a appris au cours de son expérience poétique.

Le style didactique est marqué à travers l’emploi de l’impératif (« préfère », v. 2 ; « Fuis », v. 17 ; « Prends », « tords-lui », v. 21) et du subjonctif (« Il faut aussi que tu n’ailles point », v. 5 ; « Que ton vers soit la chose envolée », v. 30 ; « Que ton vers soit la bonne aventure », v. 33).

Situés en début de vers (à l’exception de « préfère » et « tords »), les verbes à l’impératif sont ainsi mis en valeur.

De plus, la redondance présente à la troisième strophe à travers l’anaphore rhétorique « C’est » (vers 9, 10 et 11) et à la quatrième strophe avec la répétition du terme « nuance » (vers 13, 14, 15) et la tautologie : « Le rêve au rêve » (v. 16), peut traduire l’insistance du maître pour que ses leçons soient assimilées par l’élève.

Par ailleurs, les adverbes (« Plus vague et plus soluble », v. 3 ; « aussi », v. 5 ; « Pas », v. 14) et les conjonctions (« Et », v. 2, 20, 36 ; « ou » v. 4, 26 ; « Car », v. 13) soulignent la précision et l’ordre du discours.

Mais si le poète nous montre ce que doit être l’art poétique, il nous apprend également ce qu’il ne doit pas être.

B – … Et polémique

A l’image du manifeste, ce poème se constitue comme un texte de rupture et de fondation.

Paul Verlaine propose une conception nouvelle de la poésie et rejette ainsi les formes poétiques précédentes telles que la poésie satirique et spirituelle des XVIIe et XVIIIe, la poésie romantique et surtout la poésie parnassienne du XIXe, représentée notamment par Théophile Gautier.

D’ailleurs, le titre « Art poétique » peut se présenter comme une réponse à « L’Art » de Théophile Gautier, texte dans lequel la poésie est ignorée, au profit des arts plastiques.

De la strophe 5 à la strophe 7, le poète pointe les défauts des styles poétiques auxquels il s’oppose. Il dénonce :

 La cruauté et la rationalité de la poésie satirique (« la Pointe assassine, l’Esprit cruel et le Rire impur », v. 17-18)

 Le lyrisme exacerbé et la spiritualité de la poésie romantique (« Prends l’éloquence et tords-lui son cou ! », v. 21)

 La souveraineté de la rime revendiquée par les poètes du Parnasse (« De rendre un peu la rime assagie. », « elle ira jusqu’où ? », « les torts de la Rime », v. 23 à 25).

Ces formes poétiques ont en commun l’artificialité et l’impureté, et ne valent rien aux yeux de Verlaine : « ce bijou d’un sou/Qui sonne creux et faux sous la lime ? » (v. 27-28).

Le caractère polémique du poème est marqué par certains traits classiques de la satire :

 Adjectifs hyperboliques et péjoratifs : « assassine », « cruel », « impur » (v. 17-18), « sourd », « fou » (v. 26), « creux et faux » (v. 28)

 Vocabulaire bas et trivial : « ail de basse cuisine », « tords-lui son cou » (v. 20-21), « sou », « lime » (v. 27-28)

A travers le style à la fois didactique et polémique de son texte, le poète semble vouloir convaincre son lecteur par tous les moyens.

C – Un texte argumentatif ?

Sous ses airs de manifeste, ce poème a toutes les caractéristiques d’un discours argumentatif, visant à convaincre et persuader le lecteur.

En effet, l’emploi de l’impératif ou de l’anaphore rhétorique (v. 9 à 11), qui ont un fort pouvoir expressif et persuasif, traduit l’intensité et la puissance des sentiments du poète, qu’il cherche à transmettre au lecteur.

D’autres figures renforcent l’exhortation de l’auteur et créent un effet d’emphase :

 La ponctuation, fortement marquée par les phrases exclamatives (vers 12, 14, 16, 20, 21, 29) et interrogatives (vers 24, 25 et 28)

 Les apostrophes : « O ! La nuance seule fiance » (v. 15), « O qui dira les torts de la Rime ? » (v. 25)

 L’emploi de majuscules : « l’Impair » (v. 2), « l’Indécis », « Précis » (v. 8), « la Nuance », « la Couleur » (v. 13-14), « la Pointe », « L’Esprit », « le Rire », « l’Azur » (v. 17, 18, 19), « la Rime » (vers 23 et 25)

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